On n’y prête pas toujours attention. Pourtant, ces quelques centimètres de luxe noués sur le col des flacons Miss Dior demandent énormément de temps et de savoir-faire pour être réalisés.
Dit « poignard » ou « queue d’hirondelle », le nœud de Miss Dior est une véritable signature. Sa dernière version a été réalisée dans le secret des ateliers Faure, l’un des plus grands rubaniers français, dédié depuis des décennies à des créations pour les défilés haute couture. Élaboré pendant de longs mois sur des métiers à tisser en bois traditionnels, ce ruban jacquard est tissé de quelque 396 fils et chaque centimètre contient pas moins de 12.000 croisements. Julien Faure nous livre les secrets de fabrication du nœud coloré qui habille la nouvelle Miss Dior Eau de Parfum. Un trésor de savoir-faire et de gestes séculaires décliné sur chaque flacon.
Aviez-vous déjà collaboré avec une maison de parfums ?
Non, jamais jusqu’à présent. Nous sommes les garants d’un savoir-faire français d’exception et avons pour interlocutrices privilégiées les plus grandes maisons de luxe françaises, particulièrement celles de haute couture et d’horlogerie. Les Parfums Dior sont les premiers à avoir eu l’idée d’une collaboration avec un artisan d’art comme moi. C’est une grande première pour nous, car il n’est pas fréquent pour un rubanier de travailler sur le nœud d’un flacon de parfum.
Quel a été le processus avant d’aboutir au résultat final ?
Beaucoup de pistes ont été explorées pendant plusieurs mois. Nous avons élaboré de nombreux motifs floraux et essayé plusieurs effets complexes avant de nous arrêter sur ce ruban jacquard entièrement recouvert d’un motif floral en « all-over ».
Quel était l’effet voulu ?
Nous avons souhaité faire figurer sur ce ruban clair une floraison presque abstraite, quasi pointilliste. Le résultat est très moderne, comme un jeté de très fines fleurs bleues, roses, jaunes qui recouvre tout l’espace du ruban.
Quel a été le défi technique ?
Nous avons fait preuve de la même exigence en matière de créativité et de qualité que pour un ruban destiné à une robe de haute couture. Notre travail de recherche minutieux nous a fait opter pour la réalisation dans nos ateliers d’un fil multicolore particulièrement fin, afin que le toucher du ruban reste doux. Un fil qui résulte d’une série d’étapes débutant par l’impression de bobines transparentes, ensuite découpées en fils multicolores.
Sur quel type de métiers à tisser ce ruban a-t-il été conçu ?
La création se déroule toujours sur d’anciens métiers à tisser en bois datant du XIXe siècle qui seuls offrent la technique du tissage à navettes. Les essais pour les rubans d’exception se font toujours sur ces machines que nous avons conservées et restaurées.
Peut-on dire que chaque nœud qui orne un flacon de Miss Dior est unique ?
Oui, absolument, car les fleurs sont brodées de façon aléatoire. De cette manière, chaque nœud Miss Dior est absolument unique, dans un véritable esprit couture. C’était un énorme défi et nous sommes ravis de l’avoir relevé.
Le parfum
Grasse, avril 2020. Non loin des
« Fontaines parfumées », François Demachy, nez des parfums Dior, se trouve avec Carole Biancalana, productrice de Rose Centifolia, lorsqu’il découvre dans son jardin une rose qu’il ne connaissait pas. Immédiatement inspirante, « Sweet Love » va devenir le point de départ de la nouvelle Eau de Parfum Miss Dior. La Rose Centifolia est ici mêlée à la fleur préférée de Christian Dior, le muguet. Une pivoine colorée ainsi qu’un iris noble poudré viennent galvaniser cette nouvelle création parfumée.
Miss Dior Eau de Parfum, 50 ml, 109,21 €
La robe
Pour la campagne, dont l’égérie est toujours la pétillante Natalie Portman, Maria Grazia Chiuri a imaginé une nouvelle robe spectaculairement féminine et moderne à la fois. Rebrodée d’une myriade de fleurs « Millefiori », elle semble animée par des fleurs sauvages multicolores qui s’épanouissent sur une soie plissée. Cette création signe un travail de broderie d’exception, fruit d’une technique experte. Chaque fleur est, en effet et au préalable, peinte à la main puis imprimée pour être ensuite rebrodée artisanalement, avec un mélange de fils de coton et de soie multicolores. Le travail des mains aguerries des ateliers Couture Dior aura duré 500 heures pour faire éclore cette robe unique.
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