Mom I’m Fine, c’est le projet dingue lancé en 2016 par un belgo-mexicain qui a renoncé à une carrière stable pour parcourir le monde en trouvant une façon fun de rassurer sa maman durant ses périples grâce à l’ouverture d’un compte Instagram.
Comment est né le projet Mom I’m Fine ?
Tout a commencé début 2016. L’idée est née de la préoccupation de ma mère lorsque j’étais en voyage. Ma situation en Belgique était très stable mais je n’étais pas heureux. J’avais mon diplôme en communication mais ce que je voulais faire, c’était voyager. Ce qui est compliqué dans le voyage, ce n’est pas ce qu’on paie, c’est le fait qu’on ne gagne pas d’argent pendant cette période. Je voulais donc trouver un sponsor qui serait intéressé de participer à un projet, mais ça n’a pas marché.
L’idée de me photographier avec un panneau indiquant “Mom, I’m fine” dans les différents endroits que je visitais ça rendrait, au minimum, ma maman heureuse, et au mieux, ça me permettrait de trouver un sponsor. À l’époque, on ne parlait pas vraiment d’influenceurs et, quand on le faisait, il s’agissait plutôt d’échanges de services que de rémunérations réelles. C’était donc encore très nouveau.
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Et le concept a grandi très rapidement ?
C’est incroyable, je n’imaginais pas quelque chose d’aussi fou. J’ai lancé le concept le 1er avril, symboliquement, et c’est devenu viral au mois de juin. Très rapidement, c’est devenu une société, et puis énormément d’autres choses. L’idée première était de faire des campagnes et de la publicité mais c’est aussi devenu une association caritative, une marque de vêtement et même une série qui va être bientôt diffusée.
Le plus dur pour moi a été de garder l’attention des gens. C’est facile de créer le buzz, mais construire une communauté soudée, c’est beaucoup plus compliqué. Or il était important que Mom I’m Fine ne soit pas qu’une anecdote. Je souhaite utiliser l’attention des médias pour créer quelque chose qui ait du sens. C’était compliqué, mais je pense que c’est réussi maintenant.
Au cours de 5 années, vous avez produit des images assez incroyables. Est-ce qu’il y en a une qui sort du lot, qui a une histoire particulière peut-être ?
Elles ont toute une histoire spéciale, mais certaines ont été plus difficiles à obtenir que d’autres. En 2016, j’ai fait l’ascension du Huayna Potosí en Bolivie, une montagne qui fait 6 088m d’altitude. C’est une ascension très difficile sur plusieurs jours qui m’a causé des problèmes respiratoires, des blessures physiques… Cette photo de moi en train de grimper avec tout mon matériel, c’est celle dont je suis le plus fier mais que je ne le referai plus jamais (rires). J’ai été beaucoup trop loin, mais on m’avait surtout menti sur la dangerosité du voyage. On m’avait dit que 50% des gens y arrivaient, mais il s’agissait en réalité de 26% et surtout des professionnels. Si j’avais su cela à l’avance, je ne l’aurais jamais fait.
Vous êtes fortement impliqué dans l’humanitaire, notamment avec la construction d’une école en plastique recyclé, pouvez-vous m’en dire un peu plus sur ce projet ?
J’ai participé à pas mal de missions humanitaires, notamment avec la Croix Rouge et UNICEF. Ces expériences ont été très riches, mais elles consistaient principalement à donner de la visibilité à d’autres organisations. Et c’est absolument nécessaire, bien sûr, mais je voulais avoir un projet qui m’appartienne, choisir un combat qui me tient à coeur.
J’avais envie de faire quelque chose en lien avec l’environnement et la pollution, principalement plastique, mais aussi par rapport à l’éducation. Et comme je n’arrivais pas à me décider entre les 2, j’ai eu cette idée de construire une école à partir de plastique recyclé. Le Mexique, je l’ai choisi parce qu’il s’agit de mon pays d’origine et j’avais toujours rêvé de faire un projet là-bas.
Après 2 ouragans qui ont causé beaucoup de retard, l’école a finalement ouvert en juin, même si elle n’est pas encore totalement terminée. On peut accueillir entre 50 à 60 enfants par jour et il ne s’agit pas d’une école traditionnelle. Elle est entièrement gratuite et les enfants peuvent y aller à tout moment, la journée comme en soirée ou la nuit, le but est qu’ils ne soient pas dans la rue. La classe située au rez-de-chaussée est ouverte sur l’extérieur, un symbole qui invite les jeunes curieux à rentrer dans l’établissement. Une notion très importante est que nous ne voulions pas créer de segmentation en n’accueillant que les jeunes de communautés défavorisées. Tout le monde est le bienvenu, afin de créer un mélange d’enfants de tous les milieux. Et ça marche, c’est tout simplement incroyable. Il faut y aller pour le voir.
Ce qui me rend le plus fier dans ce projet, c’est que personne n’est rémunéré, à l’exception des ouvriers et des professeurs qui enseignent dans l’école. L’association Los Amigos de la Esquina avec laquelle nous travaillons et qui engage les professeurs ne reçoit rien, et l’équipe Mom I’m Fine non plus. Tous l’argent est redirigé vers l’école et c’est vraiment génial. Nous avons également le projet de construire une deuxième école à Mexico, avec une autre association, pour montrer qu’il est possible d’exporter le concept dans d’autres pays également.
En plus de l’humanitaire, vous êtes conférencier, créateur de contenu publicitaire et ambassadeur de marques. Ça vous plait d’avoir cette capacité de vous développer dans des domaines tellement différents ?
Je suis hyperactif et j’ai besoin d’être constamment stimulé de manière physique et intellectuelle. C’est donc l’idéal pour moi de pouvoir évoluer dans un environnement qui me permet de m’épanouir de manières différentes avec des projets variés. Je viens de co-produire une série, je suis en train d’écrire un film, j’ai sorti une marque de vêtements… Je ne connaissais rien à tout cela mais pouvoir m’essayer à des métiers tellement variés, c’est passionnant. Mon but est de m’entourer d’un maximum de personnes extrêmement compétentes dans leurs métiers pour faire grandir Mom I’m Fine autant que possible.
Vous avez co-produit une série. De quoi parle-t-elle ?
Elle est co-produite avec RTL, avec 4 épisodes de 27 minutes et montre l’envers du décors de Mom I’m Fine. Le titre, c’est Mom I’m Fine, un belge à la conquête du monde (rires). Ce n’est pas du tout moi qui l’ai choisi (rires) ! Mais c’est très chouette, parce qu’on a valorisé tout ce que j’ai filmé, parfois avec des téléphones, des caméras et que je n’ai jamais partagé sur les réseaux sociaux. Il y a des moments incroyables comme quand j’ai gagné un Award ou comment j’ai fait pour rencontrer Cristiano Ronaldo… Mais aussi des moments difficiles. L’idée est de montrer une autre perspective que celle partagée sur Instagram, cette plateforme sur laquelle on ne partage que le beau. Avec cette série je dévoile tout ce qui a derrière, les difficultés, les sacrifices et puis les moments de joie également. Je suis vraiment content du résultat et de pouvoir expliquer un peu mieux ce que je fais à travers ce projet.
Le futur, vous l’envisagez comment ?
C’est drôle parce qu’à chaque fois qu’on m’a posé cette question dans le passé, je me suis trompé. Je n’imaginais pas ce que je suis en train de faire en ce moment, et je n’imagine probablement pas ce que l’avenir me réserve. J’ai reçu la proposition de jouer dans un film, donc je pars bientôt au Chili pour faire mon premier rôle en tant qu’acteur. J’ai aussi prochainement un test au Mexique pour l’essai d’un rôle très compliqué qui va être un gros challenge. Je ne sais pas du tout ce que ça va donner, mais je suis très impatient.
J’aimerais aussi réaliser le Mom I’m Fine le plus fou de ma carrière et être le premier homme à envoyer un message à sa mère depuis l’espace. Je suis en communication avec la Commission Européenne pour qu’ils me présentent à l’agence spaciale européenne. Si ça fonctionne, ça serait quelque chose d’assez fou. Et aussi la création de cette seconde école à Mexico City… Et puis me reposer.
La série Mom I’m Fine, un belge à la conquête du monde est à retrouver tous les mardis soir à partir du 28 septembre à 22h10 sur Plug RTL, les weekends sur RTL TVi et sur RTL Play en rediffusion.
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