Passionnée de photographie depuis des années, Estelle a décidé de faire de la photo culinaire son métier. Les portraits, ce n'était pas son truc. Son dada à elle, c'est la food. Rencontre avec la fondatrice du Studio Caramel.
Envie de vous lancer en photo culinaire, mais vous ne savez pas comment procéder ? Rencontre avec Estelle Hercot, photographe culinaire et community manager.
Ton parcours ?
J'ai toujours été passionnée par la photographie. Je me rappelle même avoir acheté mon premier reflex à l'âge de 13 ans et j'y avais mis toutes mes économies (rires). Lorsque je suis sortie des secondaires, j'ai entamé des études de traduction mais j'ai toujours su que ce n'était pas réellement ce que j'avais envie de faire et que je n'en ferai pas mon métier.
Plus tard, en 2018, je me suis dit que j'aimerai vraiment avoir plus de matériel pour mon appareil photo. Je ne m'y connaissais pas spécialement, mais j'ai acheté un objectif et j'ai commencé à apprendre à utiliser le mode manuel. Puis, je me suis demandée ce que j'aimerai photographier. Pour moi, les portraits et autres photographies avec des personnes, ce n'était pas possible car je ne me sentais pas capable de mettre les gens à l'aise. Je me suis demandée "Qu'est-ce que je pourrai photographier qui ne bouge pas ?" et la nourriture était finalement une bonne solution ! Alors, j'ai commencé à contacter des cafés et des restaurants pour leurs photos, pas dans le but d'en vivre dans un premier temps, mais simplement dans l'idée de me perfectionner. J'ai d'ailleurs un super bon souvenir de cette époque avec le Coffee La Crosse, au cimetière d'Ixelles. Avec ça, j'ai finalement commencé à créer mon portefolio et à alimenter un petit peu plus mon compte Instagram.
L'année d'après, je suis partie au Canada pour un échange universitaire à Montréal. J'avais beaucoup de temps libre et c'est là que j'ai décidé de me lancer dans la création de mon site tout en bossant mon SEO et en réfléchissant à qui j'allais tenter de démarcher, afin de développer un maximum mon business avant de rentrer en Belgique ! Dès mon retour, j'ai commencé à démarcher des marques et entreprises agro-alimentaires. Mon premier client, avec qui je travaille toujours, a été Little Green Box. Je me suis également inscrite sur la plateforme Utopix, qui rassemble des professionnels de la photo et de la vidéo et sur laquelle des clients peuvent poster une annonce à propos de ceux qu'ils recherchent, ça m'a aussi aidé à travailler avec d'autres clients.
Tes conseils pour se lancer dans ce métier ?
Il y a plusieurs solutions qui s'offrent. Personnellement, dès que je suis rentrée de mon Erasmus au Canada, j'ai pris le statut d'étudiante indépendante. Mais on peut aussi passer par la Smart par exemple. Ce qui est avantageux avec le statut d'étudiant indépendant, c'est que lorsqu'on ne dépasse pas un certain plafond, on ne doit rien aux impôts, ni aux cotisations. Au début, c'est un peu la débrouille et je conseille d'ailleurs fortement d'engager un comptable lorsqu'on évolue dans son activité. En août 2021, je suis finalement passée en société.
Et le matos photo ?
Pour moi, quand on veut se lancer dans quelque chose, surtout dans une activité pour laquelle on est rémunérés, il faut le faire à fond et cela passe par le fait d'investir dans le bon matériel, dès le début. Pour la photographie culinaire, je me suis procurée, selon les conseils que j'ai retrouvé sur plusieurs blogs spécialisés, un 100 mm 2.8. J'ai aussi un 50 mm 1.4, ce sont mes chouchous pour les photos food et j'en parle dans un article que j'ai posté sur mon site. ! J'investis aussi dans des fonds de bonne qualité, comme ceux de chez Capture by Lucy ou encore Club Back Drops. Le grand indispensable, c'est la vaisselle, c'est aussi ce qui encourage le client à travailler avec toi finalement, ton "décor". Là, je mise sur des bases comme Dille & Kamille, Zara Home, Casa et je shoppe parfois quelques pépites en brocantes, ou encore sur Ebay et sur Vinted). Autre solution, pour les fonds, on peut également s'amuser à les créer nous-mêmes, mais cela prend évidemment plus de temps.
Toutes les infos sur le matériel qu'utilise Estelle par ici.
Ce que tu préfères shooter ?
Difficile à dire, salé ou sucré, j'aime tout ! Par contre, je dois avouer que je vais avoir tendance à prendre une recette en photo davantage parce que je la trouve jolie plutôt que parce que j'ai envie de la manger (rires). L'esthétique prédomine. Puis au début, je m'étais mise dans la tête qu'il fallait qu'une recette soit compliquée pour qu'elle soit jolie. Je me mettais à réaliser des gâteaux assez compliqués alors que je ne suis absolument pas pâtissière (rires). Au final, une recette plus minimaliste (et moins cher, car le budget peut vite monter !) peut aussi bien faire l'affaire, comme un café glacé auquel on ajoute du lait ou une petite salade.
Un point culminant de ta carrière de photographe culinaire ?
Sans doutes lorsque j'ai commencé à bosser pour FRICHTI. C'est en surfant tout bêtement sur mon fil d'actualité LinkedIn que je suis tombée sur leur annonce partagée par une journaliste avec laquelle j'étais en contact. Il cherchait un community manager et j'ai postulé. Dès le lendemain de mon entretien, j'ai eu une réponse positive et tout s'est très vite enchaîné. Ils ont fini par également m'embaucher pour m'occuper de leurs photos, ce qui m'a donné l'occasion d'évoluer dans un autre domaine que la photo.
Les derniers tips d’Estelle :
- PHLEARN : site formant sur l'utilisation de Photoshop et Lightroom (il y a une version payante mais les nombreux tutos gratuits suffisent amplement).
- The Bite Shot : chaine YouTube pour en apprendre davantage sur la photo culinaire.
- Empara : site de formation en ligne pour photographes. Bien que payant, il reste accessible et propose un contenu de grande qualité (formations sur la photo culinaire, apprendre à maîtriser son appareil, témoignages d’entrepreneurs, etc.)
Plus d'infos sur lestudiocaramel.com.
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