Le chanteur de 26 ans dévoile "Mélodrame", un nouveau titre qui fait l'unanimité, introduisant un album 100% en français prévu pour 2023. Une renaissance habillée par le maître de la couture belge Edouard Vermeulen, directeur de la Maison Natan. Loïc Nottet nous parle de son projet musical et nous dévoile l'envers de cette collaboration qui fait battre nos coeurs patriotiques.
On a découvert il y a peu ton nouveau titre "Mélodrame". Représente-t-il le début d'un nouveau chapitre de ta carrière ?
"Ah oui, carrément ! Pour moi, "Mélodrame", c'est une porte d'entrée vers le nouvel univers, le nouveau projet et la nouvelle image. C'est un avant-goût, dans le sens où je sais que c'était risqué de sortir ce titre : ce n'est pas une chanson radiophonique, elle dure 4 minutes, avec un sujet et une écriture qui pousse à la réflexion. Mais je me suis dit "J'y vais" parce que la musique, avant d'être un commerce, ça reste de l'art. Et pour moi, l'art est basé sur des ressentis et des émotions et j'ai ressenti que "Mélodrame" devait être le premier titre qui devait sortir sur ce projet, tout en ayant conscience qu'il n'allait peut-être pas passer à la radio."
Qu’est-ce qui t’a fait basculer vers ce genre plus urbain ?
"La vie. J'ai grandi, je pense. J'ai toujours kiffé la pop urbaine, même le rap, et j'avais envie de m'entourer d'une équipe plus hip-hop pour m'emmener vers un nouveau style, comme une renaissance. Et puis, j'avais aussi très envie de revenir à mes bases : la danse évidemment, mais aussi le théâtre et l'opéra, parce que j'ai commencé avec de la danse classique, que je n'aimais pas du tout, mais ça m'a tout de même appris et apporté beaucoup de choses, comme de la rigueur et une certaine hygiène de vie. J'ai découvert Tchaïkovski, la musique classique, le ballet et tout ce que ça racontait. C'est pour ça que dans ce nouveau projet, j'avais envie de remettre l'accent sur mes racines, en y apportant une autre dimension tournée vers l'avenir."
"Mélodrame" tease un nouvel album prévu pour 2023, exclusivement en français. À quoi peut-on s'attendre ?
"Il n'y aura pas que des ballades. J'ai voulu aussi intégrer des sons plus dansants et rythmés parce que j'ai pensé aux festivals et concerts et je me suis rendu compte que c'était les morceaux que je préférais interpréter sur scène. Je vois les gens danser, bouger, chanter avec moi, et ce sont de vrais moments de communion que j'ai aussi envie de retrouver avec ce nouvel album. Mais surtout, j'avais envie de prendre des risques et de me mettre en danger !"
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Le succès de "Mr/Mme" a-t-il été le déclic pour te lancer dans un album 100% francophone ?
"Totalement ! À la base, "Mr/Mme" n'était pas censé être une chanson, c'était juste un texte qui avait fini dans une boîte à chaussures sous mon lit. Au final, je me suis rendu compte qu'il y avait une mélodie qui commençait à se développer dans ma tête. C'est devenu une chanson, on l'a sortie et les gens ont super bien réagi, c'était magique ! Je suis arrivé à un stade de ma vie où je n'ai plus envie de me cacher derrière une langue qui n'est pas la mienne, j'ai envie de parler en mon propre nom, signer mes textes et dire tout ce que j'ai envie de dire sans passer par un intermédiaire."
Qu'est-ce qui t'a inspiré dans l'écriture de "Mélodrame" et du nouvel album à venir ?
"Je ne voulais pas avoir un langage trop cru et familier comme Orelsan, mais en même temps je ne voulais pas être trop littéraire comme Christine & the Queens, car je ne suis pas quelqu'un qui lit énormément. Ce qui est un peu paradoxal puisque je vais sortir un livre l'année prochaine sur lequel je bosse depuis 5 ans. Bref, je suis fait de contradictions. Je ne suis pas un auteur, je ne voulais pas que mes textes soient trop métaphoriques ou poétiques, mais je voulais quand même qu'il y ait une certaine élégance dans la manière de présenter les choses. Je suis très sensible à la beauté du mot, sa sonorité, son orthographe. Parfois, même une lettre peut m'inspirer."
Ton look a beaucoup évolué au fil des années. Comment décrirais-tu ton style aujourd’hui ?
"Aujourd'hui, je suis habillé en cuir, mais c'est quelque chose de plutôt rare. D'habitude, j'aime porter des matières plus souples et poétiques comme le velours ou la soie. J'aime aussi beaucoup la couleur noire. Il faut savoir que mon style pro n'a rien à voir avec mon style de tous les jours. Au quotidien, je préfère privilégier le confort avec des onesies, des hoodies XXL... Je ne me prends pas la tête. Accessoirement, j'aime mélanger les styles : le classique, le structuré, l'urbain. Le mot auquel je pense pour décrire mon style c'est 'hybride'. Comme le projet."
Quelle relation entretiens-tu avec la mode ? C’est un monde qui te parle, qui t’intrigue ?
"L'artisanat, la conception, les matières... C'est quelque chose que je trouve grandiose. Plus jeune, je voulais être designer/costumier pour le cinéma, pour bosser au service de gens comme Tim Burton, par exemple. J'adore la mode, mais est-ce que j'aimerai vraiment en faire partie ? Je ne pense pas. Défiler une fois sur un catwalk, pourquoi pas ? Mais est-ce que j'ai envie de faire ça tout le temps ou de participer à des soirées mondaines en permanence ? Non. Ça existe aussi dans le monde de la musique, mais je n'en fais pas car je ne m'y sens pas forcément bien."
Dans ce nouveau projet, tu collabores avec Edouard Vermeulen, directeur de la Maison Natan. Comment s’est faite la connexion ?
"L'équipe m'a contacté sur Instagram. Ils m'ont envoyé un message en me disant qu'ils réfléchissaient à potentiellement habiller des hommes pour la toute première fois et qu'ils imaginaient quelque chose d'un peu androgyne, unisexe. Ça m'a évidemment parlé, car je sais qu'avec ma voix et mon visage, j'ai déjà des traits androgynes et ça ne me dérange pas de les accentuer. C'est comme ça que je suis devenu le premier garçon habillé par Natan. C'est une exclusivité qui est super excitante artistiquement. "
Comment s'est déroulé le choix des tissus, la confection des pièces... Ça a pris du temps ?
"Une grosse année, je dirais. On a d'abord organisé des réunions pendant lesquelles on discutait, on faisait beaucoup de croquis, beaucoup des modifications, on déterminait les proportions. Ensuite, c'était le passage à l'atelier pour voir et choisir les tissus. Je donnais quelques idées de ce que je voulais : du noir, du brillant, du matte, des plumes,... Le tissu du haut de "Mélodrame", c'est un tissu qui vient de Milan. C'était leur dernière chute et donc la dernière pièce qu'il allait pouvoir faire avec ce tissu. Il y a beaucoup de matières qu'on a utilisées qui sont hyper nobles, naturelles et qui apportent du contraste aux silhouettes.
Une fois les tissus sélectionnés, on est passé aux premiers essais sur du calicot, et quand tout a été validé, on a enfin travaillé sur le vrai tissu. Ce sont des matières qui coûtent cher, il ne faut surtout pas se louper. On peut se projeter, mais on ne peut jamais être sûr à 100% que le tissu qu'on a choisi va vraiment fonctionner. C'est là qu'on voit l'importance de travailler avec des gens qui ont de l'expérience, même si j'ai la chance d'avoir aussi ce petit instinct où je sens quand des matières peuvent ou non fonctionner entre elles."
Qu’est-ce qui t’a le plus touché dans cette collaboration avec Natan ?
"Tout est très familial avec Natan. Tu sens que tu es dans une Maison de couture parce que ce sont des professionnels, mais il y a eu un réel échange et une compréhension des deux côtés qui a permis une véritable liberté artistique. J'ai senti que ma parole était écoutée, et ça, c'était le plus important pour moi."
Est-ce important pour toi de mettre en avant la Belgique dans ce projet musical ?
"Oui, je pense qu'on le mérite ! On est un petit pays, mais on a beaucoup de talents. On fait pas mal de bruit depuis quelques années et je trouve que c'est hyper important d'être fier de ses origines. C'est ici que je suis né, que tout a commencé, que les gens ont décidé de me donner une chance en tant qu'artiste et rien que pour ça, je voudrai toujours la mettre en avant."
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