Où voyager en 2022 ? C’est la grande question. Cet été, on part sans se retourner. Loin, très loin du bruit, du stress, du Metavers et de la morosité. Ces destinations « pure nature » sont à visiter au moins une fois dans sa vie.
1. ESSAOUIRA
LA HIPPIE DU MAROC
Ici, le Taros souffle toute l’année, plus ou moins fort selon les saisons. Un vent marin qui fait d’Essaouira l’un des spots préférés des kitesurfeurs/euses, mais pas que… Depuis quelques années, la belle s’est muée en cité culturelle et escale hippie chic prisée des happy few du monde entier. On ne compte plus le nombre de Riads ou maisons d’hôtes rache- tés et rénovés par des Belges, des Anglais·e·s, des Italien·ne·s ou par les descendant·e·s d’an- cien·ne·s habitant·e·s de Mogador, décidés à redonner vie à ces demeures d’antan. Du coup, les petits endroits stylés et européanisés sont légion. Entre Histoire de filles, la boutique mode incontournable, et Minimal qui propose de l’artisanat local twisté comme on aime, il vaut mieux prévoir une valise vide à l’arrivée. On y va pour tout ça, mais surtout pour sa médina intimiste où il faut flâner, écouter, se poser, boire le thé dans un ancien fon- douk, observer les marchand·e·s négocier, sentir les montagnes d’herbes et d’épices destinées à sa cuisine colorée… Sans oublier de se laisser tenter par une corne de gazelle chez Driss, la plus ancienne pâtisserie de la cité. Dans ses petites rues bondées d’étales, on discute, on compare, on s’interpelle. Et on kiffe la vie sous le soleil.
On dort ici au Jardin Des Douars. Un petit paradis (qui appartient à un Belge!) qui se vit de deux manières : soit en réservant une chambre ou une suite classique au cœur de son Ksar d’hôtes, soit en optant pour une des six superbes villas familiales pouvant accueil- lir de 6 à 14 convives. En tribu, ces maisons privatives ont le grand avantage d’offrir tout le confort et les services de l’hôtel, calme, intimité et indépendance en guise de bonus. Gouvernante aux petits soins, piscine chauffée, jardin privé, équipement pour bébés et enfants, service de baby-sitting, sans oublier les soins prodigués par les mains expertes d’Ibtissam et son équipe, les magiciennes du hammam… Tout y est pensé pour vivre heureux, loin, très loin des tracas du quotidien.
2. MONSARAZ
LA VIE SIMPLE MADE IN PORTUGAL
À une heure au sud de Lisbonne, la rivière Guadiana musarde dans cette région parse- mée de villages blancs, quintas traditionnelles, vignobles et paysages bucoliques. En son centre, Reguengos de Monsaraz est l’un des villages les plus pittoresques de l’Alentejo. Une cité médiévale construite au sommet d’une colline, des maisons blanches peintes à la chaux surmontées de toits rouges, des balcons en fer forgé et des longues cheminées vieilles de 300 ans… Ici, l’agrotourisme séduit les citadins fatigués en leur proposant de profiter des choses simples, tout simplement. La preuve? Nombre de couvents ou de monastères trouvent ici une nouvelle jeunesse, transformés en hôtels de luxe confidentiels où l’on peut résider, déjeuner, mais aussi nourrir les animaux, cueillir les légumes du potager et boire un bon porto à l’heure de l’apéro.
On y va pour tout ça, mais aussi pour se perdre dans la contemplation des étoiles. Élue en 2012 « Première destination touristique Starlight » (un prix sponsorisé par l’Unesco et l’Organisation mondiale du tourisme), Monsaraz jouit en effet d’un des plus bas niveaux de pollution lumineuse au monde ! Couché dans l’herbe, on admire la voûte céleste. Un spectacle qui ne coûte rien et qui pourtant, vaut tous les sacs Gucci du monde.
On dort ici dans une maison à moitié enfouie sous terre. Conçue par l’architecte Manuel Aires Mateus, cette maison brutaliste baptisée « Casa na Terra » (dernier né du groupe hôtelier Silent Living) est un hôtel d’un nouveau genre qui offre à ses hôtes une expérience immersive dans le paysage. Ici, il n’y a rien d’autre à faire que contempler la nature sous toutes ses coutures.
3. LES BAUX-DE-PROVENCE
LE CHIC CONFIDENTIEL DES ALPILLES
À 20 minutes d’Avignon, après quelques lacets, la route bascule dans un vallon magique où se dorent les vignes et les oliviers. Terre autrefois chiche pour l’humain, les Alpilles sont passées en moins de trente ans d’un pays qui ne valait rien à un eldorado. Il est du coup devenu impossible pour un jeune d’ici de s’y installer, encore moins d’ache- ter ! Ce pays est trop beau, il fait trop rêver… Des Beaux, il faut voir le château érigé au XIe siècle ouvert à tous les vents et les belles
maisons qui se cachent dans le paysage. Puis descendre dans le val d’Enfer, où l’érosion a sculpté dans les roches des formes étranges. Exploitées pour leur calcaire à grain très fin blanc, les carrières ont elles été creusées au fil des ans pour construire le village ainsi que le fameux château fort. Tombé amoureux des lieux, Jean Cocteau est venu y filmer des scènes de son film « Le Testament d’Orphée », en 1959. Plus récemment, Chanel sous la direction de Virginie Viard y a fait défiler sa collection croisière 2021-2022. Et pour ajouter une couche de plus au mythe, l’été, la région est prisée, très prisée. Si on veut en être, il fau- dra s’y prendre à temps (ou faire un emprunt). On y va pour tout ça, mais aussi pour sa beauté préservée évidemment, son atmosphère low profile et son authenticité. Coup de cœur aussi pour son lieu d’expo atypique : les fameuses « Carrières des Lumières » et en ce moment, une immersion dans l’œuvre de l’artiste Yves Klein.
On dort ici à la Maison de Sens. Coach et logothérapeute, Emilie Briand invite les âmes en quête de bien-être (physique et mental) à s’extraire en douceur du tumulte quoti- dien. On y va pour se remettre d’un burn- out, d’un deuil ou d’une maladie ou encore pour se retrouver seule ou avec l’être choisi et réfléchir à ses challenges personnels et professionnels… Pour quelques jours ou un plus long séjour, Emilie offre ici, en plus d’un sens de l’hospitalité inné, des sessions de coaching sur mesure et des séances de logo-thérapieciblées dans un cadre magnifique.
4. FAKARAVA
LA PERLE DE TAHITI
Derrière son panneau de bienvenue, un collier de fleurs de tiare autour du coup, le guide accueille la poignée de touristes privilégié·e·s qui descendent de l’avion Air Tahiti. Après plus de 24heures de trajet en passant par Paris, Los Angeles et Papeete, l’émotion est grande quand on découvre enfin le lagon couleur menthe à l’eau et bleu curaçao de cet atoll classé « réserve de biosphère » par l’Unesco. Ouvert au tourisme depuis peu, cette île des Tuamotu est une carte postale en vrai. Avec ses seize kilomètres carrés de terres émergées et ses 800 habitant·e·s, « le bel anneau » (en dialecte paumotu) est une étroite langue de sable blanc et rose, sans hôtels de luxe ni artifices. Une vie préservée de l’urbanisation avec comme capitale le petit village de Tetamanu, son église catholique construite en corail et ses lustres en coquillages. En quête de nouvelles couleurs, Henri Matisse y aurait même trempé ses pinceaux…
On y va pour tout ça, mais aussi pour nager à quelques mètres d’un « mur » de 300 requins gris sur la passe sud… En effet, les deux « passes » (portes d’entrée et de sortie de l’atoll), baptisées Garuae et Tumakoha, sont parmi les sites de plongée les plus beaux du monde et s’adressent à des plongeurs et plongeuses expérimenté·e·s. Avec des poumons d’acier ou tout simplement avec un masque et un tuba, on participe, médusés, à un ballet sous-marin inoubliable. On dort ici dans des petites pensions de famille au bord de l’eau ou sur pilotis comme l’Havaika Logde et son «Marcello», un requin dormeur pour compagnon de baignade.
5. MURTOLI
OASIS EN PLEIN DÉSERT CORSE
Tout au sud de la Corse, à quelques kilo- mètres seulement de l’aéroport de Figari, la vallée de l’Ortolo flirte avec la Méditerranée. Côté mer, sur près de dix kilomètres, le littoral égrène une dizaine de petites criques paradisiaques et une longue plage de sable blanc. Il y a 200 ans, le lieu était autosuffisant, ponctué de fermes, de mai- sons et de bergeries et peuplé de vaches et moutons. Depuis, il est tombé en ruine puis, pierre par pierre, maison par maison, a retrouvé sa superbe, jusqu’à devenir l’un des domaines hôteliers les plus prestigieux au monde. Aujourd’hui, il est à nouveau (presque) autosuffisant — ses 2 .000 hectares sont cultivés sans aucun intrant ou pesticide, le potager se convertit au bio et 250 ruches parsèment le terrain.
On y va pour tout ça, mais aussi pour se poser. Ici, le temps semble s’être arrêté. Entre balades dans le maquis, rencontre avec les producteurs/trices locaux, partie de pêche en mer, parcours sur le Murtoli Golf Links, soin relaxant au Spa Nucca ou tout simple- ment farniente à la plage… Il règne ici une certaine idée de la vie au ralenti.
On dort ici au Domaine de Murtoli où le propriétaire, Paul Canarelli, propose à ses hôtes de séjourner incognito dans 20 refuges chics — entendez par là dans des bergeries érigées depuis le XVIe siècle et remarquablement rénovées — ou (pour une nuit ou plus) dans son tout nouvel Hôtel de la Ferme inauguré cet été au cœur d’un écrin méditerranéen de 2.500 hectares. Un endroit hors du commun où des soins et des mas- sages sont prodigués dans un spa en plein air et où il est possible de nager dans une piscine taillée dans le roc comme de manger un repas étoilé dans une grotte.
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