Misty Copeland a été muse de Prince, conseillère de l’administration Obama en matière de sport et de nutrition, protagoniste du documentaire « A Ballerina’s Tale », danseuse vedette dans un Disney… and much more.
Outre-Atlantique, Misty Copeland est une légende : la première danseuse étoile afro-américaine de l’American Ballet Theatre. Ce prodige, issu d’un milieu modeste, s’est hissé au sommet en un rien de temps. Elle a modifié l’image de la ballerine en matière d’origine et de silhouette, et s’est battue pour la diversité, sur scène et en dehors. Pas étonnant dès lors que la marque horlogère Breitling l’ait choisie comme ambassadrice pour le lancement de sa première collection féminine Chronomat. Entrons dans la danse avec Misty Copeland !
Vous êtes une star aux États-Unis. Pour ceux qui ne vous connaissent pas bien à l’étranger, quand avez-vous commencé à danser ?
Je devais avoir 4 ou 5 ans. C’était chez moi. Ma mère était pom-pom girl professionnelle pour les Chiefs de Kansas City depuis l’âge de 19 ans. Elle n’avait donc pas une formation très poussée en ballet, jazz et claquettes. Mais elle dansait souvent, un peu partout dans la maison. La musique et la danse étaient omniprésentes chez nous, et je ne parle pas ici de danse classique. Nous dansions sur de la pop, du hip-hop, du R&B et de la soul. C’était très chaotique. J’étais l’une des six enfants d’un foyer monoparental. Nous déménagions beaucoup, nous nous retrouvions sans maison, à dormir chez d’autres personnes ou dans des motels. La musique est devenue pour moi un moyen d’échapper à la réalité de mon enfance.
Vous souvenez-vous du moment où la danse est devenue votre véritable passion ?
L’un des moments les plus forts pour moi a eu lieu vers l’âge de 7 ans, lorsque Mariah Carey a sorti son premier album. C’était incroyablement motivant de voir une femme métisse aussi talentueuse. Je me suis identifiée à elle d’une manière que je n’ai pas totalement comprise avant d’être adulte. Se voir représentée est tellement important, tellement percutant. Sa musique m’a encouragée à me lancer dans la chorégraphie, même si je ne savais pas que c’était ce que j’étais déjà en train de faire. Je me suis mise à imaginer des danses sur sa musique, et c’est à ce moment-là que j’ai commencé à m’impliquer vraiment et à sentir que je pouvais m’exprimer par le biais de cette activité.
Quelles valeurs avez-vous apprises grâce à la danse ?
Elle m’a donné de la structure, de la cohérence et de la discipline. Je n’avais rien de tout ça, la danse a donc enrichi ma vie en m’apportant toutes ces choses. Et les relations que j’ai nouées dans le monde du ballet depuis l’enfance sont des amitiés que j’entretiens encore aujourd’hui.
Vous êtes l’une des nouvelles ambassadrices Breitling aux côtés de Charlize Theron et Yao Chen pour Chronomat, la première collection pour femme, avec le premier squad exclusivement féminin. Qu’est-ce que cela signifie à vos yeux ? L’empowerment des femmes ?
Absolument ! C’est important pour moi que cette campagne célèbre la gent féminine sous un angle aussi positif. Aux côtés de deux femmes incroyables, fortes et diverses, je pense que ça résonne avec tout ce que j’ai envie de défendre. Je ne ferais rien qui puisse mettre en péril mon intégrité juste pour gagner de l’argent ou pour être associée à une marque célèbre dans le monde entier… La collection est très glamour et haut de gamme, mais elle reflète aussi une masculinité casual. Et c’est tout à fait comme ça que je décrirais mon style.
Vous avez déclaré vous sentir responsable de présenter une image saine, et qu’une ballerine peut « ressembler au monde entier », sans se limiter à son origine ou à sa silhouette. Quelle est la prochaine étape pour l’industrie artistique ?
J’ai eu beaucoup de chance d’avoir toutes ces opportunités, et plus spécialement de figurer au générique d’un Disney. « Casse-Noisette » était un exemple tellement beau, percutant et positif pour les générations futures. Une ballerine n’est pas toujours blanche avec un teint pâle. Une ballerine peut être de n’importe quelle couleur et avoir toutes les apparences possibles, et cela est à jamais figé dans l’univers Disney. J’ai l’impression que c’est le prochain chapitre pour le ballet, au moment où nous parlons, à l’ère de « Black Lives Matter ». Nous avons la possibilité de repenser entièrement les choses à plusieurs niveaux et c’est sans doute ce qui pouvait arriver de mieux, pas seulement dans le sillage de BLM, mais aussi dans ce contexte de pandémie et de fermeture des théâtres. Notre industrie se trouve dans l’obligation de réfléchir à des moyens nouveaux et inventifs de présenter cette discipline artistique, et de l’ouvrir à un public beaucoup plus large et plus diversifié. Il y a longtemps que cela aurait dû être fait.
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