Perdre ses cheveux par poignées, un cauchemar qui touche près d’une femme sur deux au cours de leur vie. Françoise Guiot, dermatologue, nous rassure et nous explique les causes et les traitements de l’alopécie féminine.

Comment fonctionne le cycle capillaire ?

À l’automne, contrairement aux autres saisons, on perd davantage ses cheveux. Le follicule pileux réagit au changement de temps. C’est le moment où il arrive en fin de cycle. « Mais tous nos cheveux n’ont pas le même profil évolutif au niveau du cycle capillaire », insiste la spécialiste. « Différents facteurs peuvent venir perturber un cycle et être à l’origine d’une chute diffuse. Au rang des accusés : le stress, l’exposition solaire (UVA et UVB), la pollution, mais aussi le tabac et des variations hormonales (accouchement, ménopause, dérèglement hormonal…). L’alimentation a également un rôle clé, le cheveu ayant des besoins spécifiques en acides aminés soufrés, en vitamines, en zinc et en fer. Il est important de constater que même si on a une bonne hygiène de vie, il est intéressant de supplémenter en nutriments ciblés dès que la chute de cheveux ou la perte de qualité de la fibre capillaire se fait ressentir. »

Où en est la recherche scientifique ?

La lutte contre la perte des cheveux s’organise dans les laboratoires. Les armes du futur des chercheurs sont les biotechnologies les plus pointues telles que le clonage et les cellules souches. L’injection de PRP (plasma riche en plaquettes et facteurs de croissance) au niveau de la racine permet de relancer l’activité capillaire.

« On ne peut malheureusement pas fabriquer ou démultiplier les cheveux de l’homme malgré tous les progrès médicaux, cosmétologiques ou chirurgicaux. Certains cheveux tombent définitivement (creusement des golfes temporaux, frontaux…) et certains cheveux ne tombent jamais (couronne, nuque…) car ils n’ont pas le même dosage hormonal. L’idée de transplantation capillaire (greffe) est tout naturellement née de cette constatation scientifique. Depuis, les techniques évoluent et se perfectionnent, note Françoise Guiot.

Les conseils de dermato

« Si votre chute dépasse six à huit semaines, un bilan sanguin chez votre dermatologue est recommandé. Rappelons qu’au-delà de la chute définitive qui concerne surtout la calvitie masculine, c’est la chute excessive des cheveux qui nous préoccupe. Un traitement local par une solution de minoxidil est un traitement très efficace pour stopper la chute. Si le finastéride a été une révolution dans le traitement de l’alopécie androgénique, c’est la première molécule qui a pu stopper (et non plus freiner) l’alopécie chez l’homme dans 80 % des cas. Chez la femme, son efficacité est limitée, et elle ne peut être prescrite sans s’assurer de l’impossibilité d’une grossesse du fait du risque tératogène. »

L’avis du pharmacien sur les compléments alimentaires

« De nombreux compléments alimentaires sont proposés en cure de minimum trois mois pour freiner la chute des cheveux, en association avec les lotions ou les shampoings. Ils apportent tous les nutriments essentiels à la croissance et à la beauté des cheveux », explique Virgile Villers, pharmacien. « Certains compléments alimentaires sont également formulés avec des extraits de plantes pour empêcher l’action de certaines enzymes responsables de la chute capillaire. Quel que soit le produit, il est important de prendre ces compléments pendant trois à six mois de traitement au minimum, pour respecter le cycle de renouvellement capillaire. »

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