Alors que la Belgique vient de décriminaliser le travail du sexe, de nombreux préjugés pèsent encore sur le métier. Pour mettre fin à ces stéréotypes, le premier festival sur la prostitution débarque à Bruxelles : SNAP!.

Beaucoup possèdent sans même le savoir un ou une proche travailleur.se du sexe (TDS). Ceux qui exercent cette profession préfèrent souvent le cacher à autrui, particulièrement à leur famille. Certain.e.s gardent le secret pendant des années voire durant toute leur vie. En cause ? Une mauvaise opinion publique qui a décidément bien du mal à se débarrasser de ses vieilles idées reçues. Alors ne nous y trompons pas, peu de femmes, d’hommes et de trans font ce métier “parce que c’était leur rêve” pour reprendre les mots de Daan Bauwens, directeur d’Utsopi (union des Travailleur.ses du sexe Organisé.es pour l’Indépendance). Mais les chiffres et la réalité que nous relatent certains médias et politiciens concordent rarement avec l’expérience sur le terrain. Finalement, qui de mieux que les TDS pour nous éclairer sur le sujet ? Pour enfin en finir avec l’hypocrisie, la complaisance ou, pire, le misérabilisme.

SNAP!

C’est une première à Bruxelles ! Le festival SNAP! débarque et nous promet une série d’événements artistiques, festifs et politiques entièrement dédiés aux représentations et aux discours liés aux TDS. On aborde des sujets dont on ne parle que trop rarement ailleurs : l’escorting, la sex cam, le porno, le BDSM…

Toutes les oeuvres présentées durant ce festival ont été exclusivement créées par des travailleurs.ses du sexe ou en collaboration active avec elles-eux. Le SNAP! invite ainsi à porter un regard féministe, queer, et intersectionnel sur les enjeux sociaux et politiques contemporains. Notamment, en s’intéressant aux minorités qui exercent et le sens qu’elles donnent à ces pratiques. LGBTQI, migrations, genre, usage de soi, précarité… sont autant de problématiques très actuelles qui seront abordées durant ces trois jours de festival.

 

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Au programme ?

Deux précédentes éditions du SNAP! avaient vu le jour, d’abord en 2018 à Paris puis en 2019 à travers une tournée dans toute la France (Lille, Bordeaux, Lyon, Marseille, Paris) et à Bruxelles. Mais c’est la première fois que le festival s’installe exclusivement dans la capitale belge. On y trouvera tout ce qui fait l’essence du festival : des films, des tables-rondes, des spectacles, des concerts et DJ sets, des expos et des stands associatifs.

Une progra qui se penchera plus particulièrement sur un nouvel exercice : les performateurs porn du virtuel. Qui ? Quoi ? Comment ? Les subcultures sex work seront aussi mises à l’honneur à travers des performances et des films. Clou du spectacle, l’exposition “Pute et Peintre”, rendra hommage (entre autres) à la célèbre “putain révolutionnaire”, Grisélidis Réal. Une table ronde sera également organisée autour des défis et enjeux de la décriminalisation du travail sexuel en Belgique. Il y aura même un “apéro porn” sur le rooftop du Beursschouwburg mais aussi une conférence-projection passionnante sur les représentations des travailleurs·ses du sexe au cinéma. Bref, un programme chargé. On book ?

 

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Infos :

Quand ? Les 27, 28 & 29 mai 2022

Où ? À deux endroits : le Cinéma Nova (3 rue d’Arenberg, 1000 Bruxelles) et au Beursschouwburg (20/28 rue Auguste Orts, 1000 Bruxelles)

Pour plus d’infos, rendez-vous sur snapfest.fr

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