Virginie Morobé nous a expliqué les étapes de construction d’un soulier et, franchement, on ne pensait pas que c’était si compliqué !
« Je commence toujours avec la forme. Par exemple, je décide si je veux créer une bottine avec un bout carré. Ensuite, je réalise le dessin à plat. C’est une vue en plongée de la forme.
Il faut ensuite penser au talon. Celui-ci influence la forme : avec une boots à bout carré, la forme sera différente si le talon est plat ou haut. Enfin, arrive le “upper”. On imagine ce que tout le monde voit, le dessus de la chaussure. C’est drôle parce que c’est la partie la plus visible, mais celle sur laquelle on travaille le moins : trois mois sur une forme et deux semaines sur le upper !
Ensuite, on réalise le dessin en 3D que l’on envoie à l’usine de prototypage avec déjà une forme sur laquelle on a collé des bouts de cuir pour faire comprendre le projet. L’usine réalise ensuite le patronage et le premier prototype. On doit ensuite rectifier ce dernier jusqu’à ce qu’il soit parfait. Quand c’est le cas, il est envoyé à la “sampling house”, l’atelier d’échantillons, qui réunit tous les cuirs et couleurs que j’ai sélectionnés pour la nouvelle saison. C’est mon travail préféré ! Je choisis le look de chaque élément, de la semelle jusqu’aux accessoires métalliques afin que la collection soit cohérente.
J’envoie ensuite ma sélection à l’usine qui me fabrique l’échantillon, le modèle n° 1. À ce moment-là, le travail du/de la designer est terminé. Tout le reste peut commencer. La production, qu’il faut payer à l’avance. Ensuite, le démarchage des points de vente qui auront 30 à 90 jours pour nous payer en retour. Et le marketing, avec le shooting des chaussures sur fond blanc, le packshot, que l’on peut envoyer à la presse, mais aussi utiliser pour la vente en ligne. »