La vaisselle céramique fait main a le vent en poupe. Retour aux sources, retour à la terre, la céramique artisanale, belle, brute et sans artifice est une réponse à notre quête de sens et d’authenticité. Les sites de vente en ligne de poterie artisanale se multiplient, et les cours et stages de poterie se remplissent. Et si c’était votre tour de vous lancer ?

À mille lieux des services made in China vus et revus, produits en masse dans des conditions que l’on préfère ne pas connaître, la vaisselle en céramique fait main s’invite sur nos tables jusque dans les grands restaurants. Assiettes turquoise et vertes habillées d’élégants émaux, saladiers en porcelaine blanche et bleue, bols en grès de couleur anthracite inspirés des coulées volcaniques… C’est un art de la table souvent superbe, dans un esprit sobre et volontairement imparfait.

Ce qu’on apprécie aussi, avec la vaisselle céramique fait main, c’est que les bols ou les assiettes en céramique artisanale sont tous uniques. Il n’y en a pas deux exactement identiques. Comme le procédé est artisanal, chaque pièce, faite de matière brute, porte en elle des petites aspérités ou des irrégularités. Affichées sans complexe, voire revendiquées, c’est aussi leur présence qui fait qu’aucune pièce ne ressemble entièrement à une autre. Faire le choix de la vaisselle céramique fait main au quotidien c’est accepter la diversité et la beauté de l’imperfection, renoncer à l’uniformité aseptisée des productions de masse.

C’est aussi un moyen d’encourager le savoir-faire artisanal. Grâce au développement des boutiques de vente en ligne, on peut savoir qui est l’artisan qui a façonné nos mugs roses d’automne, nos théières à forme asymétrique ou nos tasses à café en porcelaine aux rayures bleues et blanches quelque peu indisciplinées. Derrière chaque boutique de céramique artisanale en ligne en Belgique, se trouve une femme ou un homme passionné par la terre et ses phénomènes naturels, et par la création.

Parfois, la rencontre avec la poterie s’est faite pendant l’enfance. D’autres fois, elle s’est faite plus tard, à l’âge adulte, et c’est dans une seconde vie qu’il ou elle a fait le choix de s’y consacrer. C’est le cas de plus en plus de céramistes, désireux de faire partager leur amour du beau et du travail bien fait.

Des cours et des stages de poterie qui se développent

Car la céramique fait un retour en force, et depuis quelques années, un nombre croissant d’hommes et de femmes de tous les âges se lancent dans le tournage, le pétrissage, et l’émaillage. Les mains enduites de terre, les blouses maculées, et des étoiles plein les yeux, ces nouveaux créateurs sont emportés par une même force créatrice, presque jubilatoire, au moment de travailler la matière.

Ils découvrent aussi, avec la poterie, le bonheur de prendre le temps, de se concentrer sur l’essentiel et sur l’instant présent. Que l’on soit en train de modeler l’argile à la main ou de la tourner dans un atelier, on se donne en entier à la terre.

Les cours de poterie ou les formations sont nombreuses, allant du simple stage d’initiation à la poterie à la découverte d’une technique particulière, comme le tournage, le modelage, l’émaillage, la décoration. Certains sautent même le pas pour faire une formation diplômante en tournage en céramique, dans laquelle sont étudiées notamment la préparation de la terre, le tournage (terre à grès), le tournassage (technique de finition), le garnissage (pose des anses, des goulots…), etc.

Résultat de ce nouvel engouement pour la céramique ? De nombreuses personnes en quête de sens, à la recherche d’un métier plus en accord avec leurs aspirations profondes et leur sensibilité, osent sauter le pas pour se consacrer entièrement à la céramique, parfois sur le tard.

C’est en fait un univers bien plus vaste qu’on ne le croit souvent, regroupant des métiers allant du tourneur au modeleur, en passant par le sculpteur ou le bijoutier. En-dehors du grès, de la faïence, de la porcelaine, de la poterie, ou trouve aussi des techniques comme le raku, ou la terre vernissée. La céramique peut s’exprimer dans de nombreux domaines du quotidien : l’art de la table, bien sûr, mais aussi la décoration, l’univers de la salle de bains, l’art et la mode, par exemple.

Céramique : comprendre les techniques et les étapes de fabrication

Le travail de la terre est un art du feu ancestral. On aime la céramique car elle nous ramène aux fondamentaux, aux matières brutes, à l’artisanat, au durable, à l’unique. Elle remonte à la période du néolithique : elle a été le premier art du feu à voir le jour, avant même le travail du verre ou du métal. Terre cuite (ou poterie), grès, faïence, porcelaine : tout cela est de la céramique.

Céramique : les différentes techniques

La céramique englobe la maîtrise technique des éléments naturels que sont la terre, l’eau, l’air et le feu, avec un réel rapport animiste entre les matières. Dextérité et savoir-faire sont nécessaires pour transformer un objet en terre en lui faisant subir une cuisson à haute température.

C’est un processus de création en plusieurs phases techniques. La terre est d’abord travaillée, tournée, moulée, et façonnée, avant d’être cuite.

Les techniques se différencient par la composition de la terre, le temps de cuisson, la température, la finesse, et la finition (avec une peinture, un émail, un vernis, ou brute).

  • La terre cuite se démarque par sa teinte brun-rouge, due à une concentration en fer importante. On la retrouve souvent sous la forme de pots pour l’extérieur, mais aussi sur les tuiles pour toitures.
  • La faïence est très poreuse et très fragile. De ce fait, il est nécessaire d’y passer un émail avant utilisation. La vaisselle est souvent en faïence. C’est aussi le cas du carrelage dans les cuisines et dans les salles de bains.
  • Le grès est une argile qui est vitrifiée grâce à une cuisson haute température. Il est résistant et, souvent, ses coloris sont plus sombres que ceux de la faïence. Il donne une touche rustique. Il est très utilisé pour faire des carrelages.
  • La porcelaine a une cuisson proche de celle du grès. Elle est fine, blanche, et légèrement translucide, contrairement à la faïence qui reste opaque.

Céramique : les différentes étapes de fabrication

    • La préparation de la terre

    Il est indispensable de travailler la terre suffisamment longtemps pour que la pâte devienne homogène, sans être trop humide ni trop sèche. Pour avoir un produit sur-mesure, certains fabriquent leur pâte céramique à partir de poudre, et la laissent reposer plusieurs semaines. D’autres préfèrent travailler différentes terres toutes prêtes afin de les combiner ou d’exploiter les propriétés de chaque terre.

    • Le façonnage

    Le façonnage de la pâte consiste à donner la forme souhaitée à sa création. On peut utiliser la technique du modelage manuel, du tournage, de l’estampage, ou encore du moulage (pour une série de modèles identiques).

    • Le séchage

    C’est une étape très importante, car l’argile contient de l’eau. Sauf pour le façonnage à la main, on ne laisse pas les pièces sécher à l’air libre, pour éviter les craquelures. Il est possible d’utiliser une chambre humide consistant en une boîte avec couvercle hermétique tapissée d’une couche de plâtre humidifié. Grâce à cette technique, la pièce peut sécher lentement. Cela permet aussi de la conserver dans la durée pour la retravailler après plusieurs jours.

    • La décoration

    De multiples techniques existent pour la vaisselle céramique fait main et les autres poteries.

    • La cuisson des céramiques

    La première cuisson d’une pièce en porcelaine ou en grès se fait à 950°, voire à 1150° s’il s’agit de faïence. Le « biscuit » ou « tesson » obtenu peut recevoir l’émail (parfois, on le pose avant de faire le décor.) A ce stade, il est fragile et poreux. Cette couche brillante est indispensable afin de permettre une utilisation de la vaisselle au quotidien.

    La seconde cuisson est aussi à température variable : à 1050° pour des éléments de décoration en faïence, et entre 1150° à 1250° pour les arts de table et les objets de décoration en grès ou en porcelaine

Le renouveau de la céramique

Très populaire dans les années 50, la céramique revient sur le devant de la scène depuis plusieurs années déjà. On la trouve à présent dans de nombreux endroits, des boutiques branchées aux concept stores, en passant par les boutiques de vente en ligne de céramique. C’est sans compter les magazines de décoration, et les sites dédiés sur les réseaux sociaux dont Instagram où les pages dédiées à la céramique se comptent par milliers.

De tout temps, et sur tous les continents, les céramistes ont expérimenté, donnant libre cours à leur imagination. Au fil des âges, la céramique s’est enrichie de nouvelles visions et des cultures du monde entier. Elle est l’occasion de lâcher prise, d’expérimenter, d’oser les plus grandes folies, dans des tâtonnements et des jeux sans fin. Certains céramistes ont une approche sensuelle. Certains s’attardent sur les émaux et sur leurs teintes, avec des démarches plus ou moins expérimentales. D’autres sont à la recherche d’un équilibre entre lâcher prise et contraintes de la terre.

Aujourd’hui, de plus en plus d’artisans, de plasticiens et de designers s’affirment, proposant au grand public les styles de céramiques les plus variés et innovants, à la fois pour leur vaisselle céramique faite mai que pour la décoration d’intérieur.

La céramique : un artisanat qui répond à notre recherche de sens et d’authenticité

Pourquoi un tel succès pour la céramique ? Beaucoup de nous ressentent le besoin de retourner à l’essentiel, de quitter les écrans, de se reconnecter à la nature. Nos priorités changent, et notre définition du bonheur aussi. Nous découvrons qu’il peut être fait de choses simples et porteuses de sens. C’est par exemple, tout simplement, partager avec sa voisine un thé servi dans une tasse en grès dont on connaît la provenance. Chaque tasse faite main a ce petit quelque chose d’apaisant, ce petit détail particulier qui la rend unique que seule une pièce artisanale peut apporter.

La céramique : comment le toucher est essentiel

Avoir un objet artisanal entre les mains est agréable et merveilleux ! Car la céramique a aussi un côté sensuel. Selon les techniques employées, la sensation de toucher n’est pas la même. Un toucher brut et texturé s’obtient grâce au jeu de la barbotine. Lorsque l’on prend un bol en céramique entre ses mains, on sent les aspérités. La matière est plus ou moins lisse.

On peut aussi donner à un centre de table en porcelaine une surface polie et luxueuse. Une tasse à café peut être émaillée à l’intérieur seulement, afin de permettre le contact direct avec le grès.

La céramique dans l’air du temps

Le côté intemporel, l’aspect authentique, et les irrégularités de la céramique ont conquis un nouveau public en quête de valeurs sûres, de simplicité, et d’essentiel.

On pense à la philosophie japonaise wabi-sabi, qui salue la beauté des choses modestes, imparfaites, impermanentes et incomplètes.

Elle est aussi en parfait accord avec le Do It Yourself (DIY), la slowlife et à la slowdeco, qui en découle.

À l’heure du mieux consommer, on privilégie la qualité plutôt que la quantité. Les matières naturelles ont le vent en poupe. C’est sans oublier que la faïence peut aussi être réalisée dans une démarche écologique.

Une boutique en ligne de céramique dans une démarche écologique 

Chaque céramiste peut décider de réaliser sa vaisselle dans une démarche qui soit le plus écologique possible. Pour la boutique de céramique en ligne Elephantom Design, par exemple, c’est une démarche qui s’imposait.

Pour confectionner ses bols, assiettes, et autres objets en grès et en porcelaine inspirés des phénomènes naturels, la céramiste achète ses matériaux au plus près de son atelier au sud de Bruxelles, dans la campagne de Wallonie.

Plutôt que l’eau de ville, elle utilise de l’eau de pluie filtrée issue de citernes. Puis, avant d’envoyer cette même eau utilisée à l’égout, elle la filtre.

Au niveau de la cuisson des pièces, elle utilise de l’électricité d’origine 100 % verte, et une partie est même auto-produite par des panneaux solaires.

Et enfin, pour l’expédition de ses bols, assiettes, assiettes à sushis, pots de fleurs et autres pièces décoratives et utilitaires en céramique, elle utilise des matériaux recyclés et recyclables.

Autant de démarches qui ont du sens, et qui s’accordent avec sa philosophie de vivre, au plus proche des éléments qui l’épanouissent.