Dans « Plus trente-deux », les réalisateurs belges Benoit Do Quang et Pablo Crutzen donnent à voir sur Instagram le quotidien et le parcours touchants de six Belges nés ailleurs.
« +32 », un symbole et deux chiffres pour dire qu’on est là pour rester. Que notre vie se déroule en Belgique, que nos rencontres y ont lieu, que nos communications en portent la marque. « Plus trente-deux », c'est le préfixe local, mais c’est aussi le titre d’une toute nouvelle série documentaire, calibrée pour Instagram et proposée par la RTBF sur le réseau social. L’histoire de six citoyens belges nés Albanais, Équatorienne, Vietnamienne ou encore Syrien, qui ont bâti leur identité dans cet espace singulier entre leur pays de naissance et celui d’adoption.
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Dans la petite fenêtre du lecteur d’Instagram TV, Palma s’active derrière le comptoir de sa friterie de la place Saint-Josse, à Bruxelles. Pas d’empanadas dans le fritkot de cette Équatorienne arrivée il y a plus de dix ans en Belgique — même si certains clients les réclament —, « que la vraie frite belge », promet-elle. Passionnée par son métier, Palma fait partie du paysage de cette place vivante où sa petite baraque à frites est installée. Pourtant, elle a parcouru un long chemin, de son pays d’origine à celui qui l’a accueillie, en passant par l’Espagne, pour se construire cette vie qu’elle aime tant. Drôle et touchante, Palma est l’une des six Belges « venus d’au-delà des frontières » racontés par la série « Plus trente-deux ». Georges, Arnold, Phung, Mehdi, Alvin, Palma : six portraits et autant de récits uniques qui portent toute la diversité de la population belge, dont 20% n’en avait pas la nationalité à la naissance.
Des auteurs concernés
« Plus que jamais, la migration est au centre des débats sociétaux. Trop souvent, elle y est traitée aux travers d’anecdotes négatives ou dénigrantes, de discours politiques ou de chiffres et statistiques. Il nous semblait indispensable de mettre des visages sur ces chiffres. De voir les humains derrière ces discours déconnectés. De laisser raconter la migration par ceux qui la vivent réellement », expliquent les deux auteurs du documentaire en plusieurs épisodes, Benoit Do Quang et Pablo Crutzen. La thématique les touche tout particulièrement, puisque le premier — musicien, vidéaste et réalisateur de clips pour la scène rap belge, notamment — est le fils de deux Vietnamiens installés à Liège, tandis que le second puise ses racines en Galice. « Grandir en Belgique de parents étrangers a toujours été fondamental dans le développement de mon identité et également la source de nombreux questionnements depuis l’enfance », dévoile Benoit Do Quang.
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Les deux documentaristes, épaulés par les talents d’illustration de l’artiste Lia Bertels ont pensé leur série pour Instagram, une première pour la RTBF, dont ils sont les lauréats d’un appel à projets unique. Tous les lundis et jeudis, la page de « Plus trente-deux » s’étoffe d’un nouvel épisode, et plus régulièrement encore, d’une scène de vie filmée ou illustrée par la dessinatrice. C’est simple et prenant à la fois : il suffit de quelques secondes pour être plongé dans la réalité et la poésie d’un quotidien plus vivant que tous les JT et journaux réunis. Un projet important qui donne une véritable voix et un visage aux migrants — que nous sommes finalement tous.
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