Le décès d’une jeune belge des suites d’un choc toxique alerte sur la réalité de cette infection encore mal diagnostiquée.
Quand on a 17 ans, on n’imagine pas mourir. Et certainement pas à cause d’un tampon. Non, quand on a 17 ans, on boit des verres, on passes ses examens, on tombe amoureux, on râle sur ses parents : bref, on vit, inconsciemment, infiniment. Mais un jour, on est emmené à l’hôpital. Tout a commencé la veille, par une température élevée, puis des nausées et des vomissements. Aux urgences, on nous dit que ce n’est rien d’autre qu’une mauvaise grippe. Qu’il faut rentrer chez soi, que ça va passer. Puis après des heures d’inquiétudes, une hospitalisation, des traitements divers, on meurt.
Cette histoire, c’est celle de Maëlle, décédée ce jeudi 9 janvier des suites d’un choc toxique, une maladie infectieuse qu’on associe souvent à l’utilisation de tampons et de coupes menstruelles. Elle est due à la toxine TSST-1, une toxine libérée par une bactérie présente chez 10 à 40% des hommes et femmes. On la retrouve dans certaines zones du corps, comme le nez et la gorge, mais aussi celle qui entoure le périnée. La plupart du temps, elle n’est pas dangereuse. Dans certains cas — rares — pourtant, la toxine stagnant dans la cavité vaginale à cause de la présence d’un tampon ou d’une coupe menstruelle pénètre dans la circulation sanguine et infecte rapidement le foie, les reins ou encore les poumons. Elle peut entrainer une amputation, comme dans le cas de la mannequin américaine Lauren Wasser, qui avait perdu ses jambes des suites d’un choc toxique. Il arrive également qu’on en meure, et la disparition de Maëlle en est un cruel rappel.
Des médecins mieux formés
La jeune habitante de Somzée connaissait le syndrome, pourtant. Dans une interview, sa mère Laurence raconte même que « cette maladie l’obsédait ». Les médecins en revanche ont eu du mal à diagnostiquer un choc toxique : en pleine période de gastro-entérites et avec des symptômes plutôt communs, l’infection est passée entre leurs filets. Aujourd’hui, en la mémoire de Maëlle, Laurence veut alerter : s’il est rare, le choc toxique est une réalité. Les jeunes doivent en être conscients et changer de tampon ou vider leur coupe toutes les quatre à six heures. De leur côté, les médecins doivent être davantage sensibilisés et formés à déceler cette infection particulière, afin que des décès brutaux comme celui de Maëlle n’arrivent plus.
À LIRE AUSSI
La cup, plus dangereuse que les tampons?
Ménage(s) écolo(s) : toujours plus de charge mentale pour les femmes