De Paris à Bruxelles, Laurie Mélotte et Anaïs Gruss de Nolença veulent réenchanter le parfum, et font se raconter les souvenirs olfactifs dans un podcast conversationnel.

S’il y a bien un sens laissé pour compte au 21ème siècle, c’est l’odorat. Nos mains sont toujours occupées, nos yeux rivés, nos oreilles vrillées et nos bouches gavées. Mais notre nez, lui, se contente d’être là, désenchanté. Et pourtant, il est peut-être davantage que tous nos autres conduits vecteur d’émotions, de souvenirs et de sens. C’est avec cette certitude que Laurie Mélotte et Anaïs Gruss ont bâti les fondations de Nolença, leur maison de parfum.

La première est Liégeoise, la deuxième Toulousaine — Nolença signifie « fragrance » en Occitan — et les deux se sont rencontrées à Londres, suivies à Genève et retrouvées à Paris, avec en tête, le projet d’une parfumerie éco-conçue. « On voulait aussi travailler sur des prix justes », explique Laurie Mélotte, qui décrit Nolença comme « une marque joyeuse ».

Un podcast olfactif

Il y a un peu plus d’un an, avant même de signer toute association, les deux amies ont décidé de lancer un podcast « olfactif » : un rendez-vous mensuel avec des entrepreneures ; fleuristes, traiteures, ou fondatrices d’un concept de bouquets de fleurs comestibles. Parmi elles, des Belges, telles que Amandine Maziers de Haut les Cœurs ou Chloé Roose de Brussels’ Kitchen. Elles y discutent des odeurs de leur quotidien de manière intime et accessible, et — paradoxalement — suscitent des images auxquelles nous pouvons tous nous identifier. « Les premiers retours sur le podcast, c’est que ces odeurs et ce qu’elles représentent étaient partagées ». Comme un socle commun de souvenirs ravivés par les mots et les parfums, mais qui a sa propre importance pour chacun.

C’est la base du travail des concepteurs de fragrances de Nolença : « La création s’inspire de voyages, de rencontres, d’œuvres d’art, que le parfumeur transforme en odeurs », expose Laurie Mélotte. Et c’est ce rapport du parfum à l’affectif qui passionne les fondatrices de Nolença dans leur podcast, elles qui veulent « ramener de l’émotionnel dans la parfumerie ». Pour ces deux jeunes entrepreneures, s’identifier à des égéries, c’est fini. Les odeurs ont leur propre histoire, la nôtre, qui se raconte avec le nez, la bouche et les oreilles.

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