C’est une voix douce et envoûtante qui nous enveloppe à en effacer le temps. On oublie les paroles pour se laisser bercer par cet univers réconfortant. Pourtant, ses chansons parlent d’amour. Mélancoliques, avec une fin heureuse. 

Il y a quelques mois, Stace révélait « Green Onyx », son premier EP composé de quatre titres, qui sont autant d’occasions d’apprécier son univers néo-soul. « Ma chanson préférée, c’est “Busy” et ensuite vient “Moon”. “Busy”, c’est plutôt un trip indé, elle est plus libre dans la structure. » Stacy Claire, surnommée Stace, parle avec spontanéité et passion. On devine derrière ce visage souriant une personnalité vive qui n’est pas là pour se la raconter. Mais pour parler musique. 

Issue d’une famille de musicien·ne·s et chanteur·euse·s d’origine martiniquaise, elle a appris à communiquer et à jouer une guitare à la main. « Mon père joue de la basse et ma mère chante. Je me suis mise à la guitare alors que je rendais visite à mon père en Guyane, il m’a donné une de ses guitares. Il adore la bossa-nova, c’est mon introduction à l’instrument. C’est le genre d’accords et de couleurs que l’on retrouve dans l’EP. » Elle qualifie sa musique de « spleen de ville », une jolie formule qui évoque cette mélancolie poétique qui colle bien à l’auteure-compositrice de 27 ans. « Il y a une volonté de créer une petite bulle qui protège du bruit, des tracas de la vie. Comme tout bon EP, il parle de rupture et de résilience. Il raconte plus la volonté d’une personne de se remettre d’une épreuve, de ne pas rester stoïque, de ne pas stagner dans le gris. Mes chansons m’ont dit “lève-toi et marche (rires) !” Si je dégouline de vulnérabilité dans mes chansons, “at the end of the day”, il n’y en a pas une qui se termine mal. » Tous les ingrédients d’un bon blockbuster sont donc bien présents, travaillés et digérés chez elle, pendant le confinement. « J’ai produit mes titres dans ma chambre, “mainly” », précise-t-elle. « J’ai lu le terme “bedroom pop” quelque part et ça m’a fait sourire : oui, c’est ce que je fais. J’ai découvert la production avec cet EP.

Dans le R’n’B, il y a beaucoup de chanteuses “interprètes”, mais moi j’avais envie de faire tout de A à Z. » Aujourd’hui, la Bruxelloise d’origine toulousaine a trouvé son « son ». Et c’est en partie grâce à sa ville de coeur. « Ici, je me suis vraiment donné l’autorisation de faire ce que je voulais faire. Beaucoup d’artistes ont cette philosophie et cette liberté en Belgique. Je pense à Ashley Morgan, chanteur et producteur, qui m’inspire énormément. » Elle pense déjà à son prochain EP.  Mais sa vie a changé. Un nouvel amoureux, tout va bien,  il n’y a plus rien à chanter de ce côté-là. « Faire de la musique, c’est utile ! On fait sa thérapie avec les EP et puis on passe à autre chose. » Alors de quoi parlera le prochain ? « Mon deuxième EP ne sera pas lié à l’amour, mais plutôt à ma place dans le monde. Mes problèmes de confiance en moi. Est-ce que ce sera moins bien ? Je ne sais pas (rires) ! »

Sa playlist 100% belge : Reinel Bakole – Shaka Shams – Dushime – K.Zia !

  25/06 à Couleur Café – 15/07 au Dour Festival.

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