L’information a fait grand bruit en septembre dernier. Une “nouvelle méthode révolutionnaire” aurait été élaborée pour détecter l’endométriose. Si le processus n’est pas encore validé aujourd’hui, il représenterait un énorme progrès pour les 10% de femmes concernées par la maladie.
Qu’est-ce que l’endométriose ?
Pour rappel, l’endométriose est une maladie gynécologique liée à la présence anormale de tissu semblable à la muqueuse utérine en dehors de l’utérus. “Il s’agit d’une maladie gynécologique fréquente, retrouvée chez 10% des femmes. Cette proportion monte à près de 40% parmi les femmes qui souffrent de douleurs pelviennes chroniques, en particulier au moment des règles”, explique l’Inserm.
Les symptômes sont le plus souvent une infertilité et des douleurs pelviennes récurrentes aiguës au moment des règles. Les femmes souffrant d’endométriose peuvent aussi ressentir des douleurs pendant les rapports sexuels ou lorsqu’elles vont aux toilettes. La maladie peut également être asymptomatique. Elle est alors le plus souvent détectée lorsque la femme éprouve des difficultés à concevoir un enfant.
Un diagnostic long dû aux tabous des règles
Alors que l’endométriose est considérée comme la première cause d’infertilité chez la femme, elle met en moyenne sept années à être diagnostiquée. “Sous l’influence de nombreux tabous liés aux règles et à la douleur féminine, les femmes tardent souvent à consulter. Parallèlement, les médecins généralement peu formés à cette pathologie ont tendance à sous-estimer les douleurs des patientes et à leur prescrire des pilules qui peuvent masquer les symptômes de la maladie”, explique ENDOmind France. Pourtant, plus la maladie est découverte précocement, mieux elle est traitée et moins il y a de risque d’infertilité.
Pour poser un diagnostic, il y a généralement d’abord un examen clinique avec un interrogatoire précis et un toucher vaginal réalisé par un expert. S’ensuit alors une échographie ou une IRM, même si le diagnostic définitif doit passer par l’analyse du tissu endométrial prélevé au cours d’une chirurgie.
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Un auto-test salivaire comme méthode révolutionnaire
Un auto-diagnostic en seulement quelques jours, un rêve ? Peut-être pas tant que ça. Des chercheurs de l’hôpital Tenon à Paris ont collaboré avec l’entreprise lyonnaise d’intelligence artificielle Ziwig Health pour mettre au point un test salivaire facilement réalisable à domicile. Ce dernier serait envoyé par courrier pour un résultat quelques jours plus tard.
La méthode en question combine le séquençage du génome et l’intelligence artificielle pour créer un test donc la fiabilité serait supérieure à 95%. “Jusqu’à maintenant, pour dire à une femme si elle a ou pas la maladie, il faut souvent l’opérer car l’imagerie de référence, l’IRM, ne voit pas toutes les formes d’endométriose” explique François Golfier, chef du service de chirurgie gynécologique et cancérologique au CHU de Lyon-Sud à CNews.
Si les travaux de Ziwig Health ont connu une avancée significative cet été, il faudra désormais attendre les autorisations nécessaires pour commercialiser le test sur le marché et le rendre remboursable par la Sécurité sociale. Cette méthode pourrait être également explorée pour détecter des cancers gynécologiques.
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