Pour célébrer son 150e anniversaire, l’apéritif bordelais Lillet a choisi de mettre en lumière, chaque mois, une femme qui fait souffler un vent d’innovation dans le secteur encore trop masculin de l’hôtellerie et de la restauration. Ce mois-ci, la marque a braqué ses projecteurs sur Emma Lauwers, aux commandes de « The Bank ».

À l’occasion de cette célébration, Lillet a créé le label « L pour Elles », qui permet d’identifier plus facilement des bars tenus par des femmes entrepreneures. Leurs adresses sont disponibles sur une carte interactive sur lillet.be. On y trouve notamment The Bank à Ixelles. Emma, sa fondatrice également connue sous le nom d’artiste Lea Rue, jongle entre carrière musicale et management.

Découvrez les établissements ‘L pour Elles’

Vous avez toujours voulu vous lancer dans l’Horeca ?

« Pas vraiment, même si j’ai grandi dans ce milieu. J’ai des parents entrepreneurs, qui possèdent plusieurs entreprises dans différents secteurs et notamment un restaurant. L’esprit d’entreprise fait donc partie de mon ADN. Enfant, j’ai passé beaucoup de temps dans l’établissement de mes parents et ce n’était pas toujours rose. Aujourd’hui, entrepreneur à mon tour, je comprends les difficultés qu’ils ont rencontrées. Leurs connaissances et leur expérience m’aident à gérer mon bar, mais aussi les risques et responsabilités que cela entraîne. »

Comment est née l’idée de The Bank ?

« Je me suis vite rendu compte que je n’étais pas faite pour passer ma journée derrière un bureau en respectant un horaire fixe et tout un tas de conditions. Je voulais créer des concepts et des événements tout en poursuivant ma carrière artistique. Mener de front plusieurs activités sans me cantonner à un seul rêve me donne de l’énergie. Être chef d’entreprise et continuer à faire de la musique m’a semblé le choix idéal. »

 

Ça fait quoi d’exercer un métier typiquement masculin en étant une femme ?

« Diriger une entreprise dans le monde de la nuit n’a pas autant de succès auprès des femmes, pour l’instant en tout cas. J’en connais quelques-unes qui sont à la tête d’un coffee house ou d’un spot brunch ou lunch. Au départ, je voulais aussi mon coffee bar, mais la localisation de mon établissement en a décidé autrement. J’ai vite remarqué que le quartier était surtout fréquenté en afterwork. Après quelques mois, j’ai donc renoncé à la formule petit-déjeuner et lunch pour passer aux plats à partager en combinaison avec des cocktails et des événements musicaux le week-end. »

Certains défis rencontrés au cours de votre carrière vous rendent plus forte aujourd’hui ?

« Il faut tenir compte de tellement de choses quand on gère un bar : recruter du personnel, diriger une équipe mais aussi s’adapter constamment en fonction de ce qui fonctionne ou pas. Les premiers mois, les clients se comptaient sur le bout des doigts. Au bout d’un an, au moment où ça commençait à bien tourner, la Covid a débarqué. Les mois de fermeture qui ont suivi ont été très difficiles. »

Quel conseil en or donneriez-vous aux femmes qui souhaitent se lancer dans l’Horeca ?

« Ne pas s’imaginer qu’il faut tout savoir pour se sentir prête. Une bonne idée, un emplacement sympa, un business plan réaliste, un bon entourage sont déjà des atouts. Le reste s’apprend sur le tas. Il faut aussi faire confiance à son instinct et ne laisser personne vous dicter ce qu’il faut faire. Avec mon frère, également manager dans l’Horeca (Pop-Up Sablon, Bruxelles), nous n’avons pas toujours la même approche ni la même vision des choses. Mais nos deux affaires tournent bien et nos différences ne nous empêchent pas de nous soutenir mutuellement et d’apprendre l’un de l’autre. Conclusion : il faut suivre son intuition. »

Qu’est-ce qui vous motive à sortir du lit le matin ?

« La liberté de planifier ma journée comme je l’entends. Certains jours, je travaille beaucoup, mais quand je n’en ai pas envie, je laisse couler et je puise de l’énergie dans autre chose. Quand je me force, je suis plus lente et moins efficace. Je sais que je devrai rattraper ce qui n’a pas été fait mais c’est mon choix et ma liberté d’aborder les choses de cette façon. À côté des inconvénients, être indépendant offre des avantages dont il faut savoir tirer parti de temps en temps. »

Quels sont vos rêves d’avenir ? 

« J’aimerais ouvrir un deuxième bar à un moment donné, mais pour l’instant, je me concentre sur la sortie d’un nouveau titre. Je viens de sortir « Code Rood » avec un artiste néerlandais. Car rien n’empêche de tout combiner. Et surtout je n’oublie jamais de profiter et de me réjouir de ce que j’ai déjà réalisé : il ne faut pas toujours chercher plus loin. » 

Votre avis sur l’initiative « L pour Elles » de Lillet ?

« Je la trouve géniale car elle renforce la solidarité et la confiance. C’est un honneur de pouvoir partager mon expérience dans le secteur et de développer un réseau avec des homologues féminines. De plus, je suis une grande fan de Lillet. Mon chat en est la meilleure preuve, car il porte le nom de mon cocktail préféré. »

Cet article a été réalisé en étroite collaboration avec Lillet. 

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