À l’inverse des histoires d’amour habituelles, celle-ci ne se termine pas avec une demande en mariage, elle débute. Et tout ne se passe pas comme prévu. Nous avons rencontré Pauline Laigneau, la fondatrice de Gemmyo, c’est sur elle que repose tout le charme de la marque.
Il faut planter le décor, d’abord. Gemmyo est une marque française fondée en 2011, uniquement en ligne dans un premier temps. Un choix audacieux. Aujourd’hui, avec le succès, elle s’est développée et a gagné ses galons dans l’univers des grandes marques de joaillerie. Pauline Laigneau nous reçoit dans ses bureaux, une magnifique demeure du début du XXe, cachée dans un écrin de verdure dans le 5e arrondissement de Paris. C’est classe, mais aussi décontracté et chaleureux. À l’image de Gemmyo.
Donc Pauline, c’est quoi cette histoire de demande en mariage ?
À l’époque, quand mon compagnon m’a demandée en mariage, nous avons décidé de chercher la bague idéale. On a donc fait le tour des grandes maisons, Place Vendôme. Et ce fut l’étonnement: il n’y avait que du diamant ! Or j’avais envie de quelque chose de différent, d’une pierre de couleur. Et si l’ambiance était luxueuse, j’ai trouvé les boutiques froides et intimidantes. On s’est donc demandé pourquoi ce moment important ne pouvait pas aussi être un plaisir ? Une expérience avec un accueil chaleureux, avec des gourmandises pour que le client se sente à l’aise de poser toutes les questions qu’il désire. Sur un coup de tête, on a eu envie de se lancer ! C’était fou, car ce n’était pas du tout notre secteur (rires). J’étais prof d’anglais et lui dans le conseil. Mais notre idée d’outsider, c’était de rendre la joaillerie cool à nouveau pour les jeunes !
Alors, on a opté pour le digital.
Quel était le concept ?
On avait envie de proposer beaucoup de pierres de couleur. La nature produit une variété de couleurs infinies d’éléments qui ont des millions d’années et que l’on peut porter sur soi ! C’est incroyable. Le bijou peut être transmis, recyclé, c’est un objet fondamentalement rare. Aujourd’hui, on a la chance de pouvoir avoir accès à des objets qui viennent de terre, rares, durables et qui ont de sens: il n’y a rien de plus moderne, en fait. J’avais envie de partager cette beauté.
Et ta bague de fiançailles du coup ?
Quand on a créé Gemmyo, on a été tellement inspirés par l’idée que nous avons reporté le mariage de deux ans (rires). Ça ne s’est pas passé comme prévu. La bague est donc arrivée deux ans après la création de la marque. Notre premier bijou est la bague Triorama, très simple, on dirait que les pierres de couleurs sont simplement posées sur le doigt. Fabriquées en France, avec de l’or 18kt, c’est de la joaillerie à un prix abordable entre 200€ et 300€. Gemmyorama, a donc été la première collection iconique qu’on a d’ailleurs revisitée, aujourd’hui. Au moment de créer la bague de fiançailles, j’avais envie de quelque chose de plat et de facile à porter au quotidien sur l’idée du croisillon avec un système d’encoches ce qui lui donne ce côté vintage. C’est la première pièce de la collection Retro Milano. C’est ce qui explique aussi qu’on est spécialisés dans la bague, un bijou que l’on voit quand on le porte. C’est un peu narcissique, non ? (Rires)
Comment as-tu lancé la marque ?
La première grande étape a été de trouver des partenaires. Je voulais absolument que l’on fabrique en France. Nous avons mis des mois à trouver des ateliers qui acceptent de travailler avec nous, car on ne venait pas du secteur de la joaillerie. Pour trouver les pierres, j’avais une amie qui avait sa marque de bijoux et qui vivait à Jaipur en Inde. Aujourd’hui, nous avons un gemmologue qui source nos pierres. Nous travaillons avec le label Responsible Jewelry Council.
Pourquoi en ligne ?
D’abord parce qu’on n’avait pas les moyens de faire autrement, mais aussi parce que notre idée était de démocratiser la joaillerie, de la rendre plus vivante en la diffusant largement. Les seules choses qui existaient en ligne à l’époque, ce n’était pas des marques, mais des distributeurs. Ça a été pour nous un gros challenge. Les pierres de couleurs ont été une approche qui a tout de suite intéressés plein de gens. Et ça reste notre spécialité aujourd’hui. On a mis le diamant sur le site de Gemmyo au bout de deux-trois ans, seulement. Ce qui me plaît aussi, c’est que notre clientèle n’est pas uniquement faite d’hommes qui offrent une bague de fiançailles, mais aussi de beaucoup de femmes qui se font plaisir pour un moment particulier.
Aujourd’hui, Pauline a réalisé son objectif de recevoir ses clients comme à la maison (mais en mieux! ) à travers ses propres boutiques, dont celles de Bruxelles. Acheter un très beau bijou, c’est aussi vivre une merveilleuse expérience qui prolonge le souvenir, le rend encore plus précieux à nos yeux. Alors pour se faire plaisir (et parce qu’on le mérite), on prend rendez-vous au 36 rue de Namur, au Sablon.
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