Thom Browne : making of de poésie dans un monde confiné

Mis à jour le 23 avril 2020 par Elisabeth Clauss
Thom Browne : making of de poésie dans un monde confiné Thom Browne SS20 : le making of

Puisqu’on commence à bien connaître nos murs, Thom Browne nous ouvre les siens, avec une série de vidéos oniriques et instructives.

Au début de sa carrière, en s'installant à Los Angeles et obligé de multiplier les petits boulots pour se lancer, le designer s’est essayé à la comédie, a joué dans quelques pubs dans les années 90. Lorsqu'il a voulu devenir membre du Screen Actors Guild, le syndicat professionnel des acteurs et figurants, le nom Tom Browne était déjà pris. "C’est pour ça que mon prénom s’écrit avec un "h" ; j’ai dû le changer en "Thom" pour ma carte de membre. Il y avait déjà un Tom Browne sans "h", et je suis donc devenu "Thom John Browne. »

Un créateur flexible, dans son orthographe et ses ambitions

Chacune de ses collections extravagantes, sartoriales et bariolées offrent une alternative au prêt-à-porter consensuel, un langage chaque saison remis en question. « Je vois l'avenir de la mode comme très excitant, mais des transitions sont nécessaires pour que chacun puisse s'en approcher à sa manière, et ne pas rester bloqué sur ce qu'il pense devoir faire. Chaque designer doit élaborer sa propre stratégie, sans s'imposer les normes des autres. Le seul moyen pour la création indépendante de perdurer, c'est que les créateurs restent réellement fidèles à eux-mêmes. Moi, pour imposer mon originalité dans un contexte qui se normalise, je cultive la confiance en mon style. La mode indépendante peut certainement continuer dans n’importe quelles conditions, elle doit juste cultiver sa légitimité. »

Pour la campagne de sa collection SS20, Thom Browne nous partage un documentaire à propos de son univers, avec un focus le seersucker, ce tissu gaufré cher à ses créations.

Le savoir-faire derrière les broderies

L’attention portée à chaque pièce, puis sa scénographie. Pour ses défilés, Thom Browne compose des fresques théâtrales et cette saison, il dévoile son propre sacre du printemps : « quand l'hiver raccroche son épais manteau gris, que le soleil revient, les bouquets refleurissent, le ciel devient bleu. On range la laine, c'est l’heure du seersucker ».

Un tissu né à la Nouvelle Orléans, nonchalamment élégant, chiffonné mais tranchant. En coton léger, tissé pour être froncé, antidote aux journées étouffantes. Une inspiration XVIIIème pour s’aérer, la peau et l’esprit.

Regarder le documentaire en entier ici et découvrez toutes les vidéos making of sur le compte Instagram @thombrowneny

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