Les salopes, des filles pas bien…
Nous avons demandé aux élèves ce qu’était, selon eux, une salope. Garçons et filles s’accordent sur la définition : « C’est une fille qui s’habille et se comporte vulgairement ou de façon indécente », « qui cherche à exciter et n’a pas de respect envers elle-même », « qui abuse de ses formes corporelles », « qui donne envie aux mecs sans aller au bout », « qui fait espérer des choses pour le plaisir », « qui incite à la prostitution » (sic), « qui couche avec tout le monde ou prend le mari des autres », « qui blesse les sentiments des autres ». L’un ou l’autre garçon essaie de tempérer : « J’utilise ce mot de manière amicale plus que pour insulter quelqu’un », « Le mot a perdu de sa méchanceté », « On va dire “salope“ à une fille qui nous vole un crayon ». Aaah ?
L’équivalent masculin est clairement « salaud » et est, dans les grandes lignes, « un connard qui couche avec des filles sans avoir de sentiments et qui les fait pleurer ». Une élève relève : « Si une femme fait ça, on dira que c’est une salope alors qu’un homme, on dira que c’est un don juan. »
Les règles morales semblent claires : le sexe sans sentiment et les décolletés trop plongeants relèvent de l’axe du mal (pour les pantalons moulants et les minishorts, c’est différent : « C’est simplement la mode »). En classe, plusieurs élèves insistent sur le fait qu’un comportement sera jugé indécent ou non selon différents paramètres : l’âge, le contexte (privé ou public), la manière (« Si on roule son cul ou non »), le fait que l’on soit ou non en couple (« Une fille qui montre beaucoup de peau, c’est un appel de phares. ça veut dire qu’elle est célibataire, mais pas forcément “open“»).
Les douces, des vraies femmes…
La manière dont sont perçues les différences entre filles et garçons n’a pas beaucoup changé depuis « Martine petite maman ». Un élève, observateur, écrit : « Les garçons ont un pénis et pas les filles. » Un autre : « Ce qui nous différencie, c’est la taille des cheveux. » Longs pour les filles, courts et gominés pour les garçons. La loi ne souffre aucune exception.
Globalement, les garçons se voient « plus forts, plus grands, plus turbulents, plus brutaux » que les filles, ces êtres « doux, narcissiques, très préoccupés par leur physique et leur maquillage ». De leur côté, les filles pensent avoir « un autre caractère général ». Elles sont « plus calmes, plus matures, plus compliquées ». « Elles ont « besoin de raconter leur vie à leurs amies, alors que les garçons préfèrent garder leurs problèmes pour eux ». « Ils cherchent plus la compétition, se mesurent les uns aux autres. » « Les filles font plus attention à leur image car les garçons regardent principalement le physique, ce qui n’est pas le cas des filles. »