La tradition féministe est bien ancrée depuis longtemps en Ukraine. Alors, forcément, quand la guerre éclate, de nombreuses femmes n’hésitent pas à s’engager, que ce soit en s’armant sur le champs de bataille, en défiant les forces russes à coups de messages puissants en direct ou sur les réseaux ou en documentant leur quotidien en temps de guerre. Aujourd’hui, les femmes ukrainienne constituent d’ailleurs entre 15 et 17% des forces de combat du pays. Voici 5 profils badass à suivre à tout prix.

1. La snipeuse Charcoal

On la compare à Lyudmila Pavlichenko, tireuse d’élite ukrainienne surnommée « Lady Death » après avoir tué trois cent neuf nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Au point d’attirer l’attention du prestigieux Times Magazine qui lui consacre un article. Son nom ? On ne le connaît pas, pas plus que son prénom. On la surnomme simplement Charcoal (“charbon noir” en français). Cette tireuse d’élite ukrainienne s’est notamment faite connaître grâce à son appel vigoureux aux combattants ukrainiens, dans lequel elle compare l’armée russe à des orques.

Dans un discours prononcé sur une ligne de front, elle promet de les combattre jusqu’au bout. “Nous devons tous les éliminer. Ces gens-là ne sont pas des êtres humains. Même les fascistes n’étaient pas aussi déloyaux que ces orcs. Nous devons les vaincre”, a-t-elle déclaré. Alors qu’elle avait quitté l’armée au mois de janvier, elle se réengage un mois plus tard lorsque la guerre éclate le 24 février dernier. Aujourd’hui, elle fait partie de la trente-cinquième brigade d’infanterie dirigée par l’amiral Mykhailo Ostrogradsky.

2. La First Lady Olena Zelenska

Alors que le président Volodymyr Zelensky est très tôt devenu le symbole de la résistance du peuple ukrainien face à Moscou, son épouse Olena Zelenska lui a rapidement emboîté le pas. D’abord discrète, la première dame s’est rapidement engagée dans le conflit en publiant quotidiennement sur les réseaux des messages de soutien à destination de ses troupes. Le 24 février, elle partage sur son compte Instagram suivi par près de 2,9 millions de personnes, un drapeau du pays accompagné de mots puissants : “Aujourd’hui, je ne paniquerai pas ni ne verserai de larmes (…). Mes enfants me regardent. Je me tiendrai à leurs côtés. Et aux côtés de mon mari. Et du peuple ukrainien”.

Comme son mari, elle décide de rester à Kiev quand la guerre éclate, dans un endroit tenu secret, malgré les dangers encourus. En ligne, elle multiplie les prises de position, n’hésitant pas à partager des discours et images chocs pour rendre compte du drame qui se joue dans son pays. Elle publie notamment les photos des enfants décédés suite aux bombardements des forces russes. “Montrez cela aux mères russes – faites-leur savoir ce que font leurs fils en Ukraine !”, instigue-t-elle. L’épouse de Zelensky agit également en étroite collaboration avec d’autres Premières dames comme celles de France, de Lituanie, de Pologne ou même de Turquie.

3. La rappeuse Alyona Alyona

Vous ne la connaissez peut-être pas, pourtant Alyona Alyona est une véritable star dans son pays. Depuis le début de l’invasion russe, cette ancienne institutrice reconvertie en superstar de la chanson est devenue l’une des principales figures féminines de la résistance en Ukraine. La rappeuse était à Kiev lorsque les explosions ont commencé. Elle décide de rester dans son pays et part habiter dans son village natal à 40km de là afin de mener la résistance. Suivie par près de 376 000 personnes sur Instagram, elle publie chaque jour des messages de soutien et des appels à la résistance.

Mais Alyona Alyona n’a pas attendu que la guerre éclate pour commencer sa contestation contre le régime russe qui débute dès la sortie de son album Pushka (Пушка) en 2019. Depuis le début de la guerre, elle martèle des messages de mobilisation et d’appels aux dons à une audience internationale. “Et puis j’ai compris qu’être présente en ligne ne suffisait plus. Émotionnellement, j’étais au plus bas, j’ai donc décidé d’aider physiquement”, déclare-t-elle en mars aux Inrock. Elle participe à des marches pacifistes à travers l’Europe, donne des concerts caritatifs et visite les centres de bénévoles qui viennent en aide aux survivants ukrainiens et à tous ceux qui ont été obligés de fuir leur pays.

4. La Tiktokeuse Valeria Shashenok

@valerisssh before and after russian peace #russiastopthewar #ukraine ♬ Emotions – Brenda Lee

Quand on cite TikTok, on pense forcément à des publications superficielles à base de chorées un peu bancales. Ce serait oublier les publications ultra nécessaires de Valeria Shashenok alias @valerisssh. Sur son compte TikTok, cette photographe ukrainienne de 20 ans documente au travers de posts aigres-doux, son quotidien en temps de guerre. Aujourd’hui, la jeune femme est suivie par près de 1,1 million d’abonnés. Au menu ? Son quotidien dans un bunker protégé à manger de la soupe, les voitures brûlées, les bâtiments détruits, les villes dévastées.

“Je pense que ma mission est de montrer aux gens à quoi [la guerre ] ressemble vraiment dans la vraie vie. C’est la vraie vie, et je suis là”, précise la jeune vidéaste ukrainienne à CNN. Pour faire le récit de cette guerre à son échelle, Valeria utilise tous les codes propres à TikTok et les déconstruit façon troisième guerre mondiale. L’occasion de montrer au monde ce qu’il se passe là-bas, mais aussi de dénoncer à la manière de sa génération, spontanée et libre, les exactions russes.

5. L’ex-Miss Ukraine Anastasiia Lenna

Sa photo en treillis militaire, arme à la main, était devenue virale au tout début de la guerre en Ukraine. L’ex-Miss avait alors dû s’expliquer. Beaucoup de médias avaient immédiatement extrapolé que la jeune femme de 31 avait pris les armes. Ce qui n’est pas tout à fait exact. “Je ne suis pas militaire, juste une femme, une humaine, comme mon peuple. Je suis aussi une joueuse d’airsoft, depuis des années”, a-t-elle aussitôt tenté de clarifier. Ce qui n’empêche pas Anastasiia Lenna de profiter de sa notoriété (presque 300 000 abonnés sur Insta) pour inspirer les gens et montrer que les femmes ukrainiennes sont “fortes, confiantes et puissantes”.

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