Pour incarner son parfum masculin Y, Yves Saint Laurent Beauté s’est trouvé un ambassadeur qui en impose. Ni plus ni moins qu’une légende vivante du rock, parfois rebelle et aventurière, toujours à la recherche d’expériences inédites. Voici notre interview exclusive de Lenny Kravitz.
Pourquoi avoir accepté de prêter votre image à Yves Saint Laurent ? Quels sont vos points communs ?
Cette collaboration était juste très naturelle pour moi. C’est la raison principale pour laquelle cela fonctionne. Je porte du Yves Saint Laurent depuis longtemps maintenant, alors quand l’occasion s’est présentée, j’ai immédiatement voulu l’explorer. Nous célébrons la liberté de création. Quand j’ai commencé à faire de la musique, j’ai découvert un monde sans limites. C’est la même chose quand on regarde les créations d’Yves Saint Laurent et c’est l’une des choses que j’aime le plus dans la marque. C’est la liberté qui a défini tout cela. J’aime aussi le fait qu’Yves Saint Laurent ait présenté des mannequins africains et afro-américains bien avant la plupart des marques de mode.
Si vous pouviez dîner avec le créateur, de quoi aimeriez-vous lui parler ?
J’ai tellement de questions (rires). Tout d’abord, j’adorerais lui parler de son style personnel, de ce qui l’a inspiré et pourquoi il portait ce qu’il portait. Je suis également curieux d’en savoir plus sur sa jeunesse et pourquoi il est tombé amoureux de la mode.
Lorsque vous avez découvert le parfum Y, quelles ont été vos premières impressions ? En quoi vous représente-t-il ?
Quand je l’ai respiré, je me suis tout de suite senti rafraîchi. C’est tout simplement un parfum intemporel. Le parfum me rappelle les senteurs de mon enfance, comme celle de l’eau de Cologne de mon grand-père, pas trop intense mais fraîche et pure, même si Y possède en plus une énergie nouvelle. La campagne a vraiment incarné certaines des choses que j’aime le plus dans la vie. C’était rock’n’roll. Il y avait des guitares et un vrai esprit d’indépendance.
Quelles sont vos fragrances fétiches ? Celles qui vous évoquent de puissants souvenirs ?
Certainement le parfum de ma mère. C’était un parfum vraiment classique et quand elle en portait, cela signifiait qu’elle sortait. Cela m’évoque beaucoup de souvenirs. Personnellement, j’aime l’odeur du bois. Ma maison aux Bahamas dégage cette senteur et c’est très réconfortant pour moi.
Avez-vous toujours su au fond de vous que vous deviendriez une rock star ou êtes-vous encore aujourd’hui étonné de la vie que vous menez ?
Je ne sais pas s’il n’a jamais été question de devenir une « rock star » en soi. Bien sûr, quand vous êtes enfant, vous regardez Bowie et Kiss et vous pensez: « Mec, ce serait tellement cool ! » J’adore la musique. Cela a été la pierre angulaire de ma vie depuis aussi longtemps que je m’en souvienne. Je suis reconnaissant de mon succès, je le vois comme une bénédiction.
Quel était votre objectif de vie lorsque vous avez commencé votre carrière ? Et quel est-il aujourd’hui ?
Quand j’ai commencé, mon objectif était de faire des disques dont j’étais fier. À plus grande échelle, c’était pour partager un message d’amour. Aujourd’hui, je veux juste être la meilleure personne que je puisse être, le meilleur père, le meilleur ami et le meilleur partenaire possible. Si j’arrive à accomplir toutes ces choses, je serai fier quand je joue de la musique.
Au fil du temps, vous avez développé de nombreux talents (chanteur, compositeur, producteur, acteur, designer, photographe, etc.), la musique est-elle toujours votre plus grande passion aujourd’hui ?
La musique est ce qui a précédé tout le reste. Sans la musique, aucune de ces autres passions n’aurait été possible. La musique était toujours ce qui venait le plus naturellement. J’étais d’ailleurs dans mon studio toute la journée aujourd’hui et je serai dans mon studio toute la journée demain. Quand tout le reste disparaîtra, je continuerai toujours à faire de la musique.
Quel a été le point culminant de votre carrière jusqu’à présent ?
Il y a eu beaucoup de moments incroyables. Honnêtement, la sortie de mon livre « Let Love Rule »* (des mémoires publiées en octobre 2020 et racontant son enfance jusqu’à la sortie de son premier album en 1989, NDLR) a été très spéciale. Cela m’a permis de faire le point sur tout le chemin parcouru pour en arriver là et de revivre de bons souvenirs. J’ai réfléchi à comment et pourquoi certaines choses se sont produites et j’ai beaucoup appris sur moi-même et ma famille. Je suis reconnaissant pour les récompenses, les spectacles et tous les fans. C’est vraiment sympa de regarder en arrière aujourd’hui.
Quel a été, selon vous, le tournant de votre carrière ? Quand avez-vous su que ça allait marcher que vous alliez devenir une star ?
En vérité, il y a eu de nombreux tournants. Je pense que « Are You Gonna Go My Way » en était un. Nous avons pris beaucoup de plaisir à faire cet album et voir la réponse du public en retour était vraiment incroyable. À l’époque, c’était mon troisième album. J’avais déjà en quelque sorte établi mon style et construit un peu un public. Mais c’était un grand moment, c’est certain. La sortie de « Circus » (son quatrième album disponible en 1995, NDLR) est quelque chose dont je me souviens très bien également. Beaucoup de gens proches de moi aiment cet album et en parlent encore aujourd’hui. C’était aussi une période assez folle de ma vie. Je voulais faire un vrai disque de rock. Je vivais chez Rick Rubin (un producteur de disques américain) à L.A. et c’est aussi l’année où ma mère est décédée. La perdre physiquement, mais gagner son esprit autour de moi, m’a montré que je pouvais continuer ma voie, que je devais vraiment le faire.
Le succès a-t-il changé l’homme que vous étiez ? Est-ce quelque chose de positif pour vous ou cela a-t-il été parfois difficile à gérer ?
Tout dans la vie est à la fois positif et négatif, non ? Il y a beaucoup de bonnes choses et d’opportunités qui accompagnent la célébrité et, bien sûr, il y a aussi des responsabilités et des aspects négatifs. Je suis globalement reconnaissant pour tout ça. Ma vie a été meilleure que je n’aurais jamais pu l’imaginer.
Quels conseils donneriez-vous au Lenny Kravitz de 20 ans ?
Mon conseil serait d’être lui-même. Il s’agit simplement d’être qui vous êtes.
Quel est pour vous le moment le plus agréable dans la création d’une chanson ?
J’adore toujours autant le processus de création en studio. Beaucoup de mes meilleures chansons sont venues à moi en rêve, donc l’écriture s’est déroulée hors de mon corps en quelque sorte. Quand je rentre en studio avec une idée concrète et que j’enregistre, il n’y a rien de meilleur. Je suis à la maison dans le studio. J’y suis d’ailleurs en ce moment même ! L’enregistrement a toujours été un moment très spécial pour moi.
En ces temps étranges, l’humanité tout entière a dû changer sa façon de vivre. Cette vie au ralenti, l’aimez-vous ou la détestez-vous ?
J’aime le temps que j’ai passé à la maison et celui que je me suis accordé à moi-même, mais je n’aime pas la raison pour laquelle c’est arrivé. Mon cœur et mes pensées vont à toutes les personnes touchées par cette crise et j’espère que nous pourrons bientôt nous unir et nous retrouver pour faire la fête.
Cette crise vous a-t-elle donné envie de changer vos habitudes, vos priorités ou au contraire de renouer avec votre vie d’avant et d’en profiter encore plus ?
Cela m’a donné envie d’en profiter davantage. Quand tout reviendra à la normale ou s’en rapprochera, je pense que l’énergie des concerts et de tout type d’art va être assez électrique. Je vais vraiment savourer cela et aussi chaque moment passé avec ma famille.
Quel est votre endroit préféré sur terre ?
J’aime Paris. C’était une ville dont je rêvais quand j’étais enfant et aucun autre endroit n’y ressemble selon moi. Et puis, aux Bahamas, je suis à la maison. C’est de là que ma mère vient et je me sens plus proche d’elle quand je suis là-bas.
Et à quel point aimez-vous la Belgique ?
J’adore la Belgique ! J’ai donné tellement de spectacles incroyables et rencontré des amis en cours de route. La Belgique m’a toujours fait me sentir le bienvenu et j’ai hâte d’y revenir.
L’année écoulée, le monde est devenu un peu fou, entre la Covid, le réchauffement climatique, la mort de George Floyd, etc. Que voulez-vous dire à la jeune génération qui a peur pour son avenir ?
Plus que jamais, et je l’ai déjà dit, nous devons laisser l’amour régner. Nous devons agir par amour et pour l’amour. Cela doit être notre moteur et le l’essence même de la manière dont nous nous traitons les uns les autres. La paix doit être notre objectif principal.
Quelles sont les causes qui vous sont chères et que vous continuerez à défendre ?
Je vais toujours défendre et me battre pour la paix. Je veux vivre dans un monde paisible. Je pense que nous le méritons tous et que nous pouvons y parvenir. Cela va juste demander du travail.
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