De journaliste à créatrice, il n’y a qu’un pas qu’ Isabelle Vander Heyde a franchi avec talent. Jeune trentenaire dynamique et inspirante, maman de 2 petites filles, elle a profité du confinement pour lancer The Ethikid, une marque dédiée aux mamans et à leurs kids en quête de vêtements tendances, pratiques et éco-responsables.
Éviter le gaspillage et faire plaisir aux enfants. Voilà les objectifs qu’Isabelle Vander Heyde s’était fixés pour créer sa marque. Interview d’une working mom dont on a pas fini d’entendre parler.
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Comment vous-est venue l’idée de lancer votre propre marque ?
La mode m’a toujours fascinée. Cela fait une bonne dizaine d’années que je suis journaliste mode (notamment pour le ELLE Belgïe et L’Officiel Belgïe. Isabelle a aussi lancé son propre magazine lifestyle Moments). J’ai eu l’occasion de faire beaucoup de recherches sur la durabilité dans l’industrie. J’avais envie de me lancer et de mettre en pratique tout ce que j’ai pu apprendre. Puis le confinement est arrivé, j’avais plus de temps libre donc je me suis dit que c’était le bon moment.
The Ethikid, ça rime avec éthique. Pourriez-vous nous parler du concept de la marque ?
Le concept, c’est la durabilité. La première collection a été produite entièrement dans des ateliers belges avec des tissus récupérés. Pour la seconde collection, on ne produisait les vestes que sur commande pour éviter les invendus. Nos capes de plage ont été crées dans des tissus venant d’Italie. Nous avons fait de nombreuses recherches pour nous assurer qu’ils étaient écologiques et qu’ils avaient déjà servis auparavant. Nos vestes d’hiver ont, quant à elles, été conçues avec d’anciens tissus de fauteuils. Nous essayons vraiment d’être dans cette idée de récupération. Nous voulons éviter au maximum le gaspillage.
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Au final, The Ethikid, c’est une histoire de famille…
Exactement ! C’est un projet que j’ai lancé avec ma maman. Au départ, notre première idée était de recréer les vestes de plage que ma grand-mère confectionnait à l’époque. Chaque été en partant en Bretagne, elle créait des petits ponchos bien chauds avec de grands capuchons et des petites perles au bout. Ma maman n’arrêtait pas de chercher après ce genre de petite cape pour mes enfants. Comme nous n’en trouvions nulle part, nous nous sommes dit que c’était le moment de les créer nous-mêmes. L’été dernier, nous avons également lancé des jupes adultes que ma grand-mère avait l’habitude de porter. En regardant les vieux albums de famille, il y a encore pleins d’idées de vêtements que nous pourrions recréer. Nous n’avons donc pas fini de produire des nouvelles pièces.
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Mais vous ne vous arrêtez pas qu’aux vêtements. Vous vendez également des meubles.
Nous avons eu l’occasion de racheter un lot de petites chaises et de tables d’école. Les plus jeunes ont 50 ans, elles ont beaucoup vécu mais ce sont de vrais petits modèles design, robustes et intemporels. Il y a vraiment beaucoup de gaspillage, tant dans les vêtements que dans les meubles pour enfants. Quand la chaise devient trop petite, on la jette, alors qu’on pourrait en faire un meuble pour une poupée, par exemple. L’idée est de pouvoir garder et réutiliser ces anciennes pièces.
Pour l’instant, vous ne prenez des commandes que via votre page Instagram. C’est dans vos projets d’agrandir la marque et de lancer un site web ?
Nous sommes en train de voir avec des magasins pour y vendre nos produits. Ce ne sera pas pour cette saison car il faut au moins 350 pièces pour pouvoir vendre en magasin sinon ce n’est pas rentable. C’est un projet pour plus tard. Par contre, le site web on y pense vraiment. Nous avons déjà lancé quelques pistes. Je pense que le site pourrait être opérationnel d’ici la fin de l’année 2022.
Monter sa propre marque, c’est difficile ?
C’est extrêmement difficile. Nous avons le luxe de ne pas prendre le projet trop au sérieux. Nous avons nos boulots à côté donc, la marque, nous la gérons par passion, à notre rythme et en fonction de nos calendriers professionnels et personnels. Pour les personnes qui arrêtent tout et se lancent exclusivement là-dedans, c’est beaucoup plus stressant. Lancer une marque n’est pas simple, et surtout si on veut le faire d’une façon éthique. On se rend d’ailleurs compte des limites du système. Par exemple, il nous faut 1m de tissu pour réaliser nos capes de plage. Imaginons que nous ayons besoin de 120m de tissus, les usines ne veulent pas nous les vendre car il faut en commander au moins 300m. Il y a vraiment des limites dans le secteur qui bloquent les petites entreprises. C’est un métier qui demande beaucoup d’investissement et de passion.
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