Alexandre Hekkers, ce sont des pièces fortes résolument contemporaines, et toujours unisexes. Focus sur ce nouveau label belge prometteur qui dépoussière l’univers de la bijouterie et envoie valser les codes.
D’avocat à bijoutier, il n’y a parfois qu’un pas. C’est en tout cas le chemin peu commun qu’à choisi d’entreprendre le designer belge Alexandre Hekkers. Et il faut croire qu’il a bien fait puisque deux ans à peine après le début de son apprentissage, il remportait la 14ème édition des Jewelry Awards au musée du diamant d'Anvers, une distinction décernée aux étudiants en orfèvrerie et qui lui a valu d’être exposé pendant plusieurs semaines.
Sûr de sa vocation, Alexandre Hekkers troque ensuite la capitale pour la ville des Diamants et lance sa marque éponyme en 2019. Il crée alors des bijoux de luxe accessible, sans distinction de genre, modernes et intemporels à la fois. Son ambition ? Redéfinir les classiques en remettant au goût du jour des bijoux traditionnels tels que la chevalière, la gourmette ou encore la bague solitaire. Un défi relevé haut la main.
5 questions à Alexandre Hekkers
Vous avez décidé de quitter votre métier d'apprenti avocat pour un milieu très différent. Qu’est-ce qui vous a attiré dans la bijouterie ?
C’est le côté manuel et créatif qui m’a attiré car cela me manquait clairement. Je venais d’un milieu professionnel où je ne produisais rien de mes mains - si ce n’est des e-mails et des fichiers .pdf - et où la créativité n’avait pas vraiment sa place. Je pense que la bijouterie était en fait une échappatoire à la voie, un peu trop droite, que je m’étais tracée.
D’un autre côté, mon père est artisan et travaille principalement le fer et ma mère et ma grand-mère ont toujours aimé les bijoux assez tape à l'œil, l’un dans l’autre ça m’a clairement influencé.
J’aime aussi le côté ostentatoire que peut avoir la bijouterie. Il y a une tendance actuelle d’une bijouterie très fine et très épurée, ce n’est pas du tout ce qui m’attire. De nombreux créateurs américains tels que Shay, Anita Ko, David Webb s’inscrivent selon moi dans cette tendance d’une bijouterie très voyante et marquée.
Par ailleurs, les rappeurs américains sont depuis toujours de grands amateurs de bijoux et m’inspirent beaucoup. Derrière leurs bijoux se cachent des bijoutiers comme Ben Baller, Johnny Dang, Maison Raksha et bien d’autres, ce sont eux qui m’ont vraiment donné envie de faire de la bijouterie.
Le concept de pièces unisexes est assez répandu dans la mode, moins dans l’univers des bijoux. Quelle a été votre réflexion ?
En tant qu’homme, je veux créer des bijoux que je puisse porter, mais je garde la liberté de créer spécifiquement pour les hommes ou les femmes à la demande tout en offrant un cœur de gamme qui peut séduire les deux.
Selon vous, c’est une force ou un challenge supplémentaire de créer un bijou qui puisse plaire aussi bien à un homme qu’à une femme ?
C’est une force ! Je ne me restreins pas dans mon processus créatif. Si un bijou ne peut pas être “labélisé” unisexe mais qu’il me plaît, je ne m’empêche pas de le produire.
En réalité, je ne veux pas imposer ma manière de voir ce qui est unisexe. Dans le monde actuel, chacun doit pouvoir se créer sa propre définition. Je veux que chacun puisse apprécier mes bijoux de manière indépendante et les juger comme bon leur semble.
Au niveau marketing c’est également une force. Sur le marché, il y a assez peu de marques de bijoux qui proposent ce genre d’approche. Cela me permet de me différencier. C’est également une force commerciale si un même bijou peut plaire tant aux hommes qu’aux femmes.
Comment vous y prenez-vous pour réinterpréter des classiques à la sauce contemporaine ?
Ma vision est de réadapter des classiques à ma sauce afin d’en faire quelque chose qui me plaise et qui me soit propre. J’aime ajouter un “détail qui tue” et jouer avec les formes et les matériaux tout en restant assez classique globalement.
Quel est votre processus de création ?
Au niveau du processus de création, les choses sont plutôt naturelles et impulsives. Mon quotidien, une période de l’histoire, un artiste, il y a plein de choses qui m’inspirent. Par exemple j’adore le côté rococo, “m’a tu vu” de Versace qui flirte avec la vulgarité et qui joue avec l’antiquité greco-romaine tout en restant très actuel.
De manière générale, mon processus de création se fait de manière assez inconsciente. Une fois qu’un bijou devient clair dans mon esprit, je le dessine, je crée un prototype et si ça me plaît, je décide de le commercialiser.
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