On les appelle “bijoux de corps”, soit des ornements que l’on ne porte plus uniquement au cou, aux oreilles, aux poignets ou aux doigts, mais sur des parties les plus sensuelles de notre chair. Seins, reins, hanches, cuisses, pénis… ces morceaux d’anatomie qu’on ne dévoile que rarement voire quasiment jamais se retrouvent sublimées, magnifiées, transfigurées. L’objectif ? Retrouver confiance en soi, en traitant enfin son corps avec un peu plus d’indulgence, et surtout d’audace.
Des boucles de mamelons aux bijoux de clito
Perso, on connaissait déjà les chaînes de ventre (les baya), on avait vaguement aperçu quelques robes bijoux tombant gracieusement sur la poitrine d’une célébrité ou avec impertinence sur la chute de reins d’une influenceuse. C’est au détour d’une conversation avec la coach de vie et sexologue Laure Bouquery que les fameux “bijoux de corps” ont pris tout leur sens. Celle-ci découvre elle-même cet univers au fort potentiel érotique via des soirées Upperware qui, au-delà des sextoys, lui ouvrent la porte de tout un univers doucement provocateur sans jamais être obscène. On passe des simples boucles de mamelons aux bijoux de clitoris ou aux plugs vaginaux et anaux décorés de pierres précieuses et de bijoux délicats. Séduite, elle décide de lancer sa propre collection, sexOpepite, et de proposer parallèlement des ateliers pour fabriquer à ses clients un bijou sensuel à leur image.
Se trouver belle
“Dans mon métier, la question de l’estime de soi et de l’acceptation de son corps sont des sujets absolument centraux. Ce sont des prérequis indispensables à une sexualité épanouie. Parallèlement, on observe une tendance qui incite à l’acceptation et à la réappropriation de son corps sur les réseaux”, explique Laure Bouquery. “J’aime l’idée d’une sexualité belle et positive, et je pense que l’une des solutions à trouver en cas de problème est le changement de regard. On change son angle de vue pour observer son corps sous un autre biais, c’est le meilleur moyen d’avancer”. La sexperte a créé un webshop où elle vend aujourd’hui ses créations, des bijoux montés à partir de différents éléments et qui offrent des modèles pour toutes les morphologies, et aussi bien adressés aux femmes qu’aux hommes. “L’une de mes premières clientes étaient une amie fortement complexée par sa petite poitrine, vis-à-vis d’elle-même, mais aussi de son rapport aux hommes. Le bijou de corps a complètement changé son regard sur elle”, explique celle-ci. On la retrouve également dans des boutiques comme Eva Luna ou Rêveries à Bruxelles.
Loin d’être uniquement relégués aux étales des sex-shops, on retrouve aujourd’hui des accessoires un peu plus “borderline” en termes de coquinerie, y compris dans les boutiques plus “traditionnelles” comme Hunkermoller, Etam, INNO ou même Ba&sh. Cordons pour s’attacher les mains, combis sexy, menottes ou bijoux de corps… certains flirtent carrément avec le BDSM. Côté lingerie, les tétons sortent aujourd’hui du tissu, des laçages laissent dévoiler le postérieur et on joue plus que jamais avec la transparence. Bref, sexy ou osé ne riment plus forcément avec tabou.
L’art subtil de ne jamais trop en dévoiler
“Le but premier des bijoux n’est pas de plaire à quelqu’un d’autre, mais de se sentir sexy sous ses vêtements”, explique Laure Bouquery. “Tu peux sortir avec tes bijoux sur toi sans que les autres le sachent nécessairement”. Elle parle d'”érotisation du corps et de l’esprit”. L’objectif : se visualiser comme une personne au potentiel érotique fort, et se permettre d’oser jouer avec celui-ci. “Porter un bijou de corps va te donner plus d’assurance, et parfois même une autre posture dans tes interactions. Il va réveiller le petit côté coquin qui sommeille en nous”. Le jeu est de suggérer sans rien montrer ou en laissant à peine deviner. Certains bijoux se portent nu.e, d’autres au-dessus d’une robe de soirée.
Pour présenter ses créations, Laure a lancé un appel que les corps aux morphologies les plus variées possibles portent ses bijoux. Des shootings qui se sont souvent transformés en véritables séances thérapeutiques que la sexologue envisage de mettre en place à l’avenir. “Les femmes que je photographie sont souvent surprises d’aimer leur corps sur les photos”. Dans le futur, elle pense également travailler avec des bijoux qui jouent avec nos cicatrices (causées par un cancer du sein, une brûlure…) pour cacher nos petits défauts ou les mettre en valeur, et ainsi recalibrer le regard que l’on porte sur nous. Il serait temps non ?
Shopping
Pour trouver la marque sexOpepite de Laure ou participer à l’un de ses ateliers, rendez-vous sur sexologue.brussels
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