Fasciné par la puissance des parfums orientaux, le nez français Jacques Cavallier Belletrud a imaginé pour Louis Vuitton "Les Sables Roses". Un hommage olfactif à la culture du Moyen-Orient porté par des notes d’oud, de rose et d’ambre gris.
“Les Sables Roses” est le deuxième parfum oriental de la maison. Pourquoi avoir voulu célébrer une nouvelle fois ce patrimoine ?
Je continue de rendre hommage à cette culture parce qu’elle est très exigeante, ancrée dans la tradition et produit des parfums uniques avec beaucoup de caractère et je crois que c’est ce dont on a envie aujourd’hui.
Quel est votre rapport au Moyen-Orient ?
Cela fait très longtemps que je travaille avec cette région, j’y ai rencontré des gens qui m’ont initié aux ingrédients comme l’oud. Ce sont des amoureux des vraies matières premières qui reconnaissent la qualité. Ils n’ont jamais eu peur de mettre le prix pour leurs parfums à une époque où, en Europe et ailleurs, on a eu tendance à en mettre un peu moins. Leur amour des ingrédients et leur manière de les mélanger me fascinent.
Qu’est-ce qui vous inspire dans la culture orientale ?
J’aime le jeu subtil de séduction. C’est une culture très intéressante au niveau des non-dits qui sont en fait dits à travers le parfum. Là-bas, le parfum exprime littéralement quelque chose. Ce sont les rois du “layering”, cette technique qui leur permet de donner vie à quelque chose de vraiment unique et de créer sa propre signature.
Vous avez d’ailleurs importé cette technique chez Louis Vuitton. En quoi consiste le layering exactement ?
C’est le mélange de deux ou plusieurs parfums ensemble. J’ai conçu “Les Sables Roses” dans cette optique et je le porte moi-même très souvent avec “Ombre Nomade”, cela crée un mélange extraordinaire. Les femmes au Moyen-Orient font cela tout naturellement depuis qu’elles sont toutes petites. Elles ont à leur disposition une dizaine de parfums et le matin, suivant l’humeur, mélangent telle ou telle fragrance. Ensuite, elles peuvent aussi y ajouter une qualité d’oud qu’elles ont fait faire spécialement pour elles. À l’époque des harems, tout se faisait la nuit dans la pénombre, le sultan sentait les effluves des jeunes femmes et les choisissait sur ce critère. Elles avaient donc la possibilité, pour brouiller les pistes, de mélanger plusieurs parfums, soit pour l’éloigner, soit pour l’attirer.
Comment sourcez-vous les ingrédients ?
Je travaille depuis très longtemps avec une équipe de personnes, extérieures à la Maison, à qui je donne pour mission de me trouver, par exemple, un oud spécifique avec un lieu de production bien identifié et où il y a de l’éthique. Je ne veux pas que les gens soient payés un dollar par jour pour la récolte. On se permet de vraiment prendre le temps de trouver les bons producteurs et je me rends également souvent sur place.
Comment expliquer le succès des parfums orientaux ?
S’ils plaisent tant, c’est parce qu’ils ressemblent à de vrais parfums tels qu’ils étaient il y a 20 ou 30 ans en Europe et qui ont un peu disparu au profit de notes plus américaines et plus fruitées. Alors que la parfumerie orientale, elle, n’a jamais abandonné ni son style ni son volume. C’est un retour aux traditions.
Parfum "Les Sables Roses", 100 ml, 290 €, disponible dans une sélection de magasins Louis Vuitton et sur louisvuitton.com
LIRE AUSSI :
Coeur Battant : la nouvelle fragrance de Louis Vuitton qui fait battre notre coeur
La fille du vendredi : Olivia Giacobetti, créatrice des parfums Iunx
Beauty by Kroonen : l'adresse où l'on vous parle de beauté autrement
