Si en Belgique, les lois ont évolué pour donner davantage d’égalités entre les hommes et les femmes, la situation n’est pas pareille dans tous les autres pays du monde. Voici 10 lois sexistes totalement absurdes qui existent encore aujourd’hui.

1. En Arabie saoudite, les femmes ne peuvent pas détenir de compte bancaire

Le statut des femmes en Arabie saoudite est encore très archaïque. En 2015, les Saoudiennes ont gagné le droit de vote, une avancée historique pour ce pays ultra-conservateur. Depuis, plusieurs nouveautés ont légèrement amélioré leurs conditions, comme le droit de conduire qui leur a été (enfin) délivré en 2018. Cependant, elles ont toujours besoin de l’accord de leur tuteur masculin pour voyager, chercher un emploi ou même juste sortir de chez elles. Totalement soumises aux hommes, la mixité leur est interdite. Elles ne peuvent en aucun cas se rendre dans des transports en commun ou des restaurants que d’autres hommes fréquentent. Et pour éviter toute tentative d’indépendance, elles ne peuvent pas être détentrices d’un compte bancaire, à moins qu’elles n’aient obtenu l’autorisation de leur mari.

Et tristement, ce n’est pas le seul pays à adopter cette loi absurde. En effet, à Madagascar les femmes n’ont pas le droit non plus d’ouvrir un compte bancaire si elles n’ont pas l’autorisation de leur mari au préalable.

2. Les Iraniennes ne peuvent pas faire de vélo

L’Iran est certainement l’un des pays où les droits fondamentaux sont les plus menacés. Peines de morts, arrestations arbitraires ou encore persécutions des défenseurs des droits humains, les violations recensées en Iran sont nombreuses. Et le statut des femmes ne déroge pas à la règle. Alors que le pays n’a toujours pas criminalisé le viol conjugal, la violence domestique et le mariage forcé, il existe une autre loi bien étonnante : l’interdiction pour les femmes de faire du vélo depuis 2016. Le transport à deux roues serait considéré comme un objet d’émancipation dangereux pour les femmes.

3. Au Swaziland, les femmes n’ont pas le droit de porter des mini-jupes

Ce type de vêtement faciliterait les viols, selon les autorités. Les jeans à taille basse sont également prohibés. Les femmes portant tout de même ces tenues risquent 6 mois de prison, et sont considérées comme responsables si elles subissent un viol. Il est important de préciser que cette interdiction ne frappe pas les tenues traditionnelles que les jeunes filles doivent porter lors de la “danse des roseaux”. Cette fête, rassemblant des milliers de spectateurs, oblige les jeunes filles supposées vierges du pays à danser seins et fesses nus devant le roi, qui a le droit de choisir parmi elles sa future épouse.

Comme vous le verrez dans cette liste – qui n’est pas exhaustive – le droit des femmes à s’habiller comme bon leur chante (chanter, d’ailleurs, leur est aussi interdit dans certains pays) est loin d’être acquis, car la domination exercée par les hommes sur les femmes, à travers le monde, est aussi bien psychologique que physique.

4. Les sous-vêtements en dentelle sont interdits en Russie

Autre loi aussi farfelue qu’inquiétante. Depuis 2014, les femmes russes ne peuvent pas porter de lingerie en dentelle. Comble de cette interdiction : il s’agit en fait d’une erreur dans le texte. L’Etat russe avait initialement interdit la vente de sous-vêtements fabriqués avec moins de 6% de coton. La raison invoquée par les autorités : les fibres synthétiques sont susceptibles de nuire à la santé des consommateurs, favorisant la prolifération de bactéries lorsqu’elles sont en contact avec la peau. À l’origine, le texte ne visait que les matières de synthèse. Mais puisque la dentelle ne contient évidemment pas de coton, elle se voit également interdite.

Toujours dans le domaine de l’intime et tout autant réductrice pour le rôle des femmes, celles-ci n’ont pas le droit d’exercer plus de 100 métiers dits physiques, sous prétexte de préserver leur fertilité. Parmi les emplois encore interdits aux femmes figurent ceux dans la production pétrolière, l’industrie chimique et les mines de charbon.

5. En Somalie, le soutien-gorge est illicite

Pour rester dans le thème des sous-vêtements, les soutiens-gorge sont tout bonnement interdits en Somalie. Les islamistes somaliens ont décrété que ces pièces de lingerie trompaient la forme naturelle des seins, accentuaient les formes féminines et suscitaient des désirs sexuels. La loi, entrée en vigueur en 2009, prévoit des coups de fouets pour celles qui ne la respecteraient pas.

6. Les Australiennes avec un bonnet A ne peuvent pas tourner dans des films pornographiques

Les hommes appréciant les femmes à petite poitrine pourraient être de potentiels pédophiles. C’est ce qu’a décidé l’Etat australien en 2010, sur les conseils de l’Australian Classification Board, organisme chargé d’évaluer et classer les films et les vidéos selon leurs normes. De quoi faire complexer les femmes aux petits seins.

7. Les talibans réduisent les femmes au silence

La détresse des femmes afghanes ne cesse de croître depuis la montée au pouvoir des talibans. Soumises à de nombreuses interdictions, leurs droits ne cessent de diminuer au fil des jours. Elles sont notamment interdites de pratiquer le sport en raison des tenues qu’elles seraient susceptibles de porter, jugées incompatibles avec la loi islamique. Sans parler de l’interdiction scolaire qui leur est imposée. Autre décision encore plus radicale : elles ne peuvent pas se maquiller, porter de vernis à ongles ou des talons. Les salons de beauté, rares endroits où les femmes pouvaient encore se rencontrer et échanger, ont fermé leurs portes. La descente aux enfers ne cesse de se poursuivre pour les femmes afghanes. À chaque nouvelle loi, on pense que l’obscurantisme des talibans a touché le fond, et pourtant, il semble que l’impensable prenne vie en Afghanistan, où les femmes sont toujours plus diabolisées par des hommes incapables de gérer leurs “pulsions tentatrices”. Ces règles “morales” et “antivices”, comme ils les appellent, ont dépassé tout entendement — si tant est qu’il en restait — en empêchant les Afghanes de parler en public, de converser entre elles ou de chanter.

En 2024, dans un rapport de l’Organisation des Nations unies (ONU), Richard Bennett, rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en Afghanistan, qualifiait la situation des femmes et des jeunes filles dans ce pays de « l’une des pires au monde ».

8. En Inde, les femmes peuvent être échangées contre de l’argent

En cas d’impossibilité de paiement, un homme peut mettre sa femme en gage de garantie, et ce jusqu’à-ce que ses dettes soient payées. Aussi, ce n’est pas dit dans la loi, mais les maris peuvent également prêter leur femme à d’autres hommes contre de l’argent. Ces “arrangements” informels sont assez fréquents dans le pays.

9. Dans l’Arkansas, un homme a le droit de frapper sa femme une fois par mois

En matière de vieilles lois misogynes toujours en vigueur, les Américains possèdent la palme d’or. Par exemple, dans l’Arkansas, un homme peut légalement frapper sa femme s’il ne le fait qu’une fois par mois. En Californie, un homme peut frapper son épouse avec une ceinture en cuir, à condition que celle-ci mesure moins de 2 pouces de large, soit 5 cm. Dans le Minnessota, une femme risque jusqu’à 30 jours de prison si elle se déguise en Père Noël. Dans le Michigan, les cheveux d’une femme appartiennent à son mari. Une dernière pour la route : à Guernee dans l’Illinois, une femme pesant plus de 100 kg n’a pas le droit de monter sur un cheval en short.

Triste, mais vrai : la misogynie ne connaît pas de frontières. Donc, en ce qui concerne les violences faites aux femmes, il existe encore 47 pays où aucune loi ne protège les femmes contre les violences conjugales. Et même dans les pays où la loi permet aux femmes de porter plainte, leur témoignage vaut souvent deux fois moins que celui de leur mari, réduisant ainsi leurs chances d’obtenir justice – si justice il y a.

10. Aux Philippines, le divorce est illégal

À l’exception du Vatican, les Philippines sont le seul pays au monde à encore interdire le divorce. En cas de problème, aucune alternative pour se séparer de son mari n’est prévue et les tentatives de recours juridiques sont très longues et très couteuses. Mais les choses commencent enfin à bouger. Les Philippines songent à peut-être rendre le divorce légal. On a envie de dire “qu’il serait temps”.

11. En Egypte et à Malte, pas de peine de prison si mariage il y a

Oui, vous avez bien lu : en Égypte comme à Malte, un agresseur verra sa peine réduite, voire effacée, s’il a l’intention de se marier avec sa victime. Un translation du syndrome de Stockholm qui prend des airs quelque peu forcés et peu consentis pour la victime, dans un système qui semble protéger les agresseurs. Tout aussi révoltant qu’apparenter à une violation des droits humains, cette loi est pourtant toujours d’actualité et ce, dans un pays européen.

D’ailleurs, rappelons qu’ils existent encore des lois qui excusent le féminicide d’un homme si ce crime est jugé comme un « crime d’honneur », autrement dit, un crime commis après que l’épouse ait été prise en flagrant délit d’adultère – toujours appliqué en Égypte et en Syrie.

12. Au Maroc, l’héritage n’est pas le même pour les femmes que pour les hommes

L’héritage peut avoir un impact considérable sur la sécurité financière des femmes dans le monde. Malheureusement, plusieurs pays, dont le Maroc, limitent le montant de l’héritage qu’une femme peut recevoir. Une femme héritera en effet de seulement la moitié de ce que son frère reçoit. Ce principe repose sur les lois traditionalistes de la charia, qui considèrent qu’un homme assume financièrement son foyer et a donc besoin de davantage de ressources. Cette inégalité, sous couvert de fusion entre religion et culture, fait souvent l’objet de débats intenses, d’autant plus que les femmes sont de plus en plus qualifiées et actives dans la vie économique marocaine.