On connaissait les boomers, la génération Z, et même la toute dernière génération Alpha. Mais qu’en est-il des autres ? Celles et ceux que l’on qualifie aujourd’hui de fameuse “génération sandwich” ?

Une génération prise en tenailles

Génération X, Y, Z… En sociologie, on se plaît à diviser en sous-population des membres d’un même âge ou ayant partagé un même pan de l’histoire, et qui épousent dès lors un certain nombre de pratiques, de représentations et de schémas d’appartenance communs. Aujourd’hui, c’est une nouvelle expression insolite qui émerge pour parler des individus dont l’âge tourne le plus souvent autour de 40-50 ans : la “génération sandwich”. Un surnom qui résume bien cette prise en tenaille dans laquelle ils se trouvent à cette étape complexe de leur vie. On les surnomme d’ailleurs aussi la “génération citron”, puisqu’il s’agit d’individus littéralement squeezés entre deux générations. D’un côté, des grands enfants pas suffisamment grands pour se débrouiller tout seuls, de l’autre des parents vieillissants qu’il faut aider quotidiennement.

Résultat ? Ils jonglent entre les responsabilités, dans un rôle qui demande une résilience immense : entre les frais médicaux, les coups de fil aux aides à domicile, les rendez-vous chez l’orthodontiste pour le plus jeune et les matchs de hockey très tôt le samedi matin pour la grande. Tout cela, bien sûr, sans faire une croix sur leur propre bien-être. Bref, la génération sandwich ne sait plus où donner de la tête.

Un rôle crucial

D’ailleurs, avec l’espérance de vie qui augmente, l’âge de procréation qui s’allonge et le départ de plus en plus tardif des jeunes de la maison, cette population devrait connaître une forte croissance dans les années à venir. Pourtant, personne n’en parle ou presque. Une invisibilisation qui contraste avec l’importance cruciale que ces “sandwiches” jouent dans la société. Ils fournissent non seulement un soutien familial, éduquent les générations futures, mais contribuent aussi à l’économie et favorisent la solidarité intergénérationnelle.

Charge mentale et course contre la montre

D’où l’importance cruciale de la reconnaître, afin de mieux comprendre tous les enjeux psychologiques et physiques qui se trament derrière. Au menu ? Un véritable épuisement physique et émotionnel. Focalisée sur les besoins des autres, elle manque désormais de temps sur le plan personnel comme professionnel avec, à la clef, un stress constant, et des problèmes de santé physique liés. On ne citera pas la pression financière due aux soins de santé, aux frais de scolarité, aux activités extrascolaires, aux logements… Reconnaître l’existence de cette génération représente alors un premier pas vers la prise de mesures pour alléger la pression et promouvoir leur bien-être global : accès à des services de soutien aux aidants, politiques de congé familial, programmes de soutien financier, réseaux de soutien communautaire…

Essayons tout de même de terminer sur une note positive. Prendre soin des autres requiert une multitude de compétences telles que la gestion du temps, la résolution de problème, la communication et l’empathie, directement transférables dans d’autres domaines de la vie, que ce soit en termes de carrière professionnelle ou de croissance personnelle. Des défis et des renoncements donc, mais aussi de l’épanouissement personnel et de la gratification. Il semble en effet qu’être tourné vers les autres plutôt que vers soi-même contribue immanquablement au bonheur personnel. Une étude publiée dans le Journal of Happiness Studies a récemment dévoilé que les personnes qui faisaient du bénévolat au moins une fois par mois faisaient état d’une meilleure santé mentale et physique. Le seul challenge (et pas des moindres) ? Trouver le juste équilibre.

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