Rien à voir avec des no man’s land inesthétiques où il fait froid et où ça sent mauvais. Au contraire, toutes les destinations citées dans la liste font même rêver. Et c’est bien ça le problème. Victimes de leur succès, elles tentent aujourd’hui par tous les moyens d’endiguer le tourisme de masse et ses conséquences sur l’environnement et les populations locales. “Nous pensons que la première étape pour résoudre un problème est de reconnaître qu’il y en a un. La « No List » sert à mettre en évidence les destinations où le tourisme exerce des pressions insoutenables sur les terres et les communautés locales. Ces pressions doivent être prises en compte. Ainsi, les destinations préférées du monde pourront le rester pour les prochaines années”, peut-on lire.
Bali, Indonésie
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Bali, joyau indonésien, étouffe sous les déchets plastiques et une urbanisation effrénée. Avec 5,3 millions de visiteurs en 2023, l’île lutte pour préserver ses paysages et sa culture. Les plages de Kuta et Seminyak, autrefois paradisiaques, sont aujourd’hui submergées de détritus. Les systèmes de gestion des déchets, saturés, ne recyclent que 7 % du plastique, laissant des tonnes de déchets s’accumuler dans les rivières et les fonds marins. Les traditions locales, comme le système d’irrigation subak, qui soutient les rizières depuis des siècles, sont menacées par la pression touristique. Les experts alertent : sans intervention majeure, Bali risque de perdre non seulement sa beauté naturelle, mais aussi son identité culturelle.
Barcelone, Espagne
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Barcelone, en proie au surtourisme, voit ses habitants se rebeller contre l’afflux massif de visiteurs. Les locations touristiques ont fait exploser les prix de l’immobilier, poussant les locaux à quitter le centre-ville. En 2024, des manifestations ont éclaté, avec des slogans comme « Votre luxe, notre misère ». La ville compte plus de 10 000 locations Airbnb, et les loyers ont augmenté de 68 % en dix ans. Les autorités promettent de révoquer les licences de locations touristiques d’ici 2028, mais pour les habitants, ces mesures sont trop tardives. Les tensions entre touristes et résidents s’intensifient, et le charme de Barcelone s’effrite sous la pression du tourisme de masse.
Koh Samui, Thaïlande
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Koh Samui, île tropicale prisée, est confrontée à une crise des déchets et à une urbanisation incontrôlée. Avec 3,4 millions de visiteurs en 2023, l’île génère 200 000 tonnes de déchets, dont une grande partie finit dans des décharges à ciel ouvert. Les infrastructures de gestion des déchets et des eaux usées sont insuffisantes, et les projets de développement immobilier se multiplient sans régulation. La saison 2025 de « The White Lotus », tournée sur l’île, pourrait aggraver la situation en attirant encore plus de touristes. Les experts appellent donc à une planification durable pour préserver l’environnement et la qualité de vie des habitants.
Mont Everest, Népal
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Le Mont Everest, symbole d’aventure et de nature sauvage, est victime de son succès. Avec près de 58 000 visiteurs par an, les sentiers et les camps de base sont envahis de déchets et de détritus. Les villages alentour, autrefois agricoles, se sont transformés en hôtels et en maisons de thé pour répondre à la demande touristique. Les déchets s’accumulent, y compris des excréments humains, polluant les sources d’eau et menaçant les écosystèmes locaux. Les guides locaux, bien que reconnaissants des opportunités économiques, plaident pour une limitation du nombre de visiteurs afin de préserver la région.
Agrigente, Sicile, Italie
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Agrigente, capitale italienne de la culture en 2025, fait face à une crise de l’eau qui menace son patrimoine et ses habitants. Les réserves d’eau sont insuffisantes, et les infrastructures vieillissantes ne parviennent pas à répondre à la demande. Les hôtels et les maisons d’hôtes doivent acheter de l’eau potable, tandis que les habitants stockent l’eau dans des réservoirs. La sécheresse persistante et la mauvaise gestion des ressources hydriques risquent ainsi de compromettre l’expérience des visiteurs et de mettre en péril les sites archéologiques emblématiques, comme la Vallée des Temples.
Îles Vierges Britanniques
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Les Îles Vierges Britanniques misent sur le tourisme de croisière, mais les retombées économiques profitent peu aux habitants. En 2024, plus de 683 000 visiteurs ont débarqué, mais les dépenses locales restent faibles. Les infrastructures, déjà fragiles, sont mises à rude épreuve, et les récifs coralliens souffrent de la pollution et du changement climatique. Le gouvernement promet un plan de développement touristique, mais les habitants restent sceptiques face aux retards et aux promesses non tenues.
Kerala, Inde
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Le Kerala, surnommé « le pays de Dieu », attire des millions de touristes chaque année, mais cette croissance a un coût. Les inondations et les glissements de terrain, aggravés par le développement incontrôlé, ont causé des centaines de morts en 2024. Les backwaters, joyaux naturels de la région, sont pollués par les eaux usées des houseboats et des resorts. Les initiatives pour promouvoir un tourisme durable peinent à inverser la tendance, et les habitants dénoncent la commercialisation de leur culture et de leurs traditions.
Kyoto et Tokyo, Japon
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Au Japon, le terme « kankō kōgai » (pollution touristique) résume les défis posés par l’afflux de visiteurs étrangers. Kyoto et Tokyo sont submergés, avec des sites comme le marché Nishiki ou le temple Fushimi Inari bondés en permanence. Les prix de l’hébergement ont augmenté de 25 %, rendant la vie difficile pour les locaux. Les autorités testent des mesures pour limiter l’impact, comme des péages sur les sentiers du Mont Fuji, mais les solutions radicales se font attendre.
Oaxaca, Mexique
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Oaxaca, célèbre pour sa culture et ses traditions, est confrontée à une gentrification accélérée par le tourisme. Les locations Airbnb ont explosé, poussant les habitants hors du centre-ville. Les festivals traditionnels, comme la Guelaguetza, sont devenus des attractions touristiques, perdant leur essence culturelle. Les tensions montent, avec des graffitis anti-touristes et des manifestations contre la hausse des loyers et la pénurie d’eau.
North Coast 500, Écosse
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La North Coast 500, route panoramique écossaise, est devenue victime de son succès. Les embouteillages, les déchets sauvages et les campements illégaux nuisent à l’environnement et aux communautés locales. Les habitants dénoncent l’impact sur leur qualité de vie, avec des temps de trajet doublés pour accéder aux services essentiels. À nouveau, les initiatives pour éduquer les touristes et améliorer les infrastructures peinent à suivre le rythme de la croissance touristique.