Dans « Le choix de Danielle », une fille et un jeune demandeur d’asile se disputent la chaleur d’une mère. Un aperçu d’une question peu traitée : l’impact de l’accueil des réfugiés sur la vie de famille.
D’un côté, il y a le parc Maximilien : des dizaines d’hommes et femmes qui ont fui leur pays et qui attendent un peu de chaleur, une nuit de repos, un repas. De l’autre, des bénévoles semble-t-il infatigables, qui embarquent avec eux les premiers, jour après jour. Ces rencontres ont été relatées en long et en large, de JT en articles papiers, à la poursuite du formidable élan de solidarité qu’alimente la plateforme d’aide aux réfugiés. Mais ce que l’on sait moins, c’est les relations qui finissent invariablement par se nouer quand les deux se rencontrent quotidiennement.
Parce que les bénévoles ne sont pas si nombreux et que certains migrants sont là pour rester, ils se voient parfois tous les jours. Ils partagent des petit-déjeuners du dimanche, une salle de bain, et même une famille. C’est le cas de Danièle et Mubarak. La première est une hébergeuse dont les grands enfants ont quitté la maison et le second un jeune soudanais embourbé dans de longues démarches administratives pour pouvoir rester en Belgique. Même quand ils se parlent avec un logiciel de traduction, ces deux-là s’aiment beaucoup, cela se voit. Une relation humaine et solidaire qui n’est pas du goût de tout le monde, au sein de ce foyer.
Pour la fille de Danielle, c’est bien simple, sa mère en fait trop. Happée par la cause des réfugiés, elle en négligerait sa relation avec ses « vrais » enfants. Le documentaire « Le choix de Danielle » raconte ainsi le tiraillement entre le bien que l’on veut faire aux autres et celui qu’on est sensé faire, inconditionnellement, à sa propre famille. Tout en intimité, mais aussi parfois en légèreté, on y devine une quête de sens et d’humanité qui déborde du cadre d’une vie de famille un peu étriquée… Un film touchant et un peu surréaliste, proposé par Safia Kessas et Mathieu Neuprez, et qui s’inscrit dans la série de documentaires internationaux « New Neighbours ». Cette programmation européenne propose des réalisations sur les relations qui se créent entre migrants et locaux, par neuf services publics. Et une chose est sûre : rencontrer l’autre change la vie. À regarder sur Auvio.
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