À 27 ans, elle est pilote de ligne et vole sur un Boeing 747 de 400 tonnes. Ambassadrice Breitling pour la Belgique, elle nous confie ses faits d’armes et la genèse de sa passion pour l’aviation.

Comment êtes-vous devenue pilote ?

J’ai commencé à y penser à 8 ans, j’en parlais déjà à mes parents à l’époque. Quand je devais faire des exposés, c’était toujours lié à l’aviation, l’aérodynamique, les planeurs. Mon frère, qui a 12 ans de plus que moi, avait commencé un cursus pour devenir pilote, et moi je le voyais comme un héros. Finalement, ce n’était pas pour lui, mais j’ai décidé de réaliser son rêve et le mien.

En quoi consiste la formation ?

Je suis partie en France pour suivre ma formation chez Airways Formation (aujourd’hui Esma, NDLR). Il faut obtenir 14 certificats qui sont des modules techniques (aérodynamique, météorologie, navigation, etc.). On a le droit de passer ces certificats au rythme que l’on désire, mais j’ai voulu tout faire en un an. Après cela, je suis passée à la pratique et j’ai commencé à voler sur des monomoteurs à hélice. Finalement, on n’a pas énormément d’heures de vol avant de commencer à travailler dans une compagnie aérienne (rires). J’avais 160 heures, aujourd’hui j’en comptabilise 3.600.

Quel a été votre premier job ?

À 20 ans, j’ai volé le 737 pour ma première compagnie Blue Air, en Roumanie. Je n’avais pas de famille ? Pas d’amis ? C’est pas grave, au moins je volais (rires) ! Ensuite, je suis allée chez Norwegian, basée à Alicante, où je suis restée quatre ans. J’ai acheté une petite maison là-bas. Quand on est pilote, on gagne rapidement bien sa vie, c’est une chance à souligner. Finalement, on fait peu d’années d’études avec, à la clé, un bon salaire.

Kimberley de Knop, femme pilote à 27 ans

Kimberley de Knop, femme pilote à 27 ans

Y a-t-il des sacrifices ?

Les horaires ! Je n’ai pas toujours de week-ends. Je reçois mon planning 15 jours avant le début du mois, donc c’est difficile de s’organiser. Je peux demander des jours de congé, mais ils ne sont pas garantis. Un des plus gros désavantages, c’est de ne pas être souvent chez moi. Je vole en long-courrier pour Challenge Airlines, je pars plusieurs jours, avec des horaires décalés, le jet lag, la fatigue à gérer. Quand j’arrive à une destination comme New York pour 48 heures, j’ai envie de voir, visiter, profiter, pas de me reposer.

Est-ce qu’il y a beaucoup de femmes ?

Il y a plus ou moins 5 % de femmes pilotes dans le monde. C’est vrai qu’il y a toujours un a priori, mais ça évolue dans le bon sens. Dans ma compagnie, je suis la seule femme. Dans mon parcours, j’ai plus souffert de discriminations liées à mon âge que sexistes. 

Vous êtes le visage de Breitling en Belgique, comment est née cette collaboration ?

Quand ils m’ont contactée, je n’ai pas tout de suite compris ce que je pouvais leur apporter, par contre j’étais tout de suite partante  (rires) ! Il était évident que nos intérêts convergeaient autour de la même passion pour l’aviation. Je porte une Navitimer, c’est un outil de vol qui permet de faire des calculs de distance, de vitesse, et des conversions. C’est très spécifique pour les pilotes dans ce cas, mais la marque ne s’adresse pas qu’à nous. On peut faire de la plongée, des sports extrêmes ou de la course automobile. C’est une montre de prestige. 

Quels sont vos projets ?

Je vais devenir « Senior First Officer », ce qui veut dire que j’ai suffisamment d’expérience sur la machine pour être « Cruise Relief Captain ». En gros, je change de siège dans le cockpit et je prends du galon ! Je serai la personne avec le plus d’expérience, après le capitaine qui est commandant de bord. Je vole sur un avion iconique, le Boeing 747 –  surnommé « The Queen of the Skies » (la reine des airs) –, passer capitaine sur cette machine, c’est le rêve d’une carrière. Comme quoi, parfois la taille compte. Dans l’aviation, plus c’est gros, plus c’est prestigieux (rires) !  

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