Tous les mois, Alice Herman et Aurélie Cauchie partagent avec nous leurs découvertes littéraires. Ce mois-ci, on parle cocooning, thé fumant, plaid douillet et bons bouquins pour passer l’hiver au chaud.
Malgré tout
Tout commence par la fin. Ana et Zeno, désormais sexagénaires, se retrouvent enfin. Et leur histoire se déroule à rebours, jusqu’à leur rencontre, 40 ans plus tôt. On connaissait déjà les comédies romantiques et les films de Noël pour se remonter le moral en hiver, quand il fait froid et moche. Désormais, il y a aussi cette BD pétillante bourrée de charme !
Des souris et des hommes
Il fallait du cran et une bonne dose de talent pour s’attaquer au monument qu’est ce roman de John Steinbeck. L’artiste Rébecca Dautremer possède les deux. Grâce à son travail d’illustration colossal (elle a passé deux ans sur ce livre), il est désormais possible de (re)lire ce chef-d’oeuvre de la littérature américaine dans une version graphique incroyable.
Pikkeli Mimou
Il y a quelque chose de magique dans les albums d’Anne Brouillard. On y plonge le regard et, soudain, le monde autour s’efface et disparaît. Ne reste que la beauté des images et la douceur des mots qui illuminent l’obscurité, comme la neige. « Le jour s’est levé, enrobé de flocons. La lumière a réveillé le vent qui dormait dans un creux de la forêt. » Merveilleux.
Les inséparables
Comme elle est touchante, la grande Simone de Beauvoir, dans ce texte inédit qui raconte avec tendresse son amitié avec Élisabeth Lacoin, surnommée Zaza. Leur rencontre à l’école, leur adolescence, leurs discussions sur l’amour, le sexe, la politique, le mariage. Zaza, jeune femme libre, brillante, fascinante et dont la mort soudaine à 21 ans marquera profondément Simone de Beauvoir.
Histoires de la nuit
Ne vous laissez pas impressionner par l’épaisseur du roman ni par la longueur étourdissante de ses phrases. Non, surtout pas. Car c’est là toute la force de l’écriture de Mauvignier qui réussit un coup de maître avec ce huis clos dont la tension monte, monte et ne faiblit jamais. De l’intrigue, on ne dira rien, si ce n’est que ça se passe dans un hameau isolé et que la nuit blanche est garantie.
Le corps des femmes
On lui doit de très belles biographies, notamment de Louise Bourgeois et de Marguerite Duras, et c’est aussi elle derrière « Les femmes qui lisent sont dangereuses » et « Les femmes artistes sont dangereuses ». Laure Adler s’intéresse ici à la représentation du corps de la femme dans l’histoire de l’art, de la préhistoire à nos jours. Éclairant, une fois de plus.
La passe-miroir
Arrêtez tout ! Le quatrième tome de cette saga merveilleuse est enfin sorti ! Il n’y a donc désormais plus aucune excuse pour ne pas se plonger avec délectation dans les aventures extraordinaires d’Ophélie, jeune héroïne capable de traverser les miroirs et de lire le passé des objets, mariée de force à un mystérieux homme du nord. Depuis Harry Potter, c’est bien simple, on n’avait plus connu un tel régal de lecture ! Idéal pour les longues soirées d’hiver, mais attention à l’addiction.
La Passe-miroir, Christelle Dabos, Gallimard, 4 tomes
De pierre et d’os
Aux confins du monde, sur la banquise du Grand Nord, une jeune Inuit se retrouve séparée de sa famille. Commence alors le long chemin initiatique de sa survie puis de sa vie, au milieu d’une nature souveraine, hostile, splendide. Le roman de Bérengère Cournut possède la force et la magie des contes. Il est comme ces grands voyages dont on revient plus riche, plus sage, plus fort.e.
De pierre et d’os, Bérengère Cournut, Le Tripode
Ethan Frome
L’histoire mystérieuse d’Ethan Frome se déroule dans les campagnes enneigées et isolées du Massachusets, à la fin du XIXe siècle. Elle aurait pu être banale, cette histoire d’amour, mais sous la plume de la grande romancière Edith Wharton, elle se transforme en tragédie hivernale d’une intensité folle. Un classique indémodable et parfaitement de saison, à lire (ou à relire) au coin du feu.
Ethan Frome, Edith Wharton, P.O.L.
Un long retour
Un village idyllique, un bistrot douillet, une librairie accueillante, des paysages enneigés (dans la plupart de ses romans), un inspecteur-chef super attachant, des habitants coopérants et bien sûr quelques cadavres et autres disparitions, tels sont les éléments des romans policiers de Louise Penny. Ses enquêtes sont le prétexte parfait pour creuser les failles intimes des personnages, suivre leur évolution de roman en roman et révéler les tréfonds de l’âme humaine. Un plaisir réconfortant.
Un long retour, Louise Penny, Actes Sud
Mère et fille
Décembre 1863. Renvoyé de son collège, Richard, 17 ans, décide de rejoindre sa mère et sa sœur pour les fêtes de Noël. Alors que l’accueil qui lui est réservé est loin d’être chaleureux et qu’une ambiance malsaine grandit peu à peu, Richard tente de percer le mystère qui s’épaissit autour de la mort de son père et de la ruine de sa famille. Un roman d’inspiration gothique totalement envoûtant, parfait pour frissonner sous la couette.
Mère et fille, Charles Palliser, Libretto
À LIRE AUSSI
Un livre explosif raconte les dessous de l’enquête sur Harvey Weinstein
5 livres sur l’entrepreneuriat et le management à mettre entre toutes les mains