« Caro », c’est la petite soeur de Christian Dior, Catherine. La directrice artistique de la maison, Marie Grazia Chiuri, lui rend hommage avec un sac qui mélange tradition et modernité. On a voulu en savoir plus sur sa fabrication et l’idée de la symbolique d’un sac aujourd’hui. Elle nous explique !

Sac Dior, plus qu’un accessoire

Le dernier-né de la longue série de it-bags imaginés par Maria Grazia Chiuri a tout pour mériter notre attention : le cannage emblématique qui en fait déjà un intemporel, une bandoulière amovible pour nos changements d’humeur et une boucle oversize totalement moderne. Un classique, pas trop classique.

Votre travail a toujours mis en avant l’importance de l’artisanat, et ce, dans le monde entier. Pourquoi est-ce important pour vous ?

Je crois qu’il est important de toujours intégrer de nouvelles techniques et d’expérimenter avec l’artisanat traditionnel. En donnant une visibilité à ces techniques d’une collection à l’autre, je veux célébrer avec beaucoup de respect et de soin les savoir-faire traditionnels tels que ceux de ma région natale du Salento, dans le sud de l’Italie, ainsi que ceux d’autres territoires, comme l’Indonésie et le Maroc qui sont aujourd’hui largement sous-estimés compte tenu du temps et des compétences nécessaires. Je pense que les personnes qui se spécialisent encore aujourd’hui dans ces techniques préservent et transmettent par leurs mains un savoir que nous ne pouvons pas nous permettre de perdre, un patrimoine inestimable qu’il nous appartient d’honorer et de porter dans le présent.

Nous connaissons également votre engagement féministe. Le sac a-t-il toujours sa place dans le vestiaire d’une femme aujourd’hui ? Pensez-vous qu’il peut entraver ses mouvements ? Que symbolise-t-il ?

J’ai une formation de styliste mode et accessoires. Ces derniers occupent une place essentielle dans mes collections et mon travail. J’entretiens notamment un lien particulier avec chacun des sacs, ces objets si importants dans la vie des femmes. Une sorte d’annexe de son « chez-soi ». Ils sont devenus des objets de désir : ils évoquent une histoire, résument les pensées de ceux qui les créent et s’adaptent à la personnalité de ceux qui les choisissent. Je suis également convaincue qu’ils doivent être des objets fonctionnels et répondre aux besoins des femmes, en les accompagnant dans leurs gestes quotidiens. Harmoniser désir et fonctionnalité est ainsi le grand défi que je dois relever. Le sac Dior est – et doit rester – un outil qui complète, mais qui a sa propre personnalité, un splendide « contenant » qui abrite objets et pensées. C’est un symbole, et c’est pour cette raison que je réfléchis toujours à la manière de conjuguer le patrimoine de la maison avec ma vision esthétique ; mais c’est aussi un cadeau que j’offre aux femmes, conçu pour toutes, par l’une d’elles. Ce sont des objets fascinants à différents titres, car ils sont à la fois nécessaires et spéciaux, singuliers, usuels et extraordinaires.