Laurie Anderson est une pionnière. Digitale avant l’ère numérique, connectée avant la tendance à la déconnexion, elle questionne sans cesse notre relation à la machine à travers des œuvres pluridisciplinaires fascinantes.
Depuis le début des années 80, ses films, performances et compositions musicales ont utilisé et décrypté les technologies. Icône de l’avant-garde new-yorkaise des années 70, l’infatigable Laurie Anderson a non seulement composé le tube planétaire « O Superman » - longue litanie haletante électro - mais aussi quantité d’œuvres profondes, curieuses et décalées qui interrogent notre rapport à la communication, à l’ingénierie, au futur, au présent et à l’espace. Épouse de Lou Reed, proche de William Burroughs, Peter Gabriel, Jean-Michel Jarre, Brian Eno, ou Trisha Brown, elle a multiplié les collaborations et projets profonds. En 2003, elle est la première artiste en résidence à la NASA et y crée la performance « The End of the Moon » conjuguant récit philosophique et onirique sur une bande son mêlant électronique et violon.
« Voler, c’est libérer ses rêves »
C’est l’un des statements de la performeuse, artiste visuelle, compositrice, instrumentaliste, vocaliste, poète, photographe, cinéaste, ventriloque et pionnière des arts médiatiques qu’est Laurie Anderson. Une icône humano-cyborg qui s’installe à Bozar dans le cadre du festival Ars Musica. L’occasion de découvrir, jusqu’au 8 janvier prochain, son installation VR immersive « To the Moon », imaginée avec l’aide d’Hsin-Chien Huang (artiste utilisant la science, la technologie, les nouveaux médias, la programmation et les algorithmes comme médium créatifs) pour célébrer le 50e anniversaire de l’arrivée de l’humain sur la lune. Une œuvre qui utilise et détourne des images tirées de la mythologie grecque, de la littérature, de la science, des films de science-fiction et de la politique pour mettre en scène une nouvelle lune. Une lune imaginaire à la surface de laquelle les spectateurs et spectatrices marchent et glissent avant de trébucher sur des débris spatiaux et de s’envoler à travers des maquettes constituées de séquences génétiques. Une œuvre dans laquelle on se promène après y être entré. 15 minutes d’expérience quasi méditative à faible gravité au plus près des roches lunaires volantes. « Je veux faire des choses qui vous brisent le cœur (…) je veux créer une situation émotionnelle. Comme une chanson, une très belle chanson, qui devient votre chanson lorsque vous la comprenez vraiment. ». Laurie Anderson nous offre donc la lune, rien de moins.
Jusqu’au 8 janvier 2023 à BOZAR.
Cet article a été réalisé en étroite collaboration avec BOZAR.
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