Pour certains, le homeworking est une véritable aubaine. Pour d'autres, travailler à la maison est beaucoup moins évident : perte de motivation, manque de contact social, diminution de l'activité,...
Le rituel journalier que l'on s'était fixé depuis des années prend subitement fin. Si la première vague de Covid-19 nous avait un peu pris par surprise, la seconde nous a fait réaliser que le télétravail pourrait devenir une nouvelle réalité à l'avenir. Comment rester épanouie et productive lorsque le bureau vous manque ? Voici quatre solutions prouvées scientifiquement pour s'aérer la tête quand on est toute la journée chez soi.
1. Faire le plein de verdure
Promenez-vous ! Et de préférence dans un endroit rempli de verdure. Plusieurs études mettent en avant les bienfaits de la nature sur notre santé. Une balade de 90 minutes en pleine forêt suffirait ainsi à impacter positivement notre cerveau à long terme. Les scientifiques ont même trouvé un nom pour parler de ce phénomène : la vitamine G (G pour green). Une étude a par exemple révélé qu'une vue de la végétation depuis la fenêtre avait une influence thérapeutique sur les patients hospitalisés.
Les bienfaits des espaces verts sur notre santé mentale et physique seraient extrêmement nombreux : baisse des troubles respiratoires, diminution de la pression artérielle et du cortisol (l'hormone du stress), amélioration de l'immunité,... Le contact avec la nature aurait également des vertus sur notre attention, notre concentration et notre créativité. Il réduit le stress ainsi que les symptômes de dépression et d'agressivité et améliore la qualité du sommeil.
L'expression bien connue "prendre l'air pour se changer les idées" prend ici tout son sens. Au Japon, le "bain de forêt", appelée le Shinrin-yoku, est même devenu une pratique médicale très populaire. Elle consiste à se connecter à la nature par l’intermédiaire de nos sens et laisser Dame Nature faire le reste.
2. Ôter son pyjama
Votre réunion Zoom est à 9h tapante et vous avez mis votre réveil à 8h59 précise pour sauter devant votre écran à la dernière minute ? On ne vous jugera pas, mais il semblerait que s'habiller et se lever de son lit durant une journée de homeworking aiderait à garder les idées claires et booster sa concentration. Ainsi, comme un acteur enfile son costume pour endosser son rôle, il est primordial de porter une tenue adaptée à notre contexte professionnel du moment pour nous projeter, nous mettre en situation et ainsi conserver un niveau de performance optimal.
On parle alors d'embodiment, un concept selon lequel nos pensées et nos comportements s'appuient sur nos expériences sensorielles et corporelles. Une étude datant de 2012 et publiée dans le Journal of Experimental Social Psychology a ainsi démontré que le port d'une blouse blanche de médecin avait tendance à augmenter la concentration de celui ou celle qui la portait. Cela en raison des valeurs que nous attachons à l'égard du métier, notamment l'attention pour les petits détails. Une étude un peu plus ancienne a démontré que des sujets pensaient avoir mieux réussi leurs tests lorsqu'ils portaient des lunettes, même si leurs performances avaient été identiques. À nouveau, cette pensée repose sur une croyance ancrée selon laquelle des lunettes donneraient l'air plus intelligent. Pour gagner en confiance en soi et éviter de procrastiner, on arrête donc le homeworking en pyjama !
3. Faire des pauses, mais pas n’importe lesquelles
Alors que la charge de travail ne cesse d'augmenter, nous restons peu nombreux à accepter de nous octroyer une vraie pause. L'idée consiste souvent à ne pas s'arrêter afin de parvenir à tout finir à temps, quitte à se priver de déjeuner. Résultat, notre cerveau déborde d'informations, nous ne parvenons plus à nous concentrer et nous perdons tout recul sur la situation. Une décision que l'on souhaite efficace s'avère finalement contre-productive. D'autant que le homeworking a tendance à renforcer cet effet de saturation.
Mais pourquoi avons-nous tant de mal à nous consacrer une pause ? L'idée qu'une bonne pause améliore la productivité au travail ne date pourtant pas d'hier. Les industriels comme Taylor avaient déjà compris à leur époque qu'accorder des pauses à leurs employés leur permettait de travailler mieux et plus vite. En effet, on observe une diminution des performances au cours de la journée, c'est ce qu'on appelle la "fatigue mentale".
Le chercheur Cyril Couffe, qui travaille pour la chaire "Talents de la Transformations Digitale" au sein de Grenoble Ecole de Management (GEM), a étudié ce qu'était une "bonne pause". Après avoir réalisé différentes études, il conclut au postulat suivant : "être dans la lune, divaguer mentalement pourrait amener une régénération des ressources et une meilleure intégration des informations". Selon lui, la mauvaise pause consiste à se concentrer sur une autre tâche de manière optimale (lire ses mails, scroller sur son smartphone, regarder la télé...), la bonne pause à s'accorder des moments d'errance mentale, autrement dit un "répit cognitif". Le secret consisterait donc à ne rien faire d'autre que de laisser vagabonder son esprit, ce qui favorise les moments de créativité, nous soulage et augmente notre productivité. Deux pauses de soixante secondes d'errance sur 45 minutes seraient déjà un timing largement suffisant, qui augmenterait de 10% nos performances.
Quant au moment idéal ? Deux chercheuses de la Baylor University au Texas ont conclu que le meilleur moment pour faire un break était en fin de matinée et non l'après-midi, contrairement aux idées reçues. En fin de journée, vos ressources d'énergie sont déjà trop entamées que pour pouvoir se reconstituer efficacement. En homeworking, on s'accorde donc un moment pour changer de pièce et s'accorder une pause rêverie avant le déjeuner.
4. Bouger
On connaît les bienfaits du sport sur notre santé physique et mentale. Il est cependant intéressant de développer comment le sport nous rend exactement plus épanouis et productifs. Pour s'en faire une petite idée, on peut notamment se référer aux propos éclairants du docteur Marc Rozenblat, médecin du sport : "Environ 6% des sportifs de haut niveau sont anxieux ou ont des problèmes de santé mentale. Ce pourcentage est autour de 15% chez la population mondiale". Comment ? L'activité sportive stimule le cerveau à produire plus de neurotransmetteurs, notamment la sérotonine (l'"hormone du bonheur", aux puissants pouvoirs antidépresseurs) et favorise la sécrétion d'endorphine (antalgique naturel de longue durée produite par l'organisme, proche de la morphine), responsable de la sensation de bien-être qu'on ressent encore plusieurs heures après l'effort.
"Environ 6% des sportifs de haut niveau sont anxieux ou ont des problèmes de santé mentale. Ce pourcentage est autour de 15% chez la population mondiale"
Le sport renforce également la confiance en soi, grâce au sentiment d'accomplissement qu'il procure. Un rapport de l'Inserm assure que la pratique régulière d'une activité physique modérée de 30 minutes cinq jours par semaine ou d'une activité de forte intensité pendant 20 minutes trois fois par semaine augmente de façon significative le niveau d'estime de soi.
Finalement, le sport permet d'augmenter notre productivité. Plusieurs entreprises l'ont compris et on même décidé d'intégrer des programmes et des espaces de sport au sein de leurs locaux. Facebook et Google ont fait figure de précurseurs dans le domaine. Selon une recherche réalisée par Goodwill Management dans le cadre d’une étude portée par le Medef et le CNOSF (Comité National Olympique et Sportif Français), la pratique d'une activité sportive régulière entraînerait un gain de productivité estimé entre 6% et 9%, pouvant aller jusqu'à une augmentation de la rentabilité de 14%. En cause, une motivation et une sérénité décuplées qui augmentent notre efficacité, même en homeworking.
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