Les féministes ont trouvé leurs mooks !
Depuis 2020, une série de nouveaux magazines féministes a vu le jour. Ils partagent récits, enquêtes et portraits qui donnent la parole aux femmes que l’on n’entend pas sur des sujets que l’on n’entend peu. Leur objectif ? Assumer une presse papier engagée et indé encore frileuse, à l’ère des médias digitaux. Mais aussi proposer de se réapproprier une information longtemps élaborée à partir d’un regard majoritairement masculin. Focus sur nos 3 coups de coeur (attention, liste non exhaustive).
1. La Déferlante
La Déferlante, c’est la nouvelle revue féministe engagée made in France. Au-delà du graphisme léché, ce bel objet qu’on a envie d’exposer sur la table basse pour annoncer la couleur, tente de faire entendre la voix de femmes d’origines, d’époques et de trajectoires diverses.
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Une analyse pointue de notre époque dans une perspective féministe. Tout ça sous forme de récits, d’enquêtes, de portrait, de BD,… L’objectif ? Déconstruire les normes de genre. Le premier numéro a été publié en mars 2021, à l’initiative de quatre cofondatrices du monde du journalisme et de l’édition : Marie Barbier, Lucie Geffroy, Emmanuelle Josse et Marion Pillas.
Ce trimestriel de 160 pages est dispo en librairie et sur abonnement. Un thème central guide systématiquement chaque revue. Pour leur treizième et dernier numéro prévu pour mars 2024, le fil rouge était “Avorter”. Au programme ? une grande rencontre entre la chanteuse Aloïse Sauvage et l’écrivaine Fatima Daas, un reportage à Gaza auprès de journalistes palestiniennes, une BD inédite, un portrait de la poétesse queer décoloniale Gloria Anzaldúa.
Dernier point rare (et cool), il s’agit d’une revue indépendante sans publicité pour garantir l’indépendance de ses choix éditoriaux. Son prix: 19 euros le numéro et 65 euros l’abonnement d’un an (56 euros pour les étudiant·es et les demandeurs et demandeuses d’emploi).
2. Gaze Media
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Un autre magazine porté aussi par une équipe de quatre nanas : Clarence Edgard-Rosa, Laura Lafon, Juliette Gabolde et Stella Ammar. Pour sortir de la vision globalement masculine des médias traditionnels, elles ont décidé de lancer Gaze. La revue “célèbre les regards féminins à travers des récits intimes, du journalisme gonzo et une tonne de photographies.”
En magazine et livre, Gaze a vu son premier numéro paraître à l’automne 2020. Sa parution est rythmée à deux fois par an, pour un beau bébé de 150 à 200 pages et bilingue français et anglais pour toucher le plus large public possible. “Gaze”, pour “regard”. ‘Le choix du titre est une riposte au ‘male gaze’, “le regard masculin qui a si longtemps forgé nos imaginaires et pour lequel nous avons aujourd’hui un besoin brûlant d’alternatives”, explique la fondatrice.
3. Censored
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Censored – un peu plus âgé que les autres puisqu’il est né en 2018 – explore la culture féministe et artistique dans une esthétique punk trash. Créé par Apolline et Clémentine, ce fanzine un peu extraterrestre a pour ambition de servir d'”archives” afin de laisser une trace et des révolutions féministes et queer de notre génération et de les ancrer. Il se présente comme un annuel de 200 pages environs, de graphismes et de textes engagés, pour allier artistique et politique. On s’abonne ?
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