Quelle fraîcheur ! C’est dans un bâtiment historique du Grand Sablon que nous avons eu la chance de découvrir Balthasar, un nouveau concept de pop-up qui fait la part belle aux talents. On vous fait visiter.
Difficile d’ignorer l’imposant hôtel particulier du numéro 40 de la place du Grand Sablon. Nous l’avons connu comme le centre des plaisirs sucrés avec La Durée, sans forcément savoir qu’il avait été, durant les années 20, la manufacture de fourrure de la famille Mallien. Aujourd’hui, c’est Balthasar, une plateforme qui offre aux artistes un lieu atypique pour montrer (et vendre !) leurs oeuvres. Et parmi ces artistes, des designers.
“Le but est aussi de réveiller la ville après cette période d’endormissement.”
Balthasar, un lieu polyvalent
“Nous avons commencé à travailler sur ce projet début mars” nous explique Jean-Pierre Nahra, le curateur. “Pendantle confinement,on a passé des coups de fil pour commencer à recruter des artistes et dès le 11 mai, nous avons ouvert. Ce qui est très beau ici, c’est l’ambiance. Et cette énergie entre les artistes: ainsi Mustafa (le créateur que nous avons rencontré- ndlr) nous présente quelqu’un d’autre, Dominique Gringoire aussi. Entre eux, c’est très enrichissant parce que ce sont des rencontres de générations, de styles, de métiers, et l’occasion de dévoiler son petit monde artistique. Je trouve ça très très chouette.” Lorsque l’on passe les portes en fer forgé, on arrive au rez-de-chaussée, dans une ambiance déco et kitsch très ludique et, ensuite, on est invité à passer à l’étage où, dans un décor immaculé, les créateurs de bijoux côtoient un céramiste, des créateurs textiles, accessoires. L’étage suivant dévoile des peintures, sculptures et photographies. Le quatrième étage sera consacré aux shoots et défilés, quant au rooftop avec sa vue incroyable sur le Sablon… il nous réserve quelques surprises pour l’été ! “On voulait que les gens viennent ici pour découvrir de l’exceptionnel, quelque chose qui sorte de l’ordinaire. Des produits réalisés par des artistes belges, qui nous ramènent vers le côté confidentiel, cosy de ce que peut proposer un créatif. On n’a plus envie de grande surface, de grand magasin mais de se sentir comme dans un atelier. Mustafa travaille ici, je le vois dessiner. Parfois il y a des associations qui se créent, des synergies artistiques.” D’un point de vue pratique, le lieu fonctionne comme une résidence qui laisse un mois aux créateurs pour se développer et se faire connaître. Jean-Pierre Nahra :”Les artistes bénéficient d’un mois gratuit durant lequel ils gèrent entièrement leur univers. Au bout d’un mois, on propose un système de location journalier de 50€. Le but est aussi de réveiller la ville après cette période d’endormissement.”
Des créatifs de talent
En montant les escaliers du premier étage, notre regard est directement attiré par les motifs bariolés de la collection Erratum Fashion. Inspirée par l’Afrique, mais confectionnée en Belgique, cette marque propose de très jolies pièces en wax, indigo et bazin, aux lignes simples et féminines. “Cet endroit me permet d’avoir un vrai contact avec les gens. Depuis que je suis ici, je fais tous les jours de très belles rencontres. Que ce soit parmi les autres créateurs ou les clients, c’est vivifiant !” nous confie Siré Kaba la créatrice. Elle propose également de merveilleux cabas XXL personnalisés. Est-ce une façon délicate de nous inviter à faire de nombreux achats ? En tout cas, la pièce fait mouche.
À quelques mètres de Siré Kaba, nous rencontrons Mustafa Ataman dont la collection ne nous laisse pas indifférents: des pièces très architecturales, techniques et sensuelles à la fois qui mixent le sportswear et le vêtement jour avec, par exemple, l’ajout de volants. C’est un coup de coeur. “Je suis très inspiré par la culture pop orientalisée. En tant que Belge d’origine turque, j’ai connu la pop turque des années 90 et j’ai vraiment baigné entre les deux cultures. Cette dualité se ressent dans mon travail à travers les coupes, les matières. Ce qui me plaît vraiment, c’est de pouvoir travailler des finitions turques dans des matières sportives. Je mets en avant des finitions artisanales qu’on ne trouve pas dans les enseignes de prêt-à-porter de masse” explique le créateur.
Mustafa est sorti en 2008 de Francisco Ferrer, il a travaillé chez des stylistes à Bruxelles, Paris et Istanbul. Depuis deux ans, il développe sa marque, Ataman. “Je produis tout en Belgique, je récupère des fins de stock de tissu dans des maisons de couture parisienne. Tous mes tissus viennent d’Italie ou du Japon. Pour ma deuxième collection, j’ai voulu travailler la superposition. J’ai ici une robe transparente (mousseline de soie Rykiel et un tissu technique résille – ndlr) que j’imagine portée sur un look casual, un jean taille haute, un petit col roulé. Cette pièce coûte 285€.” Le créateur expose des pièces en 36,38, 40 qu’il faut ensuite commander. C’est une production à la demande, totalement dans l’air du temps.
Si Balthasar et ses créateurs a piqué votre curiosité, passez y faire un tour ! C’est ouvert tous les jours (même le dimanche) de 11 heures à 19 heures.
Découvrez la liste des artistes et créateurs présents:
Anaid Illustration, Atelier Ataman, Atelier Annelies Bruneel, Bouzouk, Catherine Dagnelie, Christel Verjans Art, Cthruit, Design & Nature Bruxelles, Destination, Dominique Gringoire, Erica Hinyot, Erratum Fashion, Esquisse Jewels, Geert de Taeye, Inconnu, Ireene, Marinette Beauty, MLS, Mona Wie, Natthida, Pauline Miko, Philippe Ferrandis, Racso J., Roseline d’Oreye, Skin&Soul Jewerly, Solya Jewelry, Sophie Dassel, The Wolf Belgium, Morphée Joaillerie
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