Des expériences menées sur des moutons ont prouvé que les anticorps anti-spermatozoïdes étaient efficaces à plus de 99%.
De nombreuses femmes présentent des contre-indications ou sont insatisfaites de la contraception à base d'hormones. Des chercheurs américains de l'Université de Caroline du Nord se sont récemment penchés sur une nouvelle solution pour offrir aux femmes une alternative à la contraception hormonale. Pour l'instant, des tests concluants ont été réalisés sur le mouton. Des essais cliniques (et encore hypothétiques) sur l'humain sont encore nécessaires. Si elle fonctionne, cette méthode alternative pourrait offrir 99,9 % d'efficacité selon Science Alert.
Qu'est-ce que les anticorps anti-spermatozoïdes
Une étude publiée le 11 août 2021 dans le Science Translational Medicine a d'abord été relayée par Slate, puis par tout un tas de médias. Le sujet central de ces recherches : les anticorps anti-spermatozoïdes, qui offriraient aux femmes une alternative sans hormones.
Comment ? L'idée est née à partir du constat que les femmes souffrant d'infertilité immunitaire produisent des anticorps contre les spermatozoïdes au sein de leur appareil reproducteur. Les chercheurs ont donc prélevé ces anticorps et les ont "amélioré" pour favoriser le phénomène d'"agglutination", ce qui les rendrait 8 fois plus efficaces encore. En résumé, l'objectif serait d'utiliser les anticorps produits par les femmes stériles souffrant de cette maladie afin de piéger les spermatozoïdes aux portes du mucus vaginal, les empêchant ainsi de féconder l'ovule. Des tests probants ont été réalisés sur les brebis, et les premiers résultats montrent que 99,9% des spermatozoïdes mobiles avaient été neutralisés.
Une retour rapide à la fertilité
Les anticorps anti-spermatozoïdes seraient délivrés non pas sous forme de vaccin ou de pilule, mais plutôt sous la forme d’un film à dissolution rapide ou d'anneaux intravaginaux "qui permettent une libération régulière d'[anticorps] sur une durée couvrant la fenêtre de fertilité de la plupart des femmes pour créer un produit contraceptif semblable au NuvaRing mais sans les hormones", explique l'équipe de recherche.
Son autre avantage, un retour plus rapide à la fertilité pour les femmes qui décideraient d'avoir un enfant. Alors que la pilule peut parfois continuer d'agir plusieurs mois après son arrêt, les anticorps anti-spermatozoïdes n'auraient plus d'effet dès l'arrêt de leur utilisation.
On ignore cependant si l'on pourra concrètement utiliser cette méthode un jour. Des études cliniques à grande échelle doivent encore être réalisées. Slate fait d'ailleurs remarquer que, malgré les impacts connus des contraceptifs hormonaux sur la santé des femmes, "la priorité a tendance à être accordée à d'autres domaines de recherche". C'est en tout cas ce que constatent Bethan Smith et Christian Becker, spécialistes en santé reproductive de l'Université d'Oxford dans The Conversation.
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