Rencontre avec les deux big boss Anke De Boek et Isabel Coppens à la tête de Cîme, une marque de cosmétiques certifiés bio qui à le vent en poupe.

Anke et Isabel sont 2 amies de longue date, pleines d’énergie et au parcours atypique, qui se sont lancées en 2012 dans la fabrication de cosmétiques bio qui contiennent de super ingrédients pour la peau issus de la plus haute chaine montagneuse du monde : l’Himalaya. Elles sont parmi les premières à avoir proposé sur le marché belge une approche plus responsable dans la création de cosmétiques : tout est pensé de A à Z (composition, packaging, transport, …) pour limiter l’empreinte écologique de la marque.

Racontez-nous votre histoire, comment Cîme a vu le jour ? 

Isabel Coppens : Anke et moi sommes de grandes copines depuis longtemps. Nous avons été à l’école ensemble pendant les secondaires et nous avons également toutes les deux étudié le droit à l’université de Gand. Notre rêve était d’avoir un jour notre propre société sans vraiment avoir, à l’époque, une idée bien précise de ce que nous voulions créer. Sans parler du fait qu’il nous paraissait logique de tout de suite commencer à travailler dans le domaine juridique étant donné que le moment où nous avons terminé nos études correspondait au moment où la crise financière a débuté. Notre pacte était que si l’une d’entre nous avait un jour l’opportunité d’ouvrir sa propre société, nous le ferions ensemble. L’inspiration de Cîme vient à 100% du voyage qu’à fait Anke avec son papa Walter.

Anke De Boek : Oui, en effet, j’ai réalisé un trekking avec mon père dans le Nord de l’Inde. A ce moment-là, je travaillais comme avocate et je lui racontais souvent que je n’étais pas super passionnée par mon job. Mon père a toujours été dans le business des extraits de plantes dans les cosmétiques. Il travaille dans ce secteur depuis 30 ans et possède donc beaucoup de connaissances. Quand il était jeune, juste après ses études, il a réalisé une mission pour les Nations-Unies qui portait sur les plantes médicinales qui poussent dans l’Himalaya. Il a donc toujours rêvé d’entreprendre un projet en rapport avec ces plantes et moi, je voulais absolument changer de carrière. C’est donc pendant ce trekking que nous avons beaucoup discuté de ce que nous pourrions créer et c’est après l’analyse de ces plantes dans notre laboratoire que nous avons pensé à en faire des cosmétiques et à créer notre marque. Quand je suis rentrée de ce voyage, j’ai tout de suite parlé de cette idée à Isabel qui était partante. Nous avons rapidement cherché des partenaires et c’est le moment qui marque le début de notre aventure. L’appellation Cîme, c’est un clin d’oeil au sommet des montagnes de l’Himalaya, cette chaîne de montagne apparait également sur la lettre “i” de notre logo.

Voyage au Népal : origine de Cîme

© Cîme

Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous lancer dans l’univers des cosmétiques ?  

I.C. : Quand Anke m’a expliqué son idée, je n’avais absolument aucune connaissance quant à la création de cosmétiques, mais je savais que le projet me plaisait et que je pouvais devenir une cliente de Cîme. Je n’avais pas vraiment d’allergie cutanée, mais j’avais une peau intolérante et réactive. Le maquillage ne tenait pas et me causait des irritations. J’ai testé plusieurs marques qui se vendaient en pharmacie, conseillées par ma dermatologue, pour tenter de trouver une marque adaptée à mon type de peau, mais rien ne s’était avéré efficace. J’ai découvert par la suite l’univers des cosmétiques bio, que je ne connaissais pas du tout. J’ai été agréablement surprise par la qualité des soins bio et j’avais l’impression d’avoir peut-être enfin trouvé une solution pour ma peau. Par contre, j’étais un peu déçue de l’image du bio, du packaging, des odeurs des produits qui ne sentaient pas grand chose, des textures pas spécialement agréables. Nous voulions donc proposer avec Cîme une solution pour les clientes qui me ressemblent. Je suis désormais totalement convaincue par les cosmétiques bio et nous avons vraiment envie que les gens, grâce à  l’approche que nous proposons avec Cîme, aient une image très différente du bio. Il existe aujourd’hui plusieurs marques de luxe bio qui ont de jolies textures et qui sentent très bon. Nous avons justement beaucoup de retours des clientes, elles sont ravies de nos produits parce qu’ils apaisent leur peau mais aussi parce qu’ils sont délicatement parfumés.

Quelles sont les spécificités de vos produits ?

A.D.B. : Nos actifs viennent de l’Himalaya et en partie de projets que nous avons élaborés en Asie. Nous utilisons des plantes de montagne qui poussent à une altitude qui commence à partir de 3000 mètres. L’air est donc très pur et très frais. Les conditions météorologiques sont très particulières, les plantes sont exposées à un rayonnement UV beaucoup plus fort, les bourrasques de vent sont nombreuses en altitude, et surtout le taux d’oxygène est très bas. Nous avons donc effectué une analyse des plantes récoltées dans notre laboratoire et nous avons pu constater qu’en raison de ces différents facteurs naturels, les plantes contenaient beaucoup plus de vitamines, d’acides gras et d’antioxydants qui sont des composants essentiels d’une jolie peau.C’est la raison pour laquelle nous avons choisi d’utiliser les plantes venant de l’Himalaya, tout simplement pour garantir l’efficacité de nos produits à nos clientes.

Cîme

© Cîme

Où trouvez-vous vos sources d’inspiration ? 

A.D.B. : Nous sommes une petite société et nous écoutons beaucoup nos clientes. Nous faisons des workshops, nous sommes très actives sur les réseaux sociaux, nous répondons aussi très rapidement aux nombreuses questions des clientes et nous aimons prendre en considération leurs demandes. Cela nous donne beaucoup d’idées. Nous avons débuté avec 6 produits et entre-temps, nous sommes maintenant à 15 produits dans la gamme. Nous concevons nos produits suite aux remarques émises par les clientes. Nous trouvons également l”inspiration chez nos copines, qui sont des clientes fidèles et qui n’hésitent pas à nous dire ce qui nous manquerait comme produits pour être au top !

Quelle est la philosophie de Cîme ?

I.C. : La philosophie de notre marque est que notre label est bio, tout notre packaging est aussi écologique. Nous utilisons soit des flacons en verre, des emballages recyclés ou encore des flacons en canne à sucre. Nous avons d’ailleurs été la première marque belge à utiliser du plastique entièrement recyclé provenant des océans, des rivières ou de la mer. Nous avons également lancé un système de recharge pour certains produits comme pour notre shampooing et gel douche. Les gens peuvent donc toujours utiliser le même flacon pendant des années. Nous l’avons justement instauré avant le premier confinement. C’est un concept qui est devenu populaire pendant le coronavirus parce que les gens peuvent venir faire leur recharge sur rendez-vous dans les magasins. La philosophie de notre marque repose sur plusieurs aspects : le bio, le commerce équitable, l’écologie. Tous nos produits sont non testés sur les animaux et la plupart d’entre eux sont végans. Nous faisons également très attention aux conditions de transport que nous choisissons avec précaution. Nous calculons par exemple chaque année notre taux de CO2 pour le réduire au maximum jusqu’à ce qu’il soit nul, mais nous n’en sommes pas encore là, alors ce que nous faisons est que nous soutenons un projet pour la plantation d’arbres dans l’Himalaya pour neutraliser notre empreinte écologique. Nous avons jusqu’à présent planté plus de 3000 arbres. Tous les ingrédients en provenance de l’Himalaya sont issus de projets équitables se déroulant au Népal. Pour chaque produit vendu, nous faisons un don pour soutenir les différents projets scolaires de cette même région de l’Himalaya. Nous sommes une société durable, écologique et sociale. Toutes ces valeurs sont beaucoup plus importantes pour nous que l’aspect financier. C’est sûr que nous ne sommes pas une ONG, nous sommes une société qui veut gagner de l’argent mais nous voulons absolument conserver cette philosophie.

Expédition au Népal

© Cîme

Des projets humains particulièrement touchants ? 

I.C. : Oui, c’est très chouette, car ce sont des projets qui se réalisent très souvent avec des femmes. Nous utilisons, par exemple, en grande quantité de l’huile extraites de noyaux d’abricot. Nous avons mis sur pied un projet avec une organisation locale dans les montagnes de l’Himalaya. Pour la petite histoire, dans les années 60-70, le gouvernement local avait exigé la plantation d’abricotiers parce qu’il avait remarqué que les habitants de cette région manquait cruellement d’une certaine vitamine responsable de plusieurs maladies. Les abricots étaient donc LA solution toute trouvée. Nous, nous voulons informer avec l’aide de notre organisme que les femmes sont capables de ramasser ces abricots et qu’elles peuvent en presser les noyaux pour récolter cette huile. Nous avons envoyé des petits pressoirs pour que les travailleuses puissent récolter l’huile à la maison ou en dehors. Ces pressoirs ont la particularité de fonctionner avec de l’électricité produite par la force de l’eau. C’est une manière écologique de travailler. L’idée principale était qu’elles puissent presser cette huile à la maison et qu’elles puissent être directement payées pour la quantité pressée. C’est une belle manière de soutenir l’émancipation des femmes dans cette région.

Cîme

© Cîme

Que conseilleriez-vous à une personne qui ne trouve pas de marque adaptée à son type de peau ?

I.C. : Pour moi, la solution a vraiment été le bio. Vous voyez d’ailleurs les résultats assez vite. Nous remarquons que beaucoup de clientes nous demandent si elles peuvent tester avant d’acheter car elles ont déjà acheté plein de produits qui ne leur convenaient pas. Je dirais à une personne qui a une peau réactive et compliquée, de tester le concept du naturel et certifié bio pour qu’elle puisse constater la différence par elle-même.

Pensez-vous que le bio est l’avenir des cosmétiques ? 

I.C. : Oui, j’y crois très fort. J’espère pour ma part que toutes les marques vont devenir de plus en plus naturelles et écologiques. Nous pouvons prouver avec Cîme, qu’il existe des produits beaucoup plus qualitatifs que ceux que nous connaissions auparavant. Il faut aller vers l’inconnu.

A.D.B. : Oui, c’est un peu notre rêve de bannir cette image négative du bio. Nous souhaiterions également que les marques de luxe aient une approche un peu plus verte. Je pense que cela a déjà un peu changé, car la presse parle de plus en plus de l’écologie dans les vêtements, du bio dans l’alimentaire, … Cela nous aide déjà beaucoup.

Aimeriez-vous encore développer d’autres cosmétiques ? 

A.D.B. : Oui, nous avons toujours plein d’idées et plein de projets. Cela prend toujours plusieurs années avant qu’un produit soit totalement prêt à être mis en vente.  Nous avons un projet pour 2021, celui de lancer un nouveau gel douche avec un parfum différent du premier que nous avions développé et qui servira également de gommage. L’autre produit que nous sommes en train de développer est un contour des yeux, parce qu’Isabel et moi avons 36 ans maintenant et les rides commencent à apparaitre tout doucement. Nous regardons un peu plus l’aspect “age well” désormais. Nous créons aussi des produits pour nous, pour nos besoins et nos envies.

Pour découvrir les produits Cîme, rendez-vous sur leur eshop.

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