Le club, c’est l’endroit où on passe pour se changer les idées, discuter, se ressourcer. On est sûre d’y retrouver des visages familiers avec l’assurance de quelque nouveauté. Ça manquait à Bruxelles, mais on l’a enfin trouvé !
Bienvenue à The Nine, un club exclusivement féminin, sorti de l’imagination d’une jeune femme épatante : Georgia Brooks. Il faut la connaître pour comprendre l’endroit. Mi-anglaise, mi-égyptienne, elle a traversé la Manche par amour avec pour objectif de changer le monde. Ou du moins, l’améliorer. « C’est vrai que l’idée semble un peu basique. Mais c’était mon plan quand j’ai débarqué à Bruxelles », nous confie-t-elle. Après une carrière de journaliste au magazine spécialisé « Chambers & Partners » à Londres, elle se lance dans un master en politique étrangère à Bruxelles et s’intéresse aux ONG. Un bon début pour changer le monde. « J’ai d’abord fait des stages dans des associations qui se battaient pour les droits humains. Mais je n’ai pas trouvé à Bruxelles une organisation qui aidait les femmes en Égypte. J’ai donc lancé Fem Power Initiative, en 2017. Maintenant, on travaille avec plusieurs ONG qui s’occupent d’une clinique au Caire et d’une école au Liban. Les deux piliers sont la santé et l’éducation. Deux grands sujets d’inégalité pour les femmes. Je me suis beaucoup investie et, en 2018, j’ai été malade et je n’ai plus pu voyager. » Elle eut deux mois, clouée au lit, pour cogiter. Et penser à la Belgique. « Je me suis posé une question importante : c’est quoi être une femme en 2021 ? On ressent toujours de l’insécurité, de l’inégalité, même à Bruxelles ! Il nous fallait donc un espace à nous.
Je ne sais pas si on peut changer la ville, mais on peut changer les gens. On peut inviter les décisionnaires, les personnes qui ont des idées et créer un carrefour de rencontres et de changement. C’est important que le lieu soit magnifique, mais… “It’s not enough just to be beautiful, you have to do something.” » Son projet a mûri autour d’un bon plat italien, rue Archimède. « J’avais beaucoup de mal à trouver un endroit. Il me fallait un bâtiment commercial, mais je voulais que ce soit grand comme une maison. Je ne trouvais pas. À un dîner avec une amie, je lui ai expliqué mon désarroi, cela faisait déjà un an que je cherchais. Elle avait entendu qu’un restaurant italien projetait de vendre. On est allés y manger avec mon mari. Dans un premier temps, les propriétaires ne semblaient pas intéressés… jusqu’à ce qu’ils nous rappellent le lendemain pour accepter.
Une opération très bruxelloise, dans le fond, où tout débute par une conversation et le bouche-à -oreille. » C’est sympa d’arriver dans un endroit où on vous reçoit avec un « Oh Salut [mettez votre nom], comment tu vas ? Et ton homme, le boulot ? » Une famille, mais à la demande, qui se concentre en un espace, toujours ouvert et animé. On y mange à la carte, on y boit, on y participe à des conférences, on y travaille avec ses collaborateurs et collaboratrices (les invité·e·s sont admis·es) et… on y fait aussi la fête ! « À Londres, j’étais membre de deux clubs, un pour l’art et la culture, et l’autre pour le fun. Je n’ai pas retrouvé ça ici et il me semblait que c’était un bon point de départ pour aider la communauté bruxelloise très divisée entre les Belges d’un côté, et les expats de l’autre. J’ai beaucoup d’ami·e·s qui vivent en Belgique et qui n’ont pas d’ami·e·s belges ! Il fallait que ça change. »
The Nine symbolise les neuf muses. On aime l’idée de cette complémentarité de personnalités différentes : la musique, la poésie, l’astronomie, l’éloquence, la danse… toutes réunies à travers leur sororité. « Muse » est aussi un terme à se réapproprier, galvaudé, car sans cesse ramené à l’idée d’un faire-valoir.
On peut être sa propre muse ! Sa propre source d’inspiration ou celle d’autres femmes. Et les membres fondatrices du club suivent cette philosophie avec une politique d’inclusivité sociale et intergénérationnelle. « J’ai beaucoup de membres qui viennent et qui demandent ce qu’elles peuvent faire ! J’adore les gens comme ça. Pour venir à The Nine, c’est une question d’énergie, mais aussi de “give & take”. Les trois valeurs sont l’authenticité, la curiosité et l’élévation, “uplifting” en anglais, cette idée d’inspirer, d’encourager, de tirer vers le haut. »
Avec ses 800 m2 de salles de conférence, bar, restaurant, espaces de coworking, son jardin, ses toilettes incroyables, sa bibliothèque militante, conçus par l’architecte d’intérieur belge Helen Van Marcke, The Nine est un cocon imaginé par des femmes pour des femmes qui ont mis l’empowerment au centre d’un art de vivre. Comment ne pas être convaincue ? Ah le prix… peut-être ? « Être membre n’est pas une question de statut ou de salaire », explique Georgia. « C’est ce que je n’ai pas aimé à Londres, il faut être dans une profession définie ou un certain niveau social. Mais on est tellement plus que notre job. C’est pour cela que j’ai décidé de proposer des tarifs adaptés. » Concrètement, 900 €, c’est la cotisation annuelle de base. Pour les femmes qui travaillent dans l’associatif, c’est 750 € et 650 € pour les moins de 35 ans. Moins cher qu’un abonnement à une salle de sport. Rien qui puisse nous dissuader.
Les inscriptions s’ouvrent dès le 16 août pour une ouverture officielle du club en septembre. Venez comme vous êtes, drapée de passion et de motivation. Check !
À LIRE AUSSI
Les tips pratiques d'une coach pour oser s'affirmer