Avec l’arrivée des premiers rayons de soleil et la montée de sève des arbres, beaucoup de jardiniers en herbe et expérimentés décident de se consacrer pleinement à leur jardin dès le printemps venu. Pourtant, l’automne et l’hiver sont loin d’être des saisons mortes, nous prévient Luc Noël, journaliste de la nature et biologiste de formation qui anime l’émission “Jardins & loisirs” sur la RTBF.

Riche de son expérience acquise après plus de vingt années de reportage et ses innombrables rencontres, Luc Noël a publier son livre : “1000 conseils pour les jardiniers débutants et expérimentés”, dans lequel il distille ses conseils précieux pour l’entretien de son jardin et balcon. Curieuses d’apprendre comment continuer à magnifier notre jardin même en automne et en hiver, nous l’avons interrogé sur les meilleures façons de préserver et magnifier notre jardin et potager. Voici trois conseils pour mettre fin au mythe du “vide hivernal” :

 

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1. Protéger et renforcer son potager

À partir de l’automne, le potager se vide de ses récoltes. Il ne reste plus que quelques batailleurs comme la mâche ou les poireaux qui résistent au gel. La tentation est grande d’abandonner son potager jusqu’au printemps prochain. C’est pourtant tout l’inverse que nous devrions faire. “Le plus grand conseil que je puisse donner en matière de jardinage en automne, c’est de favoriser le maintien de la vie biologique du sol de votre potager”, nous informe Luc Noël. En quoi cela consiste ? Il s’agit en réalité de couvrir notre potager d’un tapis végétal (environ 5 bons centimètres) grâce aux feuilles mortes qui jonchent le jardin et de l’herbe hachée que l’on récupère dans le sac de notre tondeuse.

L’avantage de la création de cette surface végétale ? Protéger notre potager et le préparer pour les futures récoltes et les prochains repiquages au travers de trois actions.

  1. Cette couche protectrice naturelle va non seulement empêcher le développement des indésirables en les étouffant.
  2. Mais elle va également protéger le sol des pluies battantes pendant l’hiver. Les pluies lourdes vont tasser le sol au fil des semaines et des mois et on retrouvera une terre trop ferme au printemps, ce qui ne va pas faciliter les premiers repiquages.
  3. Ces herbes et ces feuilles vont maintenir une qualité de vie dans le sens où, juste au niveau du sol où a été étendu les végétaux, on assiste au développement d’une vie extrêmement intense qui va décomposer la matière. Cette matière décomposée par les bactéries et champignons va être prélevée par les vers de terre qui vont l’entraîner en profondeur. Le mouvement incessant de ces vers de terre va notamment permettre à la terre de rester bien meuble.

2. C’est le moment où jamais de planter ses rosiers et arbustes

Avec l’appel du soleil et des températures agréables pour jardiner, beaucoup d’entre nous décident de mettre les mains dans la terre le printemps venu. Pourtant, la période idéale pour planter ses arbustes et rosiers, c’est maintenant ! Juste entre la fin du mois d’octobre et le début du mois de novembre. Pourquoi ? “Car la période est particulièrement favorable à une bonne reprise. Le sol est encore bien chaud des températures accumulées tout l’été, il n’y a pas encore eu de gel et on bénéficie de l’humidité des récentes pluies”, nous informe l’expert en jardinage.

Ainsi, un jeune arbuste planté en octobre/novembre va directement développer ses racines qui continueront à se développer jusqu’au printemps prochain. Ainsi, elles seront plus résistantes aux fortes chaleurs de l’été et au soleil, contrairement à ceux que l’on plantera aux mois d’avril/mai. Plantée au printemps, la plante verra ses racines confinées dans la motte. Elle manquera d’eau alors que sa demande sera très importante et qu’elle aura été habituée à être arrosée de façon très spécifique en pépinière. Elle souffrira donc le martyr au jardin durant les premières sécheresses. Idem pour les plantes vivaces, c’est en septembre qu’elles doivent être plantées et non au printemps, c’est là qu’elles développeront le mieux leurs racines.

Voici quelques variétés offriront à votre jardin des fleurs et des jolies couleurs tout l’hiver :

  • viburnum bodnantense : il commence à fleurir dès l’automne et offre une fleuraison rose parfumée jusqu’au mois de mars. L’avantage, c’est qu’il n’y a strictement rien à faire. Et même en cas de fortes attaques de gel, ses fleurs disparaîtront mais de nouvelles continueront à apparaître.

 

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  • hellébores : ces plantes vivaces fleurissent aux mois de janvier et février. Du blanc, du rose, du jaune, du pourpre et même un noir profond, ce sont des fleurs extrêmement généreuses au niveau de la floraison.

 

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  • sarcococcas : ces petits arbustes à feuillage persistant offrent des petites clochettes blanches qui sentent très bon en hiver.
  • rosiers florifères : ces rosiers à longues et généreuses floraisons permettront d’en profiter jusqu’aux premières gelées. Différentes variétés existent, il suffit de se renseigner auprès de son pépiniériste.
  • mahonia : il fleurit aux mois de décembre, janvier et février et colore le jardin de son jaune éclatant.

 

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Si vous ne possédez pas de jardin mais un balcon, il est possible de réaliser de très belles jardinières d’hiver pour colorer son espace extérieur. On opte cette fois pour des pensées, des petits arbustes comme le fusain du japon, des heuchères au feuillage multicolore. Libre à vous de choisir votre propre composition, sachant que la plupart de ces plantes sont des vivaces. Elles passeront l’hiver dans votre jardinière et pourront ensuite être mises en terre, pour faire un cadeau à un ami avec un jardin, par exemple ! 

3. On effectue les travaux nécessaires dans son jardin

Ce n’est pas parce que c’est l’hiver qu’on abandonne son jardin à lui-même. Luc Noël rappelle qu’il n’y a “pas de repos du jardinier”. C’est notamment l’occasion de réaliser ses boutures d’arbres et surtout d’entretenir son jardin maintenant que l’on a plus de liberté avec son potager. Faire tous les travaux nécessaires durant la période de repos du jardin permettra aussi d’effacer toutes les traces au printemps venu. “Il ne faut surtout pas avoir peur d’être actif !”

Quelques idées :

  • On se débarrasse des vieux pesticides qui traînent dans la cabane à outils et que nous n’utilisons plus car nous avons décidé de jardiner bio !
  • Si la pluie nous cantonne à l’intérieur, nous pouvons construire une caissette de rangement pour ranger nos semences à l’abri de l’humidité et des rongeurs.
  • C’est aussi l’occasion de rapprocher ses plantes aromatiques de sa cuisine pour éviter les trajets sous la pluie. Les touffes de thym ou de romarin peuvent parfaitement prendre place dans de grands pots et ce séjour en pot peut d’ailleurs permettre de les sauver de l’humidité excessive du sol. Avec un arrosage limité, les plantes seront en pleine forme pour reprendre leur place dans le parterre au retour du printemps.
  • On plante un lierre, mais pas n’importe lequel ! On en choisit un qui attire le regard et embellit notre jardin. Le Hedera helix ‘Goldheart’, avec son feuillage panaché est décoratif, offrira de la couleur durant tout l’hiver. Autre excellent choix : un Hedera colchica ‘Dentata Variegata’ pour sa panachure inversée, c’est le vert qui se trouve au centre de la feuille. 

 

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  • On en profite également pour ratisser les feuilles mortes, qui constituent un obstacle pour la lumière et empêchent la croissance homogène du gazon.  Sous les amas de feuilles humides, le gazon meurt rapidement et des vides apparaissent dans la pelouse.
  • Créer un abri pour hérissons. Il suffit pour cela de prendre une caisse de vin en bois retournée, d’y découper une entrée à la scie et de placer un nid de pailles à l’intérieur ainsi qu’une feuille de plastique étendue au-dessus pour assurer l’étanchéité. On camoufle ce dispositif de branchages au pied d’une aie et voici un joli gîte pour l’hibernation du hérisson (un ami précieux puisque grand consommateur de limaces).

Pour découvrir une tonne d’astuces passionnantes : “1000 conseils pour les jardiniers débutants et expérimentés”, Luc Noël, 256 pages

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