Fondée en 1933, Lacoste, la maison au crocodile liée au tennis explore un nouveau court, sous l’égide de sa nouvelle directrice artistique, Louise Trotter.
Succédant à Felipe Baptista Oliveira après neuf ans chez Joseph, la créatrice ancre d’un côté la collection dans son héritage sportif-chic avec des allusions à John F. Kennedy Jr. lorsqu’il portait des polos Lacoste, et revient aux fondements de la marque, et l’élégance nostalgique du Deauville des années folles. Epure dans les courbes, robes courtes et tons unis, le style traverse le temps et s’enrichit des signatures singulières de ses différents directeurs artistiques, Christophe Lemaire notamment, qui ont apporté leur mordant au crocodile.
Première directrice artistique en 85 ans
Louise Trotter a immédiatement insufflé une intention néo-bourgeoise à cette maison historiquement easy-luxury, et décline dès ce printemps le sport en palettes naturalistes, sable, vert tendre, bleu ciel. De la douceur dans les couleurs, et de la rigueur dans les lignes, graphiques. Outre le logo imprimé revu Art Deco, Lacoste innove avec des manteaux épaulés, des tailleurs et des costumes, des chemises droites, des sahariennes urbaines. L’élégance en ligne de mire, la tradition du sport s’hybride aux codes du business. On plébiscite les grands impers monochromes, les robes longues à maxi poche de poitrine, les grands crocos brodés sous les côtes, et on se réjouit de l’interprétation tailorée de cette partition moderne.
Le tailleur monte au filet
Fusionnant le masculin et le féminin, Louise Trotter nous taille un costard gender-fluid, et ajoute des tons pastel transversaux. La nouvelle ère Lacoste s’inscrit dans une sophistication épaulée, avec des vestes carrées et des manteaux de ville qui ouvrent le spectre de l’acception sportive de la Couture. René Lacoste, joueur de tennis médaillé olympique et fondateur de la marque, disait : « jouer et gagner ne suffit pas, encore faut-il maitriser son style».
Une vision prophétique pour une identité en perpétuelle évolution, reliée à ses racines par des mocassins vernis aux couleurs pop. Le sportswear a changé de visage, il s’inscrit désormais dans un luxe urbain tracé à la règle, et qui prend plaisir à réinventer les siennes.
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