Facebook, Instagram, Twitter, TikTok,… Les réseaux sociaux tiennent aujourd’hui une place prépondérante dans presque chaque aspect de notre quotidien. On y publie souvent de tout et parfois un peu n’importe quoi. Comment être sûr.e que nos données ou nos informations personnelles seront bien protégées ? Voici une liste des bons usages pour sécuriser ses comptes sur les réseaux sociaux, fournie par le Commissaire Olivier Bogaert de la Computer Crime Unit de la Police fédérale.

1. Faire un tour dans les réglages par défaut

Sans que l’on s’en rende forcément compte, une foule d’informations sur nous circulent via les réseaux sociaux : prénom, nom, études, écoles, lieu du domicile, ville, numéro de téléphone,… Selon Olivier Bogaert, il est donc primordial d’aller faire un tour dans les paramètres du profil pour affiner les informations que l’on souhaite ou non voir rendues publiques ou utilisées.

Sur Facebook, il suffit de se rendre sur son profil, de cliquer sur les “…”, puis sur “Paramètres du profil” et ensuite sur “Afficher les Raccourcis de confidentialité” pour contrôler votre confidentialité et votre sécurité sur Facebook. Là, vous pouvez, entre autres, voir qui a accès à quelles informations et changer la confidentialité en fonction, pour les rendre plus ou moins privées ou publiques. Vous pouvez également gérer les données utilisées par Facebook pour vous montrer des publicités. Olivier Bogaert nous informe d’une option particulièrement méconnue et pourtant intéressante. Vous pouvez autoriser ou non que des annonceurs vous atteignent avec des publicités hors de Facebook grâce aux données collectées sur ce dernier. Cette option se trouve toujours dans “Raccourcis de confidentialité” > “Préférences publicitaires” > “Publicités montrées hors de Facebook”.

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Sur Instagram, le principe reste le même. Il suffit de se rendre sur son profil puis d’aller dans “Paramètres” et dans les onglets “Confidentialité” et “Sécurité” pour accéder à tous les paramètres de vos informations personnelles. Vous pouvez également accéder à vos préférences publicitaires. Pour éviter le harcèlement en ligne, Instagram a également mis en place différents moyens pour limiter les interactions indésirables (commentaires, messages,…).

Sur TikTok, rendez-vous à nouveau sur le profil puis sur “Paramètres de confidentialité” > “Confidentialité” pour décider de mettre son compte en mode privé ou public, pour personnaliser ses données et autoriser les annonces sur votre feed, etc.

2. Activer l’authentification à deux facteurs

L’authentification à deux facteurs protège votre compte en demandant un code de connexion supplémentaire lorsque vous vous connectez sur un appareil que vous n’avez jamais utilisé et que le réseau social ne le reconnaît donc pas.

À nouveau, quel que soit le réseau, il suffit d’accéder à votre profil puis d’aller dans “Paramètres” > “Sécurité > “Authentification à deux facteurs”. Plusieurs méthodes sont proposées pour la deuxième authentification, il s’agit généralement d’un code de connexion envoyé par une application d’authentification comme Duo Mobile ou Google Authenticator. Le plus simple reste encore de se faire envoyer le code par texto sur son numéro mobile. La reconnaissance faciale et l’empreinte digitale sont également des alternatives privilégiées.

3. Éviter de se surexposer

Cela semble aller de soi, et pourtant. “C’est le gros problème avec TikTok : la surexposition”, explique Olivier Bogaert. “Cela conduit à des dérives, notamment des moqueries et du harcèlement”. Si on s’abstient de disperser trop d’informations, c’est aussi pour des raisons de sécurité. On évite, par exemple, de donner trop d’informations sur notre lieu de vie puis d’indiquer que l’on part en vacances, car des cambrioleurs pourraient potentiellement en profiter.

“Une zone de police m’a un jour signalé qu’une maison avait été cambriolée parce que la personne était partie en voyage et qu’elle avait indiqué avant sur son profil qu’elle cherchait quelqu’un pour l’aider à réparer son vélo. Le cambrioleur s’est rendu au domicile du voisin en lui révélant suffisamment d’informations personnelles qu’il avait pu obtenir pour que ce voisin lui ouvre le garage et a vidé la maison”, explique Olivier Bogaert. “À partir du moment où je suis visible, où on peut voir mes centres d’intérêt et mes likes, quelqu’un qui m’ajoute en ami sur les réseaux et que j’accepte peut les analyser et s’en servir à des fins malveillantes”.

4. Faire le tri

“Whatsapp vous dit que tout ce que vous envoyez est crypté, mais si vous consultez WhatsApp sur votre smartphone, il est en clair sur votre téléphone. Il est possible de sauvegarder des contenus dans le Cloud, ce qui est très pratique lorsque vous changez de téléphone et que vous voulez réinitialiser tout votre contenu, mais à ce moment-là les données sont en clair et non cryptée. Donc si on vous vole votre identifiant et votre mot de passe, la personne peut se rendre dans le Drive et récupérer toutes vos sauvegardes”, explique Olivier Bogaert. Il conseille ainsi de faire le tri dans ses messages de temps en temps, surtout ceux contenant des informations comme des codes, des numéros de cartes bancaires, des nudes, ou autres.

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5. Rester renseigné.e

“Il ne faut pas hésiter à rester renseigné.e sur les nouveaux antivirus et leurs mises à jour sur Apple ou Android. Le site AV-TEST teste régulièrement des solutions de sécurité”. Le SPF Economie a lancé un point de contact unique pour les victimes de fraudes, tromperies, arnaques et escroqueries: pointdecontact.belgique.be. Safeonweb.be propose des conseils pour surfer en toute sécurité et teste même votre sécurité avec vous.

En 2020, plus de 3 millions de messages suspicieux sont parvenus à Safeonweb. C’est deux fois plus qu’en 2019 où 1,7 million de messages avaient été envoyés à la plateforme”, explique le commissaire. En cause ? Le contexte de télétravail imposé par le confinement. Des environnements numériques moins sécurisés qu’au travail ont favorisé certains types d’arnaques. La plus répandue récemment : les faux sites arnaqueurs. Avec les magasins fermés, beaucoup d’escrocs ont créé des sites dont l’interface ressemble à s’y méprendre à un site professionnel. Les hébergeurs se sont fait avoir en ne décelant pas ces pratiques et en fournissant donc une connexion sécurisée, ce qui a dupé beaucoup de clients qui pensaient avoir affaire à un vrai site”.

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