Problèmes de voix, mononucléose, Covid… rien n’arrête Coely. “Je suis une battante née”, me confie-t-elle. Au cours de notre entretien via Zoom, je suis surprise dès la première minute par son énergie positive. C’est une évidence : la star belge est impatiente de faire vibrer les festivals, et on ne manquerait ça pour rien au monde.

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Je trouve ça important de parler ouvertement de mes difficultés. L’écriture du nouvel album a fait office de thérapie

Coely

© Matías Batalle

Après avoir traversé une période difficile, tu as fait une pause, puis tu es devenue maman pour la première fois… Mais depuis la sortie du nouvel album Alive, tu sembles à nouveau être très occupée. Comment fais-tu pour conserver la dose de sérénité nécessaire ?

“Je prends du temps pour moi. Avant, j’étais toujours à fond, à fond, à fond. Mais j’ai souvent été malade. Désormais, quand je ne le sens pas, je le dis et je fais une pause. Ce que je fais pendant mon temps libre ? J’accumule depuis trois ans une pile de livres que je veux absolument lire. Et juste avant cette interview, j’ai fait une dépose de mes ongles longs et pointus. Ça devenait compliqué de travailler avec ça, sans parler de changer les couches (rires). Voilà le genre de choses que je fais.”

Quel moment de ta carrière te rend la plus fière ?

“Ma performance de l’été dernier, la première après le Covid. J’ai eu l’impression d’être davantage en pleine conscience. Auparavant, mes shows ressemblaient plus à des montagnes russes. Odeurs, stimuli en tous genres, ambiance en backstage… j’ai mieux saisi tout ce qu’il se passait. Et c’est vrai dans ma vie de manière plus globale. Je suis plus consciente de ce que je fais, je vis aussi plus consciemment mon rapport avec le public. Du coup, je suis étonnée de constater à quel point c’est difficile, surtout depuis que je suis devenue maman… J’avais un peu sous-estimé la charge de travail que ça représente, mais je suis très heureuse de pouvoir désormais tout faire à mon rythme et à ma façon.”

 

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“Je suis très fière aussi de mon concert à l’AB au printemps dernier. Quelques semaines auparavant, j’avais eu le Covid, puis quelques problèmes de voix, ce qui ne m’a pas facilité la tâche. Mais au bout du compte, je m’en suis sortie. Parfois, je me regarde et je me dis que je suis une vraie battante. Par moments, c’est très intense, mais je suis née pour lutter. Je le pense vraiment. Et j’en suis heureuse, car j’adore cette sensation : traverser une période difficile pendant un certain temps et puis… bam ! Et quand je décide de frapper fort, je balaie tout sur mon passage.”

Sur Alive, tu fais allusion à tes difficultés personnelles. Comment trouves-tu l’équilibre entre ton histoire à toi et des thématiques plus universelles, qui parlent à tout le monde ?

“C’est vraiment une question de feeling. Le public ne se reconnaît pas forcément dans tout ce que je raconte, mais chacun·e peut retirer un sentiment particulier ou quelques mots parce qu’il ou elle s’est aussi senti·e comme ça quand les choses n’allaient pas bien. Ça a toujours été important pour moi d’évoquer ouvertement mes difficultés. Le nouvel album a fait office de thérapie. »

Coely interview Alive album

Ça fait quoi d’être une femme sur la scène hip-hop, tant en Belgique qu’à l’étranger ? 

“L’industrie se développe, surtout aux États-Unis où les nouvelles artistes féminines sont légion. Mais c’est un combat de longue haleine truffé d’obstacles. L’autre est tout ce que nous avons, et nous devons donc nous soutenir mutuellement pour aller de l’avant. En Belgique, nous nous en sortons bien sur ce plan. Pour ma part, j’essaie de me concentrer sur les émotions positives, sur ce que j’ai à offrir et sur les voies que je peux ouvrir pour la nouvelle génération.”

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Dans The Voice Kids, si une chanson rock me touche, j’appuierai sur le bouton rouge

Grâce à The Voice Kids, te voilà en mesure d’encadrer cette jeune génération. Ça fait quoi d’avoir été choisie comme coach ?

“Je ne l’aurais jamais fait il y a quelques années parce que je ne me sentais pas prête à juger. Je vais pouvoir enseigner des choses à ces jeunes, mais aussi beaucoup apprendre d’eux (rires). J’ai hâte d’appuyer sur le bouton rouge. Quoi qu’il arrive, je serai moi-même à l’écran, et crois-moi, ça va être quelque chose. Je suis particulièrement attentive aux voix, car mes styles musicaux de prédilection sont le hip-hop, la soul, le gospel et le R&B, mais j’ai des goûts musicaux très variés. J’ai la chance d’avoir grandi avec MTV qui diffusait des tubes en tous genres, de Linkin Park et Limp Bizkit à Snoop Dogg et Michael Jackson. Alors, si une chanson rock me touche, j’appuierai quand même sur le bouton rouge.”

Quelle sera ta bande-son de l’été 2023 ? 

“Mon titre Night Call ! (rires) Je vais le jouer cet été, oh my god. En pleine canicule, quelqu’un dans le public aspergera de l’eau. Soudain je lancerai Night Call, et la foule se déchaînera. Un grand moment ! On a juste besoin de good vibes, d’émotions positives et de bonheur.”

Coely s’est produite à Couleur Café. Retrouvez-la au Dour Festival.