Adieu l’étiquette de pseudo-science occulte réservée aux mamies. L’astrologie n’a jamais été aussi hype. Décryptage d’un phénomène qui buzze au-delà des étoiles.
L’astrologie : une renaissance online
Cet art divinatoire basé sur l’observation des astres et des phénomènes célestes remonterait à l’Antiquité et jusqu’il y a peu, notre unique contact avec les astres se limitait à une page d’horoscope enfouie à la fin des magazines. Aujourd’hui, c’est via des applications, comptes Instagram (@notallgeminis, @ astrotruc, @jakesastrology, @astrowonders), podcasts ou newsletters qu’elle s’infiltre. L’astrologie séduit toute une nouvelle génération qui n’hésite pas à se la réapproprier à coup de « mèmes » hilarants. Maheva Stéphan-Bugni, trentenaire, est enseignante et auteure de science-fiction. En août 2018, elle lance sur un coup de tête (« Je suis Bélier, CQFD » précise-t-elle) le compte Instagram Astrotruc. En nerd assumée, elle mixe références à la pop culture et second degré pour aborder les astres tout en vulgarisant l’information. « L’astrologie sert à parler de nous-mêmes et à avoir un discours réflexif sur nos travers : je trouve que l’humour est un formidable moyen de transmission, surtout quand il n’est pas oppressif. » Et ça fonctionne plutôt bien puisque son compte est suivi par pas moins de 239.000 adeptes.
Une génération curieuse et ouverte
Perspectives d’avenir incertaines, manque de stabilité économique, dérèglement climatique et autres pertes de repères justifieraient ce nouveau boom de l’astrologie auprès des Millenials (aka la Génération Y née entre 1980 et 1999), à en croire les experts qui témoignent jusque dans les pages du « New York Times ». Certains médias vont même jusqu’à qualifier l’astrologie de « nouvelle religion » pour les Millenials. Carrément.
Pourtant, les principaux intéressés rejettent ce discours « pseudo-intellectuel », comme le qualifie Maheva Stéphan-Bugni : « L’astrologie n’est pas en plein boom uniquement chez les jeunes, mais ils l’assument plus, et n’ont pas peur que ceux qui ne connaissent pas ou mésinterprètent la valeur de la discipline les prennent pour des imbéciles superstitieux. » Même son de cloche pour Shana Lyès, fraîchement diplômée de l’ULB et créatrice d’une newsletter et du compte Instagram @astrolya : « Notre génération est beaucoup plus curieuse que la précédente envers tout ce qui relève de la spiritualité, du développement personnel et du bien-être en général. Elle a compris que tout n’était pas toujours carré et ne s’expliquait pas toujours avec des maths ou de la science. Il y a des choses qui nous dépassent, dont les étoiles. »
L’astrologie : une clé d’épanouissement
Une rupture amoureuse brutale ? Une incompatibilité des signes. Un pneu qui crève ? La faute à Mercure rétrograde. Caricaturée à l’extrême, l’astrologie nous permet parfois de trouver une réponse – certes irrationnelle – à nos tracas du quotidien, comme à nos questions existentielles. Fini les prédictions sur le nombre de nos futurs enfants, l’astrologie 2019 est un nouvel allié de développement personnel. « Elle me sert au quotidien, c’est une source constante d’émerveillement et de réflexion. Elle ouvre souvent la discussion sur des sujets plus profonds que l’on ne croit », témoigne Maheva. Un avis que partage Shana, pour qui l’astrologie « permet d’apprendre à se connaître, à reconnaître ses points forts et ses faiblesses et à les assumer. C’est une sorte de langage qui lie les gens entre eux et leur permet de mieux appréhender leurs relations avec les autres ». Une clé supplémentaire pour s’épanouir au quotidien ? Ça ne se refuse pas.
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