Du 8 juin au 28 août, BOZAR accueille le travail de la photographe Vivian Maier. L’exposition d’une artiste pourtant inconnue de son vivant. Un œil ouvert sur la réalité de la vie, de la rue, de soi-même et des autres.
Dans l’œuvre de Vivian Maier, plusieurs thèmes récurrents : les scènes de rue, les portraits, les enfants vivant leur vie d’enfants et surtout les autoportraits, omniprésents, essentiels. Le selfie avant l’heure, mis en scène, sublime de simplicité et d’intelligence. Plus de 80 sont exposés ici, prenant diverses formes, entre visage et ombre, entre visage et ombre, adoptant des variations jusqu’à devenir dualité. Vivian Maier est là, présente et affirmée, révélée au monde. Ses autoportraits sont un acte de résistance, la preuve de son existence dans une société dans laquelle elle fut invisible durant toute sa vie.
Née en 1926 et décédée en 2009, cette photographe d’origine française et austro-hongroise a vécu et travaillé à New York et Chicago en tant que nounou. Jusqu’au milieu des années 1990 elle s’est occupée d’enfants et de personnes âgées. Si elle n’était pas considérée comme une photographe professionnelle, sa passion l’a conduit à immortaliser la réalité quotidienne et apparemment banale de ces deux villes américaines. Des gens, des vies, des horizons. Dès 1949, elle utilise un appareil lambda pour l’époque : un Kodak Brownie. En 1952, elle s’offre un Rolleiflex. Un grand appareil qui lui cache son visage lorsqu’elle réalise ses prises de vue de personnes inconnues.
En 1956, elle entre au service de la famille Gensburg, à Chicago. Elle s’occupera de leurs 3 garçons durant 11 ans, avec une pause de 6 mois en 1958. Un break qu’elle consacrera à un voyage, du Canada au Yémen en passant par l’Italie, la Thaïlande et l’Égypte. Dans ses bagages au retour : des pellicules contenant plus de 5000 clichés. À la fin des années 1990, alors qu’elle vit dans une extrême pauvreté, les enfants Gensburg la retrouveront et subviendront à ses besoins jusqu’à son décès.
Ce n’est que 2007 que ses archives photographiques ont été découvertes par John Maloof, un agent immobilier, qui a sorti son œuvre de l’anonymat. Dans ses cartons : plus de 120 000 images photographiques, des films super8 et 16 mm, divers enregistrements et une quantité impressionnante de rouleaux de films non développés. Vivian Maier a ainsi été reconnue à titre posthume comme une photographe de rue majeure, rejoignant Diane Arbus, Robert Frank, Helen Levitt ou Garry Winogrand au rang des références.
Bozar ferme du 22.07 au 15.08 et l’expo sera accessible jusqu’au 28 août.
Cet article a été rédigé en étroite collaboration avec Bozar.
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