Orelsan devient ambassadeur pour la Maison Christian Dior Parfums. Un rôle nouveau qui l'invite à se confier en exclusivité pour le ELLE sur sa vie d'artiste et d'homme.
Vous collaborez déjà avec la mode, qu’est-ce que ça vous fait aujourd’hui de devenir ambassadeur parfum pour la Maison Dior ? Que représente-t-elle pour vous ?
J’ai commencé à vraiment m’intéresser à la mode depuis que j’ai une marque de vêtements. On s’est associé à Dior pour faire les costumes de la tournée parce qu’on trouvait qu’il y avait une vraie plus-value à ce que les tenues soient signées par Kim Jones, par un atelier Dior. Pour moi la Maison représente le savoir-faire et la qualité, les produits sont fabriqués en France pour beaucoup, et en Europe. C’est une vraie preuve de qualité, et une certaine classe !
Vous êtes normand, comme Christian Dior ! Cette région a-t-elle influencé votre créativité ? Vous parlez notamment souvent du côté pluvieux et de la grisaille dans vos textes.
Bien sûr, les gens qui connaissent mon travail savent qu’on y retrouve la Normandie un peu partout. Pour moi c’est intéressant quand un artiste a vraiment un univers ; je pense qu’on ne raconte pas forcément la même chose si on a grandi à Paris, en Normandie, à New-York ou ailleurs, donc j’ai souvent parlé de là où je viens dans mes textes. C’est aussi parce que j’habite toujours là-bas, ça me fait plaisir de parler de mon coin, des gens qui y vivent…et c’est vrai que cela inclut Christian Dior à l’époque ! Avec des potes on allait en vacances à Granville, je suis passé devant sa maison assez souvent. Avec Skread et Ablaye on louait des maisons pour enregistrer dans ce coin-là, on est assez attachés à la région : la Manche, le Calvados... C’est vraiment important pour moi de parler de tout ça et de travailler avec ma région.
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Qu’est-ce que le parfum vous inspire ? Vous en portez au quotidien ?
Le parfum, et surtout celui-là, ça me fait penser à la tournée ! Après chaque date, Ablaye aspergeait les fringues de parfum donc à chaque fois que je sens Gris Dior ça me rappelle les moments avant de monter sur scène. On avait toujours un flacon dans les loges, et Ablaye se parfume beaucoup donc quand je le sentais arriver sur scène près de moi j’avais l’odeur de Gris Dior dans le nez. C’est peut-être comme ça que j’ai fini par kiffer cette odeur !
Mise à part celle de l’essence, vous êtes sensible aux odeurs ?
Oui, comme tout le monde je dirais. L’odeur ne se transmet pas forcément dans les clips, c’est difficile à retranscrire, mais ça m’est souvent arrivé de décrire des odeurs dans les paroles. C’est un bon moyen de raconter une atmosphère. Par exemple, dans La Quête, je parle de l’odeur de la pâte à modeler qui est une madeleine de Proust pour moi parce que ça me rappelle ce que je raconte dans la chanson ; dans un autre morceau je parle de l’odeur de l’herbe qui vient d’être coupée par rapport à quand on allait au collège ou quand on passait sur les terrains de foot ; dans un autre je parle de l’odeur du béton après qu’il ait plu…il y a beaucoup de littérature qui parle d’odeur, et dans mes chansons j’en parle beaucoup aussi car c’est super important, c’est un des 5 sens je ne l’apprends à personne !(rires)
Que vous évoque le parfum Gris Dior en particulier ?
L’odeur des loges comme je le disais. Ablaye avait pris un flacon au magasin Dior et on en redemandait souvent pour parfumer les fringues après les concerts car ça peut sentir la transpiration – encore une odeur très intéressante !!! Du coup, j’ai vraiment associé l’odeur de Gris Dior à la scène.
Vous intégrez aujourd’hui ce « Collectif Gris Dior ». Dans le rap, vous avez toujours su mener des projets collaboratifs avec des gens proches de vous. Le collectif est important pour vous ?
C’est vrai que j’essaie de m’associer à des gens que j’aime bien. Oui le collectif est important ; on peut faire un album tout seul mais on ne peut pas faire une carrière tout seul, ni un film. Ou alors si, on peut le faire, mais ce n’est pas viable sur la longueur. On voit bien dans mon documentaire que tout au long de la carrière on a rencontré plein de gens différents, et c’est vraiment important pour moi de m’associer à des gens que je respecte.
Vous aimez le gris ?
Oui. Une de mes tenues de scène était grise d’ailleurs et j’en porte pas mal. On a tous un souvenir d’adolescent sur les sweats à capuche gris chiné, on doit tous en avoir 3-4 dans nos placards !
Vous êtes très transparent dans votre démarche artistique et dans vos textes. C’est important pour vous de garder cette authenticité dans tout ce que vous entreprenez ?
Je pense que la transparence est importante. Parler des choses, de la démarche derrière, pouvoir parler de tout sans cacher, savoir et dire aussi pourquoi on fait ce qu’on fait. Par exemple sur ma marque de vêtements on essaie d’être assez transparents : toujours expliquer d’où viennent les produits, comment ils sont fabriqués, si c’est hors de l’Europe expliquer pourquoi, montrer les choix qu’on doit faire…je pense que tout ça est intéressant.
L’esprit audacieux de la Maison Dior résonne dans cette campagne. Considérez-vous que vous le soyez aussi ? L’audace et le goût du risque sont-ils pour vous essentiels à un acte de création ?
Oui, c’est essentiel pour créer. En général, quand on commence à faire ce qu’on a déjà fait, ça ne marche pas. Une part d’audace permet d’essayer des nouvelles choses. Il faut parfois se tromper aussi, car si on ne se trompe pas on ne peut jamais avancer. Le goût du risque est important dans la musique : je n’ai jamais envie de refaire la même chose et ça me pousse. C’est ça qui est fun avec Dior, ça me permet d’explorer des endroits où je n’ai pas encore été.
Une anecdote du tournage avec Dior à nous partager ?
La seule chose dont je me rappelle c’est qu’on s’est levés très tôt ! Aussi, dans le film on a mis des plans du live, car j’ai tenu à ce qu’on retrouve bien l’ambiance de la tournée et du backstage, donc on a envoyé des plans de live qu’on a filmé à La Défense.
2022 a marqué une année très riche en projets pour vous : un nouvel album, le deuxième volet du documentaire, une grosse tournée acclamée…c’est quoi la suite pour Orelsan ?
Orelsan pour l’instant il va se reposer un peu ! (rires) Blague à part, pas tellement car je suis en tournée cet été. La première chose que je vais faire c’est des festivals. J’en avais vraiment envie, c’est toujours cool de tourner au moins 2 ans de suite, pour pouvoir faire les festivals qu’on n’avait pas pu faire sur la première partie de la tournée. On a la chance d’avoir beaucoup de festivals en France, on est obligés de faire des choix. Ça va permettre de retrouver le public et de vraiment bien finir ce qu’on a commencé. Et après la suite on verra bien. Je n’aime pas trop m’avancer…mais il va y avoir une partie de repos quand-même, ne vous attendez pas à ce que je sorte des projets avant la fin de l’année ! (rires)
D’une page Myspace au succès d’aujourd’hui, jusqu’à recevoir plusieurs Victoires de la Musique cette année et devenir visage d’une marque française emblématique à la renommée internationale, qu’est-ce que ça vous fait ressentir ?
Je suis vraiment content, c’est trop cool. Quand je regarde le documentaire et le parcours qu’on a fait, c’est fou…à l’époque où je portais des survêtements
fluos, je n’aurais pas pensé que je collaborerais avec Dior un jour ! D’un autre côté j’en porte toujours, donc tout n’a pas changé non plus ! (rires). C’est vraiment kiffant…pour moi ce n’est pas vraiment un accomplissement, car j’ai l’impression d’être encore en mouvement, on a fait ce qu’on a fait jusqu’à maintenant avec tous les gens avec qui on l’a fait, et puis on va continuer à faire d’autres trucs fun qui ne seront pas forcément les mêmes, mais tout aussi cool j’espère.
Pour cette nouvelle campagne, Dior réunit un collectif d’artistes singuliers, véritables idoles multiculturelles d’une nouvelle génération guidée par un esprit de diversité et d’authenticité. Chacun d’eux nous livre une facette de sa personnalité.
Maya Hawke, Fai Khadra, Thuso Mbedu, Orelsan, Jenna Ortega, Joseph Quinn, Liu Yu Xin ; uniques et pluriels, chacun des artistes de ce collectif éclectique est composé de multiples facettes à découvrir.
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