Quand les trolls se déchaînent, Bodyguard permet de garder à distance les commentaires injurieux et menaçant. Un soulagement à court terme.
C'est un simple tweet qui a tout déclenché. Une humeur, ou alors un partage. Un emoji ou un mot de « trop » pour ses détracteurs, qui s’en étaient alors donné à cœur joie. La suite ressemble à une déferlante, un tsunami d’insultes et de menaces. L’attaquant est une meute sans visage, une multitude de pseudonymes insensés. Leur frappe n’en fait pas moins mal. Qu’on ait treize ou 45 ans, le harcèlement en ligne est douloureux et possède une mécanique anxiogène : chaque notification est une piqûre de rappel qu’on nous veut du mal, sans qu’on puisse s’empêcher de les consulter, de gratter — à sang.
Les victimes de cyber-harcèlement, quand elles en reviennent, expliquent que le conseil traditionnellement donné, soit ne pas regarder les commentaires et se changer les idées, est inefficace. Voire néfaste. Internet n’est pas une « fausse vie » dont on peut se déconnecter pour reprendre sereinement celle qu’on avait laissé sur le pas de la porte. Ses conséquences, psychologiques notamment, sont réelles. Et comme dans la rue, en ligne, rien ne nous protège vraiment du harcèlement et des agressions. Et même si on aime sa liberté, on aimerait quelques fois qu’un garde du corps nous suive discrètement pour nous les éviter.
C’est exactement l’idée développée par « Bodyguard », une application intelligente qui traque et supprime les commentaires haineux sur différentes plateformes. D’abord lancée pour épauler les YouTubeurs souvent soumis à une critique injuste, le service sert également celles et ceux qui sont exposés sur les réseaux sociaux. Concrètement, Bodyguard analyse en temps réel les commentaires sous vos vidéos et live YouTube et supprime ceux qu’il considère comme toxiques. Sur Twitter, l’application repère les mentions haineuses envers vous ou votre famille et bloque leurs auteurs. La fin de la critique, même positive ? « Non, Bodyguard ne supprime pas ou ne bloque pas les commentaires négatifs ou les critiques envers vous à partir du moment où ils sont constructifs, ainsi nous ne touchons en aucun cas à la liberté d’expression », prévient le service. La démonstration faite par Bodyguard est d’ailleurs impressionnante : l’application a bien compris les codes du web et le vocable des trolls, mais aussi qu’on peut parfois s'y charrier entre amis sans penser à mal.
Dans une période aussi stressante que peut l’être une attaque de trolls en meute, l’application protège donc automatiquement et gratuitement. Un temps au moins, elle permet de respirer. Elle pose néanmoins une fois de plus la question de l’impunité en ligne. Invisible pour leur destinataire, elle ne peut pas être dénoncée, et donc punie. Sans savoir encore à ce jour si ces décisions ont été efficaces pour prévenir le harcèlement en ligne, les premiers jugements de « haters » ont au moins permis d’offrir à des victimes comme la journaliste française Nadia Daam un semblant de justice. Mais en attendant des protections dignes de ce nom, Bodyguard est une astuce à laquelle on pensera quand le temps se couvre.
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