Maïté Meeus, fondatrice de #BalanceTonBar, remporte le Prix Amnesty Jeunes des droits humains

Publié le 21 avril 2022 par Camille Vernin
Maïté Meeus, fondatrice de #BalanceTonBar, remporte le Prix Amnesty Jeunes des droits humains © Eric Rousseau - Amnesty International

Hier se tenait la 18ème édition de la journée Oxfamnesty. Le mercredi 20 avril, des centaines de jeunes s’étaient réunis à Charleroi autour du thème des discriminations.

Un sujet qui englobe une multitudes de problématiques sociétales très actuelles, notamment les discriminations basées sur l’origine ethnique, la couleur de peau, l’orientation sexuelle, le genre, l’apparence physique (particulièrement la grossophobie), les handicaps ou encore les situations précaires.

Une journée qui s’est clôturée par la remise du « Prix Amnesty Jeunes des droits humains », qui récompense une personnalité ou un groupe de personnes âgées de 35 ans maximum, vivant en Belgique et étant reconnu.e pour son action en faveur des droits humains. Et c’est la fondatrice de la page instagram « Balance ton bar », Maïté Meeus, qui a été choisie par les jeunes comme lauréate du Prix.

 

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#BalanceTonBar

Si du haut de ses 23 ans, Maïté Meeus a décidé de lancer la page Instagram @balance_ton_bar, c’est en réaction aux nombreuses plaintes pour viols et agressions sexuelles qui ont été déposées à l'encontre les bars El Café et Waff situés dans le quartier du Cimetière d’Ixelles. Les membres du personnel ont été accusés d’avoir drogué et agressé plusieurs jeunes filles. Ils ont été suspendus et une enquête est en cours.

Ce flot de dénonciations a entraîné la révélation d’une multitude d’autres abus dans les principaux établissements de la nuit bruxelloise, dévoilant un véritable problème systémique au sein de notre société. Par la suite, de nombreuses personnes étaient descendues dans la rue pour manifester leur soutien aux victimes et protester contre les agressions dans le milieu de la nuit. En créant « Balance ton bar », Maïté souhaitait centraliser les témoignages des victimes pour enfin libérer la parole. Il s’agissait de recueillir anonymement les histoires d’agressions sexuelles dans les bars de Bruxelles et de les publier en posts ou en stories pour dévoiler cette réalité au grand jour.

« Avec #BalanceTonBar, Maïté a voulu libérer la parole des victimes d’agressions sexuelles et leur montrer qu’elles n’étaient pas seules. L’impact a été immense et a contribué à attirer l’attention sur ce fléau qui n’en finit pas de s’abattre sur notre société, explique Marine Jeannin, responsable du Programme Jeunesse de la section belge francophone d’Amnesty International. « En la désignant comme lauréate du 'Prix Amnesty Jeunes des droits humains', les militant·es des groupes écoles Amnesty ont voulu récompenser son combat dont il·elles reconnaissent l’importance capitale et qui les concernent au premier chef puisque les jeunes comptent parmi les catégories de population les plus touchées par les violences sexuelles. »

C'est la 4eme gagnante du Prix

Le Prix Amnesty Jeunes des droits humains a été lancé pour la première fois en 2019. Le premier Prix a été décerné à Adriana Costa Santos (qui se consacre à la défense des droits fondamentaux des personnes migrantes). En 2020, il revenait à Anne-Sarah N’Kuna et Laure Fornier, alors animatrices d’IZIZ News sur Tarmac. L’an dernier, c’est à Michelle Sequeira fondatrice de l’ASBL Unless (qui a pour objectif de venir en aide aux personnes sans-abri dans la zone de la Gare du Nord à Bruxelles) que revenait le prix.

Quant aux autres nominés de cette édition 2022, il s'agissait d'Imran Ourakhiel, jeune réfugié afghan qui avait apporté son aide aux habitant.e.s de sa commune lors des inondations d’août passé, et Law students with refugees de l’ULB, qui aide les personnes réfugiées et en demande d’asile en Belgique, notamment en leur offrant une aide juridique par des permanences à l’Office des étrangers. Les derniers nominés étaient les étudiantes derrière le site « Thé OK », qui sensibilisent au consentement et au risque d’agression sexuelle.

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