Chaque génération a ses figures rebelles qui font bouger les lignes du paysage urbain. Qui sont-elles aujourd’hui ? Rencontre avec Phimnapha Sukram (21 ans), une bad bitch d’Anvers fascinée par les tenues légères.

Sexy, audacieux et instagrammable, voilà comment je décrirais mon style. Je combine les minijupes, les jeans taille basse et les hauts de bikini avec de nombreux accessoires, des casquettes aux colliers. Certes, mes tenues sont souvent assez dénudées. J’ai pris la décision de m’habiller de manière plus féminine vers l’âge de 16 ans. À cette époque, je traînais tout le temps en pull et pantalon large. Un jour, une de mes amies m’a fait remarquer que je ressemblais à une clocharde (rires). » « J’ai un beau corps et j’aime le montrer : il me donne de la force. Je ne le fais pas pour attirer l’attention des hommes car, avouons-le, il ne faut pas grand-chose pour les impressionner. » 

« Les clips vidéo du début des années 2000 sont une grande source d’inspiration pour moi. Ils mettent en scène des femmes fortes, dures et sexy. Le clip emblématique de cette tendance, c’est “He wasn’t man enough” de Toni Braxton. À un moment, elle danse dans une robe argentée très courte : la pièce de mes rêves. J’aime aussi les tenues de Fergie, Britney Spears et Christina Aguilera. Comme je commence à avoir pas mal d’abonné·e·s sur mon compte Instagram, je reçois de plus en plus de vêtements de petites marques qui s’inspirent du style Y2K. Il s’agit principalement de tenues de soirée, mais je les porte en journée. » 

« Les réactions dans la rue sont souvent négatives. Manifestement, les hommes sont incapables de m’adresser la parole normalement et je me fais souvent traiter de tous les noms. Il y a peu encore, j’aurais réagi violemment, mais plus maintenant. Sur Instagram, c’est le contraire qui se produit, je ne reçois que des commentaires positifs. Ça compense. Je remarque aussi que beaucoup de gens n’osent pas m’aborder. Ils s’imaginent que je suis méchante, alors que je suis plutôt douce : je me mets rarement en colère. Mais, parfois, cette image de bad girl ne me déplaît pas. Mon physique agit comme un filtre : seules les personnes qui sont sur la même longueur d’onde entament une conversation avec moi. Les autres, celles·eux qui me prennent juste pour une pute, ne m’intéressent pas. Avec mes amies, cette réaction nous fait marrer. Quand on sort ensemble toutes apprêtées, on se dit : “Attention, les putes arrivent !” Les auteurs de ce genre de commentaires pensent à tort que ça nous choque. »

 

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« Je travaille dans une boutique de vêtements, où je suis une personne complètement différente : je porte juste un T-shirt et un jean, et je ne me maquille pas. Mais je ne suis pas totalement moi-même. Mes tenues révèlent qui je suis vraiment : une baddie, une bad bitch, c’est-à-dire une meuf qui ne se soucie pas de ce que les autres pensent et qui ose simplement être elle-même, en postant au passage de belles photos sexy d’elle sur Instagram. Ce genre d’expression circule beaucoup sur les réseaux sociaux. Je vais bientôt avoir un tramp stamp (un tatouage dans le bas du dos). Ce type de tattoo est souvent méprisé, mais je m’en moque. Au contraire, j’aime ce côté controversé. Si les gens trouvent mon style choquant, alors j’en remets une couche (rires). »

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