Elle sera la nouvelle ambassadrice de la fragrance COCO MADEMOISELLE.

Un vendredi à Paris, il est 15 heures et l’actrice Whitney Peak arbore un sourire radieux pendant une réunion Microsoft Teams. Oui, Teams. Son enthousiasme est donc palpable, même à travers l’application de vidéoconférence. Thank God It’s Friday, certes, mais Whitney Peak a aussi une grande nouvelle à annoncer. Un truc énorme. Le genre d’annonce dont rêvent tous les acteurs·rices. C’est encore plus big qu’un rôle dans une franchise de super-héros. Plus glamour aussi. C’est tellement colossal que la Canado-Ougandaise ne l’envisageait même pas dans ses rêves les plus fous.

La star de Gossip Girl et Hocus Pocus est déjà le visage de Chanel, mais on la verra bientôt représenter encore davantage la marque, en tant qu’ambassadrice du parfum COCO MADEMOISELLE. Elle devient ainsi le premier visage noir d’une fragrance Chanel et, plus globalement, l’un des rares visages noirs à apparaître dans les publicités pour parfums. ELLE a questionné Whitney Peak sur ses rituels parfum et ses souvenirs olfactifs, sans oublier de lui demander ce que ça fait d’écrire l’histoire.

Whitney Peak

© Chanel

Comment avez-vous réagi quand on vous a appris que vous alliez devenir l’égérie de Coco Mademoiselle ?

Mon manager et mon équipe m’ont d’abord taquinée pendant un moment. Ils disaient : « Oh, il pourrait y avoir un parfum dans ton futur. Il se trame quelque chose, en rapport avec une certaine campagne », mais en restant très vagues. Et puis un jour, ils m’ont appelée. Je me suis dit : « C’est une bonne ou une mauvaise nouvelle ? Que s’est-il passé ? Qu’est-ce qui ne va pas ? » Et puis mon manager m’a confié : « Chanel veut que tu sois sur la campagne COCO MADEMOISELLE. »

Dans mon for intérieur, je me suis dit : « Oh, vraiment ? Cool », parce que j’évite toujours de m’emballer pour éviter d’être déçue si les choses ne se concrétisent pas. C’est pourquoi je fixe la barre de mes attentes assez bas. Puis je me suis dit : « Pourquoi ? Pourquoi veulent-ils que je fasse ça ? » Ensuite on l’a faite cette campagne. On l’a filmée, on l’a photographiée. Elle sort dans quelques mois, c’est tangible aujourd’hui. C’est carrément dingue, je suis super, super excitée.

Chanel Whitney Peak

© Chanel

Si je ne me trompe pas, ces campagnes sont des courts métrages avec des personnages et des décors élaborés. Vous avez joué un personnage ?

Oui, c’était comme un petit film. Sur le plateau, tout le monde appelait mon personnage Coco. « OK, c’est Coco la folle, elle sort avec ses amis et s’amuse comme une dingue. » Ou « C’est la Coco sexy. Elle est au lit avec son amant. » Je puisais dans des parties de moi-même que je n’avais jamais vraiment explorées auparavant. J’ai toujours interprété des ados à l’écran. C’était très intéressant pour moi d’avoir à jouer cette adulte. J’ai pu voir à quoi ressemblera ma prochaine décennie. C’était fun.

Dans mon esprit, Coco est une femme amusante, sensuelle, spontanée, confiante, intelligente et très indépendante. J’aime son attitude, et j’aimerais essayer de m’en inspirer à titre privé. On a tous besoin d’un peu plus de ça. J’ai essayé d’incarner le sentiment que me procure le fait de mettre du parfum. C’est comme la touche finale, qui nous donne ce petit air de confiance. C’est une extension de notre personnalité.

À quand remonte votre premier souvenir olfactif ?

Au sens strict, je dirais au talc pour bébé. Tout ce dont je me souviens, ce sont les produits pour bébé Johnson & Johnson que ma mère m’appliquait en permanence. Et puis il y a sans doute aussi son odeur à elle. Une combinaison de beurre de cacao et d’huile d’amande que je reconnaîtrais entre mille. Sans oublier cette huile pour cheveux qu’elle utilise et que je sens à chaque fois que je la prends dans mes bras.

La nourriture occupe aussi une place prépondérante dans ma vie et dans ma culture. J’aime la nourriture africaine, notamment l’odeur des bananes plantains. Mais aussi le riz pilaf, avec des herbes, de la viande, des légumes et beaucoup d’épices. Ça sent un peu comme le poulet jerk jamaïcain.

En quoi se parfumer revient-il à prendre soin de soi ?

Je déteste ne pas sentir bon. Si je sais que je n’ai pas mis de déodorant ou de parfum et que je n’en ai pas sur moi, je me sens mal à l’aise. Je dois rentrer chez moi, me laver et mettre mon parfum. C’est une forme de selfcare, car ça renforce la confiance en soi. On veut toutes et tous mettre en avant la meilleure version de nous-mêmes, et on veut se sentir à l’aise où que l’on soit. Je suis parfois très proche des gens, et j’adore faire des hugs à mes amis. Quand on me dit que je sens bon, c’est le plus beau des compliments.

Chanel Whitney Peak

© Chanel

Ce parfum restera-t-il lié à une certaine période de votre vie ?

Je vais bientôt avoir 20 ans. J’ai déménagé à New York quand j’en avais 17, et j’ai commencé à travailler pour Chanel à 18 ans. C’est à ce moment-là que j’ai vécu seule, que j’ai dû prendre mes responsabilités et faire les choses par moi-même. Ma mère m’a appris des tas de choses, Dieu merci. Mais grandir, devenir adulte, traverser certaines phases et en tirer les enseignements, voilà ce qui caractérise l’étape dans laquelle je me trouve actuellement. Quand je voudrai me sentir à nouveau jeune, lorsque j’aurai la soixantaine, je pulvériserai un peu de MADEMOISELLE, et ça me ramènera instantanément à ma jeunesse.

Quel est votre rituel parfum ?

J’en mets quand je m’habille, après m’être maquillée. Il y a toujours du parfum dans mon hall d’entrée. Au moment de sortir, j’en mets et j’en asperge aussi les personnes qui m’entourent, parce que selon moi, sentir bon, c’est se sentir beau. J’ai toujours un flacon dans mon sac. Avant d’entrer dans un restaurant ou de me rendre aux toilettes, j’en vaporise un peu, juste pour m’assurer qu’il est toujours là. Toujours sur ma peau, sur mes poignets, puis dans la nuque et dans mes cheveux, parce que j’ai l’impression que ça tient vraiment bien dans les cheveux.

Chanel Whitney Peak

© Chanel

J’imagine que vous avez appris beaucoup de choses sur Coco Chanel. Qu’est-ce qui vous a étonnée à son sujet ?

Au début, je ne savais pas grand-chose sur elle, mais je me suis renseignée. À son époque, les femmes déterminées, indépendantes, intelligentes et motivées, en porte-à-faux par rapport aux attentes de la société, ne couraient pas les rues. Il n’était pas non plus courant d’avoir une opinion, d’être différente et de l’affirmer haut et fort. J’ai visité son appartement et j’ai eu droit à toute une présentation sur elle et son histoire. J’en ai appris davantage sur ses fréquentations et la part d’elle-même qu’elle acceptait de montrer. J’ai pu consulter les archives. Je me sens très, très liée à la fondatrice de Chanel.

Vous êtes le premier visage noir d’un parfum Chanel. Qu’est-ce que ça signifie pour vous ?

C’est fou. Honnêtement. Pas fou dans le sens « bizarre », mais je n’en reviens toujours pas que la marque ait fait appel à moi. Je me sens très chanceuse et très heureuse. Quand j’étais plus jeune, je ne me sentais pas forcément représentée, et je n’aurais pas pu imaginer me retrouver à une telle place. Le fait que je travaille si étroitement avec Chanel, à mon âge, c’est tellement… Je ne sais pas. J’ai ressenti une grande fierté d’avoir été choisie. C’est extrêmement cool.

Chanel Whitney Peak

© Chanel

Qu’espérez-vous susciter chez la jeune génération en tant qu’égérie de ce parfum ?

J’espère seulement que ça modifiera la perception que chacun·e a des opportunités qui lui sont offertes. Souvent, il y a des comportements ou des looks qui incarnent une certaine norme aux yeux de la société. Certaines façons d’être sont plus valorisées ou plus recherchées. Mais tout ça n’a aucune importance. On doit juste poursuivre les buts qu’on s’est fixé, faire ce qui nous plaît, et espérer que ça marche. Pardon, je suis émue. J’espère vraiment montrer que si je peux le faire, n’importe qui peut le faire aussi. Il faut juste croire en soi et savoir prendre des risques.

Je le veux !

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